Les quelques petites unités économiques en activité, créées au cours des trois dernières années, ne dépassent guère les doigts d'une main. Une laiterie et trois minoteries implantées au chef-lieu de la wilaya ont été les seules à offrir des dizaines de postes de travail aux régiments de chômeurs qui jouent des coudes dans les couloirs de l'administration locale à longueur d'années en quête d'un hypothétique emploi. Avec l'un des taux de chômage parmi des plus élevés du pays, la wilaya d'El- Bayadh, à l'instar de celles du sud-ouest du pays notamment, offre peu de chance d'insertion professionnelle dans le monde du travail aux milliers de jeunes ayant achevé leur cursus scolaire ou ont été éjectés des établissements scolaires des trois paliers. L'on y retrouve pêle-mêle de jeunes étudiants, des apprentis qualifiés, jeunes et vieux ayant usé leurs semelles devant les différents sièges de l'administration locale. Le taux de chômage de 9,87 % enregistré en 2018 suit une courbe ascendante très inquiétante au fil des années, sur une population estimée à 344.594 habitants dont presque la moitié s'accroche difficilement au secteur du commerce informel. Quelque 23.002 demandes d'emploi ont été enregistrées au cours de l'année en 2018 au niveau de l'agence locale de l'ANEM, contre 21.673 en 2017, en sus de 13.137 autres liées à l'aide à l'insertion. De son côté, la direction de l'emploi des jeunes a pu assurer avec succès le placement en 2018 de 1.484 jeunes, dont 108 jeunes filles, contre 1.281 en 2017. On apprend auprès de cette même direction que d'autres contrats de travail ont été établis au profit des jeunes. Sur un autre registre, au niveau de l'ANSEJ, sur les 54 postulants qui se sont manifestés, 07 ont reçu un avis favorable pour la création de 10 petites unités avec la possibilité d'ouverture de 17 postes de travail permanents. En parallèle, l'agence CNAC a donné son feu vert à 08 candidats sur les 25 ayant déposé leurs dossiers auprès d'elle. L'absorption de l'épineux problème du chômage ne peut se réaliser qu'avec le développement et la promotion réelle des activités industrielles lesquelles font actuellement cruellement défaut. Un vrai casse-tête chinois pour de jeunes étudiants diplômés en sciences politiques et qui ne trouvent point leur place dans l'administration locale, se heurtant le plus souvent à l'incompatibilité de leurs titres et diplômes avec les rares postes de secrétaires de bureau offerts dans le cadre du pré-emploi et ces cas de figure sont légion dans les communes de zone éparse. Il faut attendre l'essor de l'investissement privé, qui n'est actuellement qu'à son état embryonnaire, dans le domaine agro-pastoral, qui peut à lui seul faire baisser la barre du chômage de plusieurs crans.
