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Le quiproquo
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 24 - 10 - 2019

Des anti- aux pro-, le rendez-vous électoral en cours ne semble pas être un papier à musique. Il chiffonne des franges tout en enthousiasmant bien d'autres. Si le suffrage est remis en cause ou se maintient, c'est à la démocratie d'en pâtir.
Beaucoup d'encre a coulé sur les parois de ce rendez-vous. Beaucoup d'ombres ont émerveillé les uns et stigmatisé les autres. Ils sont partants, candidats, soucieux ou alertes, opposants et contradicteurs. Le cafouillage et l'incertitude ont eu également le dessus sur une régularité tant criée ou décriée. Les antagonistes se heurtent dans les définitions, dans les concepts mais aussi s'évasent dans l'hypothèse et le vœu. La question est dépassée de savoir qui a tord et qui s'inscrit dans une raison. Elle est cependant suspendue dans le temps que s'impartit la date du 12 décembre et son prolongement. D'ici là on verra disent les fins observateurs feignant ainsi l'enthousiasme vulgaire des acharnés à faire renouveler des étincelles et en souffler l'ardeur dans des braises en phase d'extinction. S'agissant pourtant d'une affaire purement politique, elle n'avait pas à en faire recours à la fitna, la dispersion, l'atteinte à la mémoire, à l'histoire, à l'armée populaire ou à entrainer avec force, mensonges, rumeurs, calomnies, insultes un destin qui ne s'abstiendra pas de surgir malgré tout.
Tout le monde croit ainsi agir au nom du peuple. Autant ce peuple tend à devenir comme un logement ; un cas social. Si la société est un grand groupe d'individus, elle ne peut être exclusivement une alliance d'êtres physiques et un mécanisme matériel constitué d'un œsophage, d'une cavité gastrique et d'un conduit rectal. C'est dans ce sens qu'elle se trouve mêlée à toutes les mêlées là où s'entremêlent pêle-mêle intérêts de survie, recomposition politique ou le syndrome du chaos. Dans le cours historique plusieurs évènements poignants ont été par malheur encollés au présent d'un pays que l'on fait absenter. Des tiédeurs caractérielles et hypothétiquement d'avenir ont défrayé ses annales. Des scandales ont aspergé ses repères et ses hiérarchies. Toutes les « icones » d'un régime autant adulé que vomi sont à l'ombre. C'est dire parfois qu'il ne faudrait plus croire personne, ni en sa feuille de route, ni en son intention de sauvegarde. Croire ses propres intentions est la meilleure des fois, quand toute argumentation est insuffisante, voire non convaincante. Même des tentatives de putsch médiatique se font au gré des contingences, suggérant au passage le refus ou l'adhésion à telle feuille de route, telle plateforme ou tel appel de « personnalités ». Ou sont ceux qui, hier déifiaient le régime, son président et ses piliers ? Ou sont ceux que seule leur absence et silence justifiaient leur existence ?
Certains sont toujours nichés, souvent publiquement dans le nouveau projet d'une Algérie nouvelle. Eux qui ne se lassaient pas de vanter les mérites d'une prolongation ou s'y acoquinaient par mutisme.
La volte-face des medias, l'excès de certitude des experts ou des observateurs a fait créer une espèce de croyance virtuelle. Les réseaux sociaux en font de même. Quiconque croit quiconque et quiconque balance n'importe quoi. Des faits différemment rapportés et subjectivement interprétés d'une vie courante sont mâchés puis avalés, sans nul accroc par la masse des passants, des lecteurs et en aval des électeurs. Dans les dédales de la haute incompréhension informationnelle, ce monde sociétal cherche vainement une mire de véracité. Dans chaque source il croit y trouver sa vérité. Du moins lui inspire-t-on sa plausible existence. Son crâne craque de contradictions et d'antinomies.
Le peuple social ou la société populaire est paradoxalement entre deux recrutements perpendiculaires d'un système anonyme que l'on ne sait s'il est en phase de déconfiture ou en voie de reconstruction. L'un est parsemé de fatalité pour une rupture rapide, l'autre jonché de fins espoirs pour une stabilité précaire. Son gosier devenu aphone à force d'avoir su se taire est l'amplificateur du mal provenant de ses entrailles et de ses profondes tripes.
L'amalgame généré dans la sémantique d'une société dite civile ne s'est point débarrassé des scories malsaines et utiles à son expression. Associations, corporations, fédérations, syndicats, ligues, fondations et autres sobriquets sont parfois un simple régiment populaire. Si ce rendez-vous électoral équivoqué à plus d'un titre a entrainé beaucoup de candidats dits indépendants avec en bout aucune chance d'être retenus ; la question est à se poser ou sont ces dizaines de partis ? Ces partis qui étaient tout le temps prompts à chaque clin d'œil pour une légitimation d'opération ne seraient en fait qu'une charpente précaire sans ossature ni fondement. Ils ne sont qu'une propriété de leurs fondateurs susceptible d'effondrement à l'effondrement de ces derniers.
Les partis qui grouillent dans la périphérie du système sont identiques à ceux qui logent aux celliers de l'opposition. Beaucoup de démangeaisons sont provoquées quand le corps électoral de la dite société est convoqué. Celle-là dite civile ne se remarque pas donc là où elle se dilue mais là où elle crèche ; pauvre, éparse, désunie et sans nul sobriquet. Ce sont ses attaches pour un rêve collectif et commun qui la font croître, vibrer pour ne jamais défaillir aux grands rendez-vous de l'histoire. Ces élections ne semblent pas encore prêtes pour la faire décanter diront certains. Du chemin reste à faire.
Le pays est en cours changement de par les paris et les enjeux qui se pointent chaque jour. Ce pays ne s'arrêtera pas à une prochaine échéance ; comme il ne se bornera pas à figer le temps dans l'attente d'un retour mythique vers une confiance perdue depuis fort longtemps. S'il n'y avait pas de pouvoir à conquérir ou à fortiori à partager, l'enjeu ne serait qu'une affaire de chronologie, voire de biologie. Mais c'est un retour itératif de la marche d'une histoire qui ne se terminera jamais ; les successions compliquent les attitudes des uns et brouillent celles des autres.
La transmission de l'autorité, à travers les âges s'est quasiment faite dans le sang, dans la scission et rarement dans l'adhésion. A voir cet horizon qui ne semble pas vouloir s'arrêter au 12 décembre, le peuple est dans toutes ses légitimités historique et démocratique d'exiger un minimum d'éclaircissement et de levée de brouillard qui obstrue tout le champ de vision d'un futur menaçant, sinon incertain. La campagne électorale qui va faire clignoter des vagues de promesses devra, en dehors de son classicisme suranné, finir par tracer les contours d'un nouveau système de traitement de la vie publique. Un nouvel ordre national. Une république vraie, forte et juste.
Ce sont là les sincères approches à faire entendre à un peuple social longtemps désintéressé mais pas inféodé. Si les problèmes du monde apparaissent comme des problèmes économiques, l'Algérie souffre et le sera davantage d'une économie à grand problèmes économiques. Quant à la politique, elle n'est que le produit adultérin d'une conjoncture qui tarde à faire sa sainte toilette depuis le viol commis au début de sa confiscation.
Il est ainsi indispensable de porter dès à présent la réflexion sur une refonte constitutionnelle qui puisse, forcer impérativement d'abord son respect et garantir ensuite pour longtemps l'harmonie institutionnelle et partant la prérogative monopolistique de leur fonctionnement au profit exclusif de la nation et de l'Etat. Ceci ne peut se faire valoir que par l'impérativité des contre-pouvoirs. Sans ça la dérive sera toujours possible et la personnalisation du pouvoir menacera l'équilibre de la plus belle constitution. L'exemple des divers amendements sont là pour prouver que vingt ans de règne exclusif ont été commis en son nom. Un contre-pouvoir n'est pas forcement à situer dans une opposition, mais dans les instruments de gestion étatique. A défaut de cette conscience veilleuse et éveillée, l'on fera dans l'autocratie démocratique. Car, chez l'arabe surtout, le pouvoir est comme la femme, il ne se partage pas.
L'avenir de nos enfants est censé se contenir dans les paumes de leurs mains. Dans ce qu'ils rêvent, selon leur bon vouloir. L'on n'a plus à leur dessiner de programme. Que cet avenir soit d'abord en conformité aux nouvelles exigences juvéniles en matière d'ouverture et ensuite en pleine adéquation avec les mutations que connait le monde actuel. C'est à eux, à ces jeunes que revient la dynamique du hirak, celle qui a bouleversé l'ordre des choses et carbure encore à le stabiliser dans une Etat de droit, de justice et d'égalité. Il n'est plus permis, à peine de division de vouloir perpétuer un esprit rompu aux méthodes captieuses et cachotières.
Ce paternalisme grégaire et envahissant. Les jeunes de demain marcheront à la seconde près. Ils ne voudront plus, un jour se savoir les étrennes de machinations politiciennes ou des unités amorphes et inanimés n'étant utiles qu'à rempiler aux appels ou compter dans les queues des Ansej. Des manifs et des sit-in ont lieu chaque vendredi et mardi à Alger et un peu partout dans le bled. L'on ne peut y voir seulement un affrontement entre un pouvoir et un peuple. Bien au contraire, cette situation traduit bien une démocratie appelée encore à s'accomplir et s'affermir. Ce genre d'expression populaire est bien répandu ailleurs. On vient de le voir récemment au Liban. Il se positionne telle une liberté d'agir et de héler. La rue risque bien de voir encore des marches même après le 12 décembre. Le quiproquo ne cessera qu'une fois un certain traitement égalitaire et légaliste sera de mise. S'écouter les uns les autres. Si chacun ameute ses troupes ; ce ne sera pas le volume des décibels lancés ou le nombre de participants recrutés de part et d'autre qui aura gain de cause. La cause semblerait être un amalgame d'avis que seule l'urne franche et assainie aura à en faire la décantation.
Si les manifs et les sit-in sont une forme participative publique à ne pas châtier, ni interdire, les élections ne sont à défaut d'autres résolutions que l'ultime recours. Il ne reste que cette notion jamais égalée dans la répartition de l'équité. Vrai, que les élections sont la forme la plus expressive créée par l'homme pour diviniser la démocratie, mais avec le séquestre des voix, les manigances frauduleuses, l'opacité qui peuvent les singulariser, le doute renforce à bon escient la grande confusion qui mine toute entente.
Enfin, il est clair que l'on assiste à un entêtement endurci prônant cette attitude du « forcement moi et en aucun cas l'autre ». Comme certains discours d'officiels, au lieu de se vêtir de paisibilité, de sérénité et d'atténuation font dans l'escalade usant de formules ou de mesures d'apeurement et d'intimidation, lesquelles d'ailleurs ne sont qu'inutiles. Et c'est cela le grand quiproquo.
Ce raisonnement n'ira qu'en exacerbant les décalages qui foisonnent déjà entre les différentes composantes du peuple. Il n'y a pas à proprement parler un litige entre un pouvoir et un peuple. Il est ce litige partagé tant dans le peuple, que dans le pouvoir.
Ce n'est pas la totalité du peuple qui tient à décrier les élections ou cette totalité qui appelle au vote. Aux candidats maintenant de rentrer en jeu difficile de pouvoir entrainer outre leurs souscripteurs mais une grande masse d'indécis et d'incertains.


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