Des marches ont été organisées hier dans plusieurs wilayas du pays pour le rejet de l'élection présidentielle qui se tient aujourd'hui. Le point de départ est donné à Alger, depuis Belcourt (Belouizdad). Les manifestants qui sont sortis hier et à la veille du scrutin, ont exprimé leur rejet de l'élection présidentielle « organisée par des anciennes figures du système, avec des candidats issus eux aussi du système », dénoncent-ils. Certains ont tenté depuis le point de départ de se faufiler à travers les ruelles parallèles de la Rue Hassiba, pour éviter les forces de sécurité dont les éléments étaient alignés au niveau de plusieurs points pour empêcher la progression de la procession. Mais, arrivés du côté de Victor Hugo, les manifestants qui se sont regroupés pour poursuivre leur marche, ont été bloqués par les services de la police qui ont usé de bombes lacrymogènes. D'autres ont cependant insisté jusqu'à ce que la police ait cédé le passage aux manifestants qui ont poursuivi leur chemin vers la place Audin. Mais ils ont été encore dispersés par les forces de sécurité déployées en nombre, notamment près de la grande poste et la faculté centrale. Des informations ont fait état d'arrestation de manifestants le matin à Belcourt. Malgré cela, la marche n'a pas cessé de prendre de l'ampleur au fil des heures, ce qui a contraint les services de la police à reculer, cédant des espaces aux manifestants notamment au niveau de la place de la faculté centrale à la grande poste d'Alger. La presse étrangère, notamment celle qui a été accréditée par les autorités algériennes à couvrir le déroulement de l'élection présidentielle, était en place en train de suivre le déroulement de la manifestation. Les manifestants scandaient « Non je ne vote pas de cette façon », « Demain vous ou nous, il n'y aura pas de vote » ou « Le peuple libre et souverain, c'est à lui de choisir son président ». D'autres brandissaient des pancartes exprimant le refus de la tenue des élections dans de telles conditions, avec les anciennes figures du système. Une petite fille sur les épaules de son père brandissait une pancarte sur laquelle l'on pouvait lire « Non je ne veux pas grandir avec le gang ». Les manifestants n'ont pas oublié les détenus politiques et les détenus d'opinion, exigeant leur libération, et ce en brandissant leurs portraits.