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Crise politique et Justice: Un été torride qui s'annonce !
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 03 - 07 - 2019

De l'impunité qui avait force de loi sous l'ère Bouteflika au subit emballement de l'appareil judiciaire, depuis avril dernier, il y a comme une ère nouvelle qui s'annonce pour réduire les libertés individuelles et collectives à leur expression la plus infime.
L'incarcération, le 30 juin dernier, de Lakhdar Bouragâa a stupéfié tout le monde même si les réactions qu'elle a provoquées se comptent sur les doigts d'une seule main. Placé en détention provisoire, le présumé attend d'être jugé pour, disait le communiqué du Tribunal de Bir Mourad Raïs où il avait été entendu par le procureur de la République, « répondre des chefs d'accusation de participation, en temps de paix, à une entreprise de démoralisation de l'Armée ayant pour objet de nuire à la Défense nationale et à un corps constitué, des faits mentionnés et passibles de sanctions, cités dans les articles 75, 144 bis et 146 du code pénal.» Bouragaa est ainsi accusé de faits graves. Les articles retenus pour le sanctionner prévoit jusqu'à 3 ans de prison et une amende pouvant atteindre les 100.000 DA.
Le nouveau pouvoir en place ne semble avoir aucun état d'âme à considérer que ceux qui ne sont pas avec lui sont contre lui. « Les limites rouges » fixées par le système en place, semblent avoir été poussées bien au-delà des fondamentaux que les sociétés érigent comme remparts contre toute atteinte à leur intégrité morale, à leur histoire et à leurs valeurs. Au-delà du fait que nul n'est au-dessus des lois, que tout citoyen est justiciable et qu'aucune décision de justice ne doit être commentée, la morale ne peut ignorer que le nom de Bouragaa se confond avec la mémoire collective révolutionnaire, les constantes nationales, la lutte pour l'Indépendance dans le majestueux mont de l'Ouarsenis et partout dans le pays. Il semble que la Justice a décidé de mettre, dos à dos, tout ce qui contredirait l'ordre établi depuis quatre mois par le chef d'état-major de l'ANP.
Nouvelle hiérarchisation des pouvoirs
« On se rappelle que Bouteflika se faisait insulter du matin au soir par les médias, les politiques, les citoyens, partout, sans réagir, » soutient un responsable qui pense, cependant, que l'impunité qui a sévi, depuis deux décennies a clochardisé les affaires de l'Etat et de tout l'environnement national. En effet, Président de la république qu'il a voulu être et non les « trois quarts » comme il le répétait souvent, Bouteflika a laissé attenter jusqu'à la mémoire de sa propre mère. « C'est peut-être ça qui a fait que le pays chavirait, ne répondait d'aucune autorité, et tout se marchandait sans que personne ne s'en offusque à commencer par la Justice elle-même qui devait, à maintes fois, s'autosaisir pour faire valoir la loi, » relève notre interlocuteur. C'est probablement cet état de fait qui a permis que des « hordes » se sont placées au-dessus de l'Etat, au sens large de ses démembrements, pour punir le journaliste Talmat d'une manière aussi effroyable. Son décès dans la cellule d'une prison, dans des conditions non élucidées à ce jour, marque au fer rouge le bilan des deux décennies bouteflikiennes. Talmat est la faute qui ne doit être pardonnée ni aux décideurs, ni à la justice du passé récent et actuelle encore moins à la corporation qui s'est confinée dans un mutisme indécent vis-à-vis de ce sort sinistre et terrifiant d'un de ses membres. Entre cette ère où la loi était contournée par des procédés diaboliques et la situation actuelle où la Justice est la seule à agir avec une célérité qui frise les préalables d'un état d'exception, l'on risque de voir s'établir un Etat où tout fait, geste ou parole contraire à l'esprit du pouvoir actuel sera interprété comme étant des atteintes au pays tout entier. Le peu d'Etat civil instauré depuis quelques années, malgré les dérives des gestionnaires et les scandales financiers, a été tout de suite détruit par une nouvelle hiérarchisation des pouvoirs, voire une nouvelle forme de gouvernance qui dénie la contradiction.
Un 2ème B tombe
Hier, le président par intérim du Conseil de la Nation a rappelé le rôle et l'importance de l'Armée de libération nationale au même titre qu'il a mis en avant son statut de moudjahid avant de prononcer quelques phrases pour clôturer la session annuelle de cette chambre haute. Tout en encensant l'ANP, Salah Goudjil a, peut-être, voulu faire un clin d'œil au général de corps d'armée pour lui insinuer que la famille révolutionnaire - dont Bouragaa fait partie- a encore sa place dans le paysage national. Le Conseil de la Nation a fermé ses portes en laissant celles de l'APN ouvertes pour cause de nécessité de pourvoi du poste de président vacant depuis hier. Mouaad Bouchareb a lâché prise après de longues semaines de pression que le FLN de Djemai a exercée sur lui.
Le roi de la friperie, devenu homme d'affaires dans l'électroménager et reconverti en homme politique pour des impératifs de recentrage du pouvoir, a réussi son premier « exploit » en tant que SG du FLN. Un 2ème B est tombé hier. Dès que Bouchareb a remis sa démission, les choses sont allées très vite pour faire déclarer la vacance du poste par le bureau de l'ANP qui s'était réuni sous la présidence d'un président par intérim. Désigné en tant que tel, Abderrezak Terbache n'a pas attendu une seule minute pour reprendre les choses en main.
La Commission juridique et administrative de l'ANP se réunira dans moins de 15 jours pour entériner la vacance et faire élire un nouveau président. Saïd Bouhadja devrait être en principe, le premier à réclamer le poste pour en avoir été éjecté -avant qu'il ne termine son mandant- par la force du plus « zélé » des députés qu'incarnait à l'époque Bouchareb qui avait pour cela, cadenasser toute une assemblée sans qu'aucun responsable ne s'en soit indigné.
Aujourd'hui, les choses ont bien changé et cet été aussi torride qu'il est, sera l'occasion pour le général de corps d'armée, de faire recadrer les institutions de l'Etat pour qu'elles se préparent à assumer les événements politiques à venir.


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