Les nouveaux ministres, bras d'exécution des programmes du gouvernement, qui ont pris leurs fonctions animés d'une bonne dose de volonté pour redresser leurs secteurs, se sont pratiquement tous retrouvés dans de véritables guêpiers. Selon les informations qui circulent dans différents milieux professionnels, les ministres fraîchement installés se trouvent dans la contrainte de lancer des opérations coup de balai' dans leurs départements, promettant d'opérer de profonds changements dans les habitudes et de la composante humaine. Le ministre du Commerce, Kamel Rezig, est sorti de ses gonds, ce samedi 25 janvier, à l'issue d'une rencontre avec les cadres de son département, en relevant que les pratiques en cours sont dignes d'une « Issaba » (gang). Face à ce gang, les cadres du ministère sont priés par le ministre de s'inscrire résolument dans la lutte contre cette mafia tapie dans les coins et recoins du département, soit à «descendre du train, déjà en marche». Pour passer aux choses sérieuses, le ministre, tous les ministres, l'auront compris, il est impératif de passer par un profond assainissement sur le plan de la ressource humaine. M. Rezig a été horrifié en découvrant qu'une épicerie était mieux gérée que le secteur du Commerce. La gestion, carrément chaotique, sciemment entretenue, rend difficile toute tâche de contrôle. L'Etat importe plus de 18.000 tonnes de poudre de lait par mois, assurant une production qui couvre les besoins nationaux, et le citoyen rencontre des difficultés pour trouver le sachet de lait !? Il est clair que la moitié de la quantité de lait en sachet ne va pas aux consommateurs mais des distributeurs indélicats qui agissent en complicité avec des responsables, dont on ne connait aucune feuille de route (!), lui font prendre des chemins escarpés pour alimenter la fabrication des fromages et autres yaourts. Indispensable, donc, si on veut introduire des critères transparents et faciles à tracer en matière de gestion, d'aller vers un fichier des distributeurs avec tous les détails sur les quotas d'approvisionnement des commerces dans leurs tournées. D'autres filières seront également placées sous la loupe, puisque le trafic n'épargne aucun produit subventionné, notamment. Une haute trahison, s'est insurgé le président Tebboune en évoquant ce dossier du détournement des produits subventionnés, non sans lancer un avertissement clair à leur encontre quant au châtiment sévère qui leur sera réservé. Reste que toute cette énergie, à laquelle doit apporter ses calories le consommateur, doit avoir le souffle long. Car, la mauvaise graine a appris à faire le dos rond quand il le faut pour revenir par la fenêtre quand on la chasse par la porte.
