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Covid-19: «Nous vivons une grande mutation géopolitique»
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 26 - 04 - 2020

«Le monde d'aujourd'hui est à bien des égards odieux. Avec ou sans coronavirus, nous vivons en tout cas une grande mutation géopolitique, qui va déboucher sur un nouvel ordre international. Espérons que l'avenir ne sera pas dévoyé par les illuminés que l'on voit s'agiter à la faveur de la pandémie».
C'est ce que nous a dit hier par courrier électronique Michel Raimbaud, ancien diplomate français qui a été en poste au Moyen-Orient et en Afrique (Syrie, Egypte, Soudan, Mauritanie), essayiste qui dissèque les relations internationales et observe particulièrement le monde arabe et musulman. «Parmi ‘les printemps arabes', le cas de la Libye restera gravé comme le premier flagrant délit d'ingérence, occidentale et néo ou paléo-islamiste» où «grâce à l'intervention otanesque(...) la Jamahiriya est anéantie en 2011, l'assassinat en direct de Kadhafi étant le symbole d'une «libération» cauchemardesque», écrit-il dans «Tempête sur le Grand Moyen-Orient» (2ème édition) parue en 2017. L'auteur écrit plus loin dans le même ouvrage que «la «révolution» de Libye(...) a des conséquences graves sur l'équilibre du monde arabe, y compris celui du Maghreb et ses retombées sahéliennes ne sont pas moins redoutables.(....). L'Algérie est alors dans le collimateur». Son rappel sans équivoque «le conclave de la Ligue arabe qui va suspendre la Syrie le 15 novembre 2011(le sort de la Libye et de Kadhafi vient d'être scellé et Damas est la nouvelle cible) (...), le 1er ministre qatari, ministre des Affaires étrangères, est ivre d'arrogance en contemplant le séisme déclenché par son Etat minuscule(...) rabroue vertement son collègue algérien «ne défendez pas trop la Syrie, car, quand votre tour viendra, vous aurez certainement besoin de nous».
Tout est dit par cet analyste de renom qui rebondit aujourd'hui sur la crise sanitaire mondiale sous l'interrogation, «Peuples confinés, Etats confinés, même combat ?», titre d'une contribution qu'il nous a transmise et a publiée le 23 avril dernier dans un média français et par laquelle il affirme que «les Etats-Unis, leur cœur battant israélien et leurs supplétifs européens, pensent être en mesure d'entretenir partout un désordre sans fin, à l'ombre de la nouvelle peste coronique». Crise qui lui fait dire au préalable que «le phénomène du «confinement» a pris une extension sidérante, faisant souffler sur la planète un vent de surréalisme». Raimbaud note que «nous sommes désormais plus de quatre milliards à vivre en résidence surveillée. On la dira citoyenne si l'on est bon public».
Affrontement entre bloc atlantique et challenger eurasien
Pour lui, «provoquer le «confinement» d'une bonne moitié de l'humanité, sur les cinq continents, relève du jamais-vu. Innombrables seront donc, de part et d'autre de l'Atlantique, là où l'on recense 90% des infectés et des morts, les experts ou justiciers qui diront l'avenir sans avoir rien vu venir». Cependant, écrit-il, «avant de tirer des plans sur la comète pour réparer l'incommensurable dégât, ils devront en tout cas remiser leurs idées préconçues qui ont volé en éclats». Il estime ainsi que «le coronavirus met à nu les mutations de l'équilibre international : obnubilé par les sanctions et centré sur lui-même, l'Occident accepte mal la perte de son hégémonie face à la montée d'un bloc eurasien ouvert sur le monde». On glosera longtemps, pense-t-il, «sur l'origine de ce mystérieux virus qui a précipité notre monde familier vers un avenir inquiétant». Mais il interroge, «faut-il pour autant céder à la folie ambiante en reléguant au rang de souvenir la mutation géopolitique qui, depuis une dizaine d'années, refaçonne le monde sur de nouvelles bases ? Si cette vague de fond n'était qu'une illusion d'illuminé, aurait-on vraiment dramatisé le virus comme on l'a fait ? A moins que la pandémie n'ait été un catalyseur propice à l'avènement du «nouvel ordre» messianiste prophétisé par Kissinger, Attali, Gordon Brown, Bill Gates et consorts ?».
Pour lui, «c'est l'issue de l'affrontement en cours entre le bloc atlantique, maître du monde menacé dans son hégémonie, et le challenger eurasien à direction russo-chinoise qui tranchera». Il avance à cet effet que «si la «vague corona» n'est pas un épisode banal, c'est surtout en raison du chaos qu'elle a semé en cent jours». Il explique que «le confinement généralisé complété par un confinement audiovisuel omniprésent à haute dose de coronavirus se prête mal à une révision déchirante, mais les faits sont têtus». En notant que «le bloc atlantique a perdu sa suprématie globale et son magistère intellectuel ou moral», il avoue que c'est «dur à admettre pour les Trump, Pence, Pompeo, Bolton et Cie, mais aussi pour la gent occidentaliste». Il fait remarquer que «les effets de manche sur la mort cérébrale de l'OTAN ou le déclin de l'Occident sonnent faux tant est enraciné le nombrilisme». Mais souligne que «le coronavirus aura ruiné l'image de l'Amérique et de l'Europe, et c'est auprès de l'Organisation de coopération de Shanghai (Chine, Russie et alliés asiatiques) que la plupart des pays, même les plus inattendus, auront cherché assistance». La Chine, dit-il, «première à juguler le fléau», «forte d'un prestige certain, (elle) affirme son leadership. Son aide à l'Italie, abandonnée par ses partenaires européens, voire à la France, ne passe pas inaperçue... La Russie a lancé elle aussi des opérations de secours à destination de l'Italie (matériel de dépistage et de désinfection, médecins, virologues et épidémiologistes) et de seize autres pays : membres de l'Union économique eurasienne (ex-URSS), Iran, Egypte, Venezuela, Corée du Nord, Mongolie. La Serbie a choisi de faire appel à Moscou et Pékin. Cette implication des grands de l'Eurasie a de l'impact». Médiatisation ? interroge-t-il.
«Vous êtes des insolents, des oppresseurs, des terroristes !»
«(....), que pourraient médiatiser nos médias de révérence, sinon le cynisme égocentrique des Occidentaux, la vanité de leurs leçons, leur acharnement dans des guerres illégales et la fin de leur monopole humanitaire, cheval de bataille pour l'ingérence. D'où la campagne de mensonges sur les pays qui fâchent : la Chine «responsable» de la pandémie (Trump demande indemnisation), la Russie accusée de «surmilitarisation», l'Iran, la Syrie...», écrit-il. Il avoue notamment qu'«on a espéré en vain que les Européens décrètent une trêve des sanctions et menaces d'ingérence, occupés comme ils le sont par le corona». Mais, précise-t-il, «la rage de sanctions tous azimuts(...), devenues l'arme majeure de la stratégie de l'Amérique et de l'Union européenne, ont précisément pour but d'entraver le fonctionnement d'un Etat, d'étrangler son économie et d'empêcher son peuple de vivre. En ces temps coroniques, elles ont pour résultat d'interdire les importations de médicaments et matériels sanitaires et de rendre impossible la réparation des équipements». Si, selon lui, «la Chine et la Russie, déjà cibles de lourdes sanctions, doivent être traitées avec précaution, l'arrogante patrie du Bien se défoule sur ceux qui dans son arrière-cour la défient».
Cuba, qui, rappelle-t-il, «a développé une médecine de pointe, dépêchant près de 600 spécialistes vers quatorze destinations (y compris Italie, France d'Outre-Mer et Caraïbes, Syrie), irrite certes l'Oncle Sam vieillissant, mais le vétéran de l'embargo yankee a fait ses preuves. C'est donc le Venezuela, détenteur d'immenses réserves pétrolières, qui est la cible «latine» par excellence. Qu'il soit victime du virus ne fait qu'exciter chez Trump et ses sbires un acharnement «viral» qui se manifeste par des sanctions meurtrières et dévastatrices». Il affirme que «Paris et Londres appuient cette agression grossière, envoyant des navires dans les parages au prétexte d'aider à la lutte contre la pandémie (sic)». Autres actes criminels de l'Amérique : «agressée par la coalition hybride que l'on sait, théâtre de la guerre «invisible et sans fin» menée par Trump et ses alliés pour interdire paix et reconstruction, et occupée illégalement à l'est de l'Euphrate pour «contrôler le pétrole», la Syrie est en outre frappée depuis 2011 par une pléthore de sanctions occidentales sadiques....». Et aussi «le siège imposé par Washington à Téhéran, résistant depuis 1979 aux sanctions occidentales».
Pour ces pays de «l'Axe de la résistance», fait-il savoir, l'interdiction de commercer en dollars vise à empêcher tout achat de médicaments et d'équipements sanitaires, alors qu'ils sont économiquement étranglés. Il se demande «comment compter sur des Européens velléitaires dont le coronavirus est le seul horizon et les sanctions le seul outil politique ?». Sa conclusion est sans appel. «Rohani rappelle que l'Amérique n'est pas seulement responsable de la mort d'un Iranien toutes les dix minutes, mais qu'elle menace la vie du monde, et il met l'Europe en garde : Qom n'est pas si loin de Londres ou de Paris. Khamenei aurait-il tort d'invectiver Washington ? : «Vous êtes des insolents, des oppresseurs, des terroristes». Il n'y a que la vérité qui blesse», conclut Michel Raimbaud.


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