Le ministre de l'Intérieur a recommandé hier la construction d'un établissement de santé spécialisé dans le traitement des cancers et un autre dans les maladies tropicales pour la prise en charge des populations de la région, des habitants des bandes frontalières et celles des pays subsahariens. C'est lors de sa visite de l'établissement public de santé mère et enfant que Bedoui a donné cette instruction en précisant que «le centre ne devrait pas être de la taille des CAC (centres anti-cancer) existant dans le pays mais d'une taille moyenne et doit être réalisé dans les plus brefs délais et même en préfabriqué ». Pour le ministre, le centre, une fois construit, «doit assurer des services importants aux habitants de la wilaya de Tamanrasset mais aussi à nos voisins des pays africains limitrophes». Il rappellera que «le président de la République a, depuis des années, donné instruction pour que chaque établissement public notamment de santé prenne en charge les migrants clandestins et les populations des bandes frontalières qui n'ont pas accès aux soins». C'est ainsi qu'il veut conférer à la wilaya de Tamanrasset «en plus de sa position géopolitique, un rôle stratégique régional qui la place aux premières lignes pour nos voisins frontaliers». Le secrétaire général du ministère de la Santé qui représentait le premier responsable du secteur, Mokhtar Hasballaoui, dans ce périple saharien du ministre de l'Intérieur a fait part d' «une instruction du ministre, en premier à l'administration centrale et ensuite à celle locale, pour créer un établissement public de santé spécialisé dans le traitement des maladies tropicales dont la gestion sera assurée par Dr Akhamokh, président du Conseil de l'ordre pour la région, on est en train de préparer ce dossier ». Bedoui l'interrompt «on doit faire vite, le temps a une importance cruciale, le plus grand ennemi c'est le temps, la place de la santé est grande et importante, elle est au cœur des priorités notamment pour cette région». Le chef de service infectieux a conforté ces propos en affirmant que «le ministre de la Santé nous a instruit pour prendre en charge gratuitement les malades atteints du sida( )». Dr Akhamokh a précisé, par ailleurs, que les maladies tropicales sont importées des pays d'Afrique. «En 2018, on a enregistré 960 cas de malaria mais zéro décès, 45% des malades sont issus de la communauté africaine». Pour lui, le centre de traitement des maladies tropicales, s'il est construit, «sera un centre de référence pour le traitement des maladies émergentes et réémergentes». L'on note que la maternité de l'établissement mère et enfant est la seule qui existe à Tamanrasset et n'a pas de gynécologue algérien. Son personnel affirme que «ce sont 4 gynécologues cubains qui assurent son fonctionnement». On a appris hier que l'un des gynécologues cubains a travaillé 24 heures d'affilée durant lesquelles il a assuré toutes les prestations médicales, entre urgences et consultations.
