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Politique socio-économique: Manque de civisme et paix sociale
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 15 - 07 - 2019

  L'annonce du gel de la planche à billets avec en parallèle celle de la diminution drastique des réserves de change confirme que le pouvoir a choisi la propagande pour gérer une situation politique très complexe.
Entre l'abandon «temporaire» de la planche à billets et le rétrécissement des finances publiques, il y a ce pas d'une témérité politique que seuls les gouvernants algériens savent franchir. Ceci, «pour le bien du pays et des citoyens», plaideraient-ils en chœur. Ces annonces sont toutes récentes. Elles ont été faites en parallèle du « hirak » qui demande encore et toujours « le départ immédiat de tous les symboles du système (Bouteflika) ». Il y a deux ans, le gouvernement sous Bouteflika avançait les mêmes convictions pour un choix tout à fait contraire. «Face à cette crise financière importée de l'extérieur, le gouvernement a décidé de recourir au financement non conventionnel interne comme l'ont fait d'autres pays développés, à la suite de la crise financière mondiale il y a quelques années », a fait savoir Ahmed Ouyahia, alors 1er ministre, aux députés en septembre 2017. «L'Etat continuera de fonctionner normalement sans devoir imposer aux citoyens de nombreux impôts nouveaux», a-t-il tenu à rassurer. Non sans avoir, juste avant, dressé un tableau financier du pays avec des indicateurs effrayants. «La situation demeure extrêmement tendue au niveau du budget de l'Etat : dans la situation actuelle, l'année 2017 sera clôturée avec des difficultés réelles, alors que l'année 2018 s'annonce plus complexe encore», avait-il soutenu. Dès sa sortie de l'APN, Ouyahia avait été rappelé à l'ordre par la présidence de la République «pour avoir avancé une séquence noire de l'économie nationale et inquiété de ce fait l'ensemble des citoyens». La paix sociale chèrement payée pouvait être dangereusement troublée, soutenait-on à l'époque. D'autant que le 1er ministre avait en même temps décidé de geler les projets socio-économiques qui n'étaient pas marqués par le sceau de l'urgence. La décision de fabriquer des billets avait été prise en juin 2017 par le Conseil du gouvernement.
Ces responsables qui manquent de courage
Gouvernée en ce temps par Mohamed Loukal, l'actuel ministre des Finances, la Banque d'Algérie, «une institution financière indépendante », a-t-on toujours dit, s'était tout de suite mise au travail pour produire plus de 6.500 milliards de dinars, entre 2017 et 2018, dont un peu plus de 3.500 milliards ont été injectés dans les rouages de l'économie nationale et le reste a servi à combler divers déficits comme celui de la Caisse nationale de retraite (CNR) ou des fonds de réalisation de programmes socio-économiques et autres et au paiement de la dette publique. Le ministre de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire (MICLAT) avait alors été chargé de sillonner le pays pour faire savoir aux autorités locales et notamment aux populations que le Président a décidé de faire réaliser tous les projets socio-économiques gelés pour raison de manque de financements.
Curieusement, en avril 2019, la Banque d'Algérie rend public un rapport remettant en cause le choix du gouvernement Ouyahia du financement non conventionnel. «En Algérie, la situation est loin de présenter des similarités avec les cas exposés dans la note (Etats-Unis, Europe, Japon) et qui seraient susceptibles de justifier le recours au financement non conventionnel dans notre pays», a-t-elle, entre autres, noté dans ce document qu'elle considère avoir été sa réponse au gouvernement de l'époque à ce propos. Le courage a bien manqué aux rédacteurs de ce rapport pour l'avoir rendu public après la chute des Bouteflika, le déclenchement du «hirak» et le départ de Loukal de la Banque d'Algérie pour remplacer Mohamed Raouya à la tête du ministère des Finances.
Si l'on suit ces raisonnements, il est clair qu'aujourd'hui, les choses sont revenues à ce qu'elles étaient avant le recours à la planche à billets, c'est-à-dire à une crise financière et économique aiguë en l'absence de la reprise en hausse du prix du brut et le gel de nombreux projets socio-économiques à travers le territoire national. Sans compter les pénuries de médicaments, y compris ceux de maladies chroniques, qui à elles seules constituent un indice de taille d'une gouvernance défaillante.
Mensonges par omission et préméditation
Avec les deux annonces, encore une fois, le pouvoir a fait dans le mensonge par omission. Il ment «avec préméditation» puisque en annonçant son gel, Loukal, son ministre des Finances, a précisé que «le mécanisme de la planche à billets restera un levier important et non exclu pour le financement du Trésor public jusqu'en 2022».
Entre une vérité et un mensonge et une chose et son contraire, le pouvoir, celui des Bouteflika, continue de faire dans la propagande qui a transformé le pays en un gigantesque paradoxe. La compétence a disparu cédant la place à une gouvernance par l'ineptie. Face au manque flagrant de civisme et le désordre que créent les citoyens partout dans le pays, les autorités publiques ont toujours choisi de fermer les yeux ou de recourir à des moyens de sensibilisation ridicules. La protection civile en a inventé un pour prévenir des dangers des incendies dont ceux provoqués qui sont de véritables crimes économiques.
C'est un de ses agents qui prend à l'écran de la télévision publique un ton suppliant pour demander aux citoyens de ne pas faire de barbecue en forêt, de ne pas y jeter de mégots, ni d'y laisser des débris de verre... Sa supplication, il a choisi de la faire en rimes, en lisant tout un poème. Si la corruption est le fléau contre lequel la justice a été instruite pour sévir le plus large possible, tout le reste des crimes continue de marquer la gestion des affaires publiques et le quotidien des citoyens.
Le manque de civisme est toléré au nom de la préservation de la paix sociale au même titre que la contamination de l'eau potable et de mer, la restauration non réglementée, le marché parallèle, le stationnement dans tous les sens... L'approche du pouvoir de gouverner un pays en totale décrépitude politique, économique et sociale sur fond d'une absence terrible d'éthique, a transformé la rigueur du peu d'Etat existant en une complaisance abjecte. Il est vrai que les peuples n'ont que les gouvernants qu'ils méritent.


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