Le général Gaïd Salah a toutes les raisons de s'élever contre les ingérences étrangères dans les affaires algériennes internes. Une indépendance chèrement acquise n'est pas un produit de pacotille à brader au gré des humeurs et à la merci des oppositions souterraines. Elle est liberté totale et réfléchie pour façonner une souveraineté. Ce façonnage cependant n'est possible que quand tous les savoir-faire sont réunis et assurés pour que l'itinéraire tracé par une nation garantisse le bonheur et la prospérité. Ainsi, il impose de la considération et du respect. Mieux encore, dans l'actuel monde perturbé, la volonté seule de vouloir s'inscrire avec noblesse dans le concert des nations ne suffit plus pour éviter les turbulences nées de la cupidité et de l'individualisme des Etats sur une planète devenue pourtant un petit village. L'interventionnisme dans la vie d'autrui ne répond que rarement aux faits d'armes et il s'est paré de nouveaux habits plus froids pour se déployer sur le plan économique et technologique transformant les peuples en réceptacles demandeurs et dociles. Si ces réceptacles sont bercés par la culture rentière développant leur indolence et leur évanescence, ils deviennent un gibier vulnérable soumis aux règles que d'autres ont instaurées. S'offusquer alors contre les ingérences aussi nombreuses que variées risque de rester lettre morte car il est devenu puéril et inconséquent de ne s'armer que du verbe et du pertuis aléatoire rendant factice l'aisance politique d'une nation aussi jalouse qu'elle soit de sa liberté. Une fierté nue et un orgueil plat, non assis sur une puissance nationale avérée ne peuvent en aucun cas recommander et réclamer la considération et la tempérance étrangère. Aujourd'hui et de facto, les ingérences se déploient rarement avec la pointe de la baïonnette. Elles s'incrustent et se perfusent, sournoises et planifiées, dans l'existence des peuples par les prouesses technologiques. Les bons et les mauvais procédés, les acrobaties des bourses financières, les efficaces jeux diplomatiques finalisent le reste.
