De l'avis de tous les observateurs, le Mouloudia d'Oran a réussi un grand match, notamment une superbe deuxième mi-temps au cours de laquelle les Oranais ont malmené leurs homologues algérois. Les «Rouge et Blanc» ont eu le mérite de tenir en échec un candidat potentiel au titre devant son public et revigoré par une belle victoire sur son voisin l'USMA. Pourtant, la disproportion des forces en présence n'était pas du tout favorable au MCO si l'on tient compte, par exemple, de la seule masse salariale des deux équipes et des moyens financiers. Mais, encore une fois, il a été prouvé que seul le travail est un gage de réussite. Mecheri Bachir et son staff technique ont répondu à leur façon aux critiques de certains inconscients qui n'ont aucune notion du football. En plus du résultat, les Mouloudéens ont prouvé leur force de caractère. Menés au score, les Oranais ont parfaitement réagi et « absorbé » la pression du grand public du MCA en contrôlant le match. Au vu de la physionomie de la partie, le MCO méritait amplement de gagner si l'on tient compte du penalty raté (43') et la balle repoussée par le montant des bois adverses. A l'issue de ce résultat, ô combien précieux, le Mouloudia d'Oran reste idéalement placé pour une place au podium. Avec une SSPA en faillite, sans actionnaires et sans président, le MCO est en train de réussir là où d'autres ont échoué. Ce sont les résultats qui l'affirment. C'est le fruit d'un travail et surtout de la confiance d'un staff technique, composé essentiellement d'anciens joueurs. Mechri Bachir, Sebbah Benyaâgoub, Abdeslem Benabdellah et Djamel Bekadja sont à féliciter, au même titre que le staff médical et l'équipe dirigeante actuelle et à sa tête Chérif El Ouazzani, sans pour autant oublier les supporters qui constituent réellement une force derrière leur équipe. Mais attention, le plus difficile, c'est de maintenir cette cadence. Pour cela, il faudra mettre l'équipe dans les meilleures conditions sur les plans gestion et moyens financiers. Sur le terrain, il reste encore quelques imperfections et des réglages à effectuer. Pour cela, Chérif El Ouazzani et ses proches collaborateurs sont conscients de ce qu'il reste à faire pour remettre le MCO sur de véritables rails et répondre à l'attente de son merveilleux public qui attend avec impatience la venue d'une société pour prendre en charge le club. A cet effet, nous avons appris de source bien informée que de bonnes nouvelles sont annoncées pour le Mouloudia, en attendant la tenue de l'AG des actionnaires pour élire un président qui sera l'interlocuteur officiel de la SSAP/MCO. Pour les bilans et les documents actualisés, c'est une autre paire de manches. Car la présentation des bilans s'avère comme étant le dernier souci de gestion de nos clubs pros en l'absence d'un contrôle rigoureux de l'Etat. Car, très rares sont ceux qui respectent cette procédure. Ce sont les résultats de la Commission de contrôle et de gestion des finances (DCGF) qui détermineront l'avenir des clubs. L'exemple le plus édifiant reste celui du CR Belouizdad, qui a bénéficié de la venue du groupe Madar-Holding, comme actionnaire majoritaire, alors que les deux anciens présidents, Mohamed Bouhafs et Réda Malek, n'ont pas présenté leurs bilans, selon notre source. Cela se répercutera sur le groupe Madar-Holding qui ne peut, en aucun cas, fournir ses bilans et qui risque de priver le CRB de la licence de club pro. Alors, le MCO ne peut-il pas bénéficier des mêmes faveurs pour entamer le projet sportif initié par les dirigeants actuels ? La question reste posée.
