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Société : construire des ponts et non pas des murs
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 10 - 10 - 2019

Il est difficile d'avoir un mur dans la tête, il est meurtrier de l'avoir sur la tête*. Il suffit donc de construire des ponts, par la disponibilité d'écoute et des vertus du dialogue et ne plus faire des murs parfois criminels par l'opiniâtreté et l'inconstance.
Le pouvoir avant qu'il ne soit Etat est un dialogue. Refondre l'Etat sans fondre ses réflexes ingrats, infamants et intolérants vis à vis de sa substance qu'est le moyen humain, demeure à la limite une escroquerie intellectuelle. Il est vrai que chaque pays est sensé être géré par le peuple via ses représentants. Parfois ceux-ci ne forment que la façade d'un immeuble squatté par la force et l'enjeu d'intérêts. Un gouvernement, pour sa bonne prestation restera tributaire d'une vue d'ensemble, d'une convergence de vision managériale. Une équipe n'est pas forcement un clan, à la différence que l'équipe se connaît et ainsi se cimente, par des liens d'adhésion à des objectifs communs, alors que le clan n'est qu'une réduction de l'esprit ! C'est une satisfaction interne d'avoir à rendre service. Alors, ouvrir des voies à la concertation, à l'écoute de l'autre n'est qu'une thérapie convenable à faire disparaitre les zizanies et les humeurs de comportement.
Les désaccords dans l'événement forcent la création de conviction du pour ou du contre. Ils se disputent mais ne discutent pas. Ils se tordent le cou, ils sont loin des méninges profondes de cette Algérie aussi profonde que ses crises. Viennent s'y ajouter les humeurs et les recentrages, les racolages et les enrôlements. L'on sent que tout le monde, des créateurs d'avis aux procréateurs de décisions, sont semble-t-il sommés de s'introduire dans l'une ou l'autre opinion. Alors que dans le principe, l'heure reste à se réinscrire davantage dans cet amour national perdu et qui s'évapore au sein des luttes précaires lesquelles auront un jour ou l'autre une place à l'ombre de l'histoire. A l'instar des péripéties subies dans la chair de ceux tous disparus qui, victimes ou bourreaux les ont allaitées par absence de dialogue. Juste de l'entêtement.
Afin de ne plus vivre son chagrin dans un regret mortel, ne serions-nous pas heureux de voir à défaut de s'embrasser, de se serrer au moins la main et de s'écouter ? La haine inutile qui ne désemplit pas certains cœurs agrippés à une fausse certitude n'est pas à même de nourrir ni son propre bonheur ni celui d'autrui.
Aimons-nous. La vie est une partie furtive d'un temps qui coure à une allure vertigineuse. Il ne peut y avoir donc assez de temps pour mourir dans l'infamie, le non pardon et l'ingratitude. Aimons-nous. L'aigreur et le fatalisme sont le produit de la nature ; celle-ci aussi incarne dans son immense jardin des fleurs politiques et sociales qu'il faudrait juste, pour les sentir ôter les masques haineux qui nous brouillent l'iris et l'odorat.
C'est des rouages du pouvoir, des coulisses de l'opposition, des préaux de lycées, des cages d'escaliers, des coins de rue qu'il faudrait extirper l'animal qui nous habite. Ce monstre que l'on nourrit sans savoir qui sera sa prochaine victime. Nous l'entretenons par l'instabilité de l'ordre politique, le manque de projet de société et l'étiquetage clanique.
Encore que si le pardon reste une culture capable de l'impossibilité, l'ouverture vers l'autre est une vertu divine. Une élégance humaine. La vengeance, l'égoïsme, l'orgueil par contre amoindrissent leurs auteurs.
Quand on aime son pays, on ne doit plus penser à l'avenir de sa petite personne quand bien même grandie dans la vision des autres ou juchée dans sa fausse suffisance. Si la nation est malade, son corps social traumatisé, son cœur crevé, ses coffres vidés, ses héros ré-assassinés, c'est que les soubresauts cycliques qui secouent toute la maison n'ont pu trouver la légendaire contre-attaque d'un peuple ayant vu le pire. L'Algérie n'est-elle pas un pays que se partage tout le peuple ? Si problème y est, la solution est aussi un partage, par l'écoute, la concertation et le bannissement de l'avis unilatéral.
Si la charte pour la paix et la réconciliation, réussie quelque part : s'adressait en premier lieu à une frange de citoyens rebelles, qualifiés de tueurs et criminels, son champ de fondement aurait pu s'étendre vers un autre bienfait général, disons d'ordre politique, historique et moral. L'on y verrait tout le monde, d'entre anciens, actuels, jeunes, vieux, ministres, ex cadres en pleine harmonie. Mais en fait c'est cela une société complète, avec ses contradictions, ses symbioses, ses passions et ses délires.
Encore que cela soit pratiquement impossible tant les cloisons sont en dur, fortes et pérennes. Une espace de muraille s'est construite le long du processus. Un mur ne peut jamais s'évanouir devant une élégance. Seul un poclain ravageur sait lui faire les frais. Nous sommes devant un mur, disait l'un. Il faut y aller de l'avant disait l'autre. Les deux se retrouvent droits au mur. Paradoxe des réflexions, le mur n'a jamais été un objectif qu'il faut tout mettre pour l'atteindre, si ce n'est pour justement le détruire. Le mur au sens parpaing est fini. Mais le vrai mur, le plus dur, l'infranchissable est cet esprit invisible qui dit non à tout bout de champs. Qui refuse l'accès, qui considère tout visiteur comme un intrus, toute idée comme une agression. Repoussant et hostile, il se fortifie à la mesure de ses croyances de vérité. Rien ne lui résiste, il résiste. L'interdiction d'émettre un avis, le refus de l'admettre comme tel est vécu chaque jour comme un refoulement d'identité. Une nette négation de l'autre. C'est dans son diamètre fécondé par une prétendue philosophie de l'être que reposent toute la méchanceté et la fermeture hermétique de ce mur qui ne cesse de cloitrer l'ouïe et la vue. Ainsi le mur s'est métastasé à travers tous les organes. Le virus de la barrière et de l'enfermement a gagné toutes les parties nobles de l'individu procréé fondamentalement sain, ouvert et limpide. Là où le regard se pose il y a du béton coulé dans la cuve de l'espèce humaine. Là où la voix aspire à arriver, les destinations sont bouchées, embouteillées.
Il suffit de bien regarder si c'est encore possible ; le contenu de nos têtes pour que l'on puisse se dire avec courage des vérités pas bonnes d'être des vérités à dire. Partant d'un principe universel que personne ne détient la stricte vérité, chacun est donc en droit de pouvoir exposer ce qui lui parait en être une. Refuser un avis, c'est d'abord ne pas imposer le sien. On ne crée pas l'idée, on la capte. Partant de l'idée que c'est toujours l'idée qui précède l'avis, il y a de ces personnes qui fanfaronnent d'être non seulement auteurs d'avis, mais un peu plus, créateurs d'idées. S'il ne brise pas ce mur, cet enfermement, cette clôture, l'homme va rassembler davantage en son sein les affrontements pour les pondre avant termes au gré de toutes les gratuités.
Ce rempart qui tend à s'élever devant chaque ouverture de bouche finira par bloquer les luettes et empêcher les langues de bouger. Planter des rivets dans le palier dentaire ne va pas mutiler la parole. Bien au contraire il l'exacerbe et la pousse à mieux mûrir pour mieux sortir le jour où la puissance vocale déracinera les causes comme le ferait un ouragan vis-à-vis d'un zinc tenant lieu de protège périmètre.
Il est facile de se faire installer un mur ou de s'installer comme tel. Borné, carré le mur est un repoussoir. Il n'y a par ailleurs aucun avantage, en tous les termes de ne pas accepter la diversité en lui évitant d'être en permanence une adversité. La fâcherie obstinée finira toujours par se faire vaincre par la bravoure de ceux qui savent écouter.
*Cette semaine, un mur s'est effondré sur un enfant d'à peine 12 ans le tuant sur le coup. Le drame s'est déroulé dans une école publique dans la commune de Bouandess wilaya de Sétif. (Il ne s'agit pas seulement d'un mur qui s'effondre....mais l'image d'un temple du savoir qui s'écroule .A.B)


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