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A la conquête de mars...
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 25 - 07 - 2020

La sonde émiratie «Al-Amal» (Espoir), «première mission interplanétaire arabe», lancée avec succès lundi 20 juillet, est en route pour l'orbite de Mars dont elle devra fournir des images pour mieux comprendre son atmosphère et son climat. Le décollage de cet engin spatial non habité, retransmis en ligne et en direct, a eu lieu depuis le centre spatial de Tanegashima (sud-ouest du Japon), avec un lanceur de la société nippone Mitsubishi Heavy Industries.
Bien sûr, le décollage a été vécu avec fierté et émotion dans les Emirats arabes unis (Eau). Le Burj Khalifa de Dubaï, la plus haute tour du monde, avait symboliquement projeté un compte à rebours de dix secondes sur son immense façade avant le décollage.
«Cette mission est une étape importante pour les Eau et leur région», a déclaré le directeur général du Centre spatial Mohammed Bin Rashid (Mbrsc) de Dubaï lors d'une conférence de presse au Japon après le lancement. Ce projet «a déjà inspiré des millions de jeunes» dans le monde arabe pour «rêver en grand et travailler dur pour réaliser ce qui paraît impossible», a-t-il ajouté. Al-Amal «envoie un message de fierté, d'espoir et de paix dans le monde arabe», a aussi commenté le gouvernement des Emirats sur Twitter. Il est vrai que les Emiratis ont de quoi être fier dans le domaine !
Plus connus pour leurs immenses réserves de pétrole et de gaz naturel, leurs gratte-ciels, les Emirats arabes unis ambitionnent de devenir un acteur majeur dans le domaine des sciences et des technologies. En septembre dernier, Hazza al-Mansouri était devenu le premier Emirati envoyé dans l'espace, au côté d'un équipage de trois membres à bord d'une fusée russe Soyouz. L'astronaute est aussi le premier citoyen arabe à visiter la Station spatiale internationale (Iss).
Les ambitions du richissime Etat du Golfe vont encore plus loin puisqu'il projette d'établir... une colonie humaine sur Mars d'ici moins d'un siècle. Afin de s'y préparer, il prévoit de créer une gigantesque «cité scientifique» dans le désert en périphérie de Dubaï, pour simuler les conditions martiennes et développer la technologie nécessaire pour «coloniser» la planète rouge.
Fondé en 2006 à Dubaï, le Centre spatial Mohammed Bin Rashid a été «le fer de lance du projet Al-Amal auquel ont participé quelque 450 personnes, dont plus de la moitié émiraties».
Dans tout cela, une phrase et des grands mots de trop ! Comme : «Nous renouons avec l'âge d'or des découvertes arabes et islamiques». Comme si le progrès et la modernité d'une société se conjuguaient à l'aune des découvertes plus géographiques que proprement scientifiques.
Bien des pays arabes, tout particulièrement du Moyen-Orient, immenses fortunes faites grâce beaucoup plus à la rente générée par les hydrocarbures - la plupart du temps sinon toujours aux gisements découverts puis exploités par des compagnies occidentales - qu'à des productions matérielles et intellectuelles nationales aux retombées directes sur le développement du pays et le progrès dans la vie quotidienne des citoyens, se sont lancés dans des aventures entrepreneuriales relevant bien plus du prestige que de l'investissement productif. Il est vrai que «construire» sur du sable est difficile et coûteux, nécessitant - presque toujours - l'apport d'un «génie» extérieur.
On a donc vu, après la période d'euphorie liée à la «découverte» des hôtels de luxe, des casinos et des «escort-girls» de Paris, de Londres, de la Riviera, de la Côte d'Azur et de la Californie, une période d'investissement à tout-va pour s'assurer de cagnottes de sécurité : industrie de l'automobile, du tourisme et de la grande hôtellerie, grands magasins de luxe, équipes de foot prestigieuses, télévisions satellitaires et journaux off-shore, compétitions sportives mondiales, lignes aériennes. Ensuite, une période, la plus récente, celle des projets de constructions pharaoniques in situ, lesquels, à dire vrai, ont changé le visage des villes, leur donnant un air d'ultra-modernité, mais toujours réalisés par le savoir-faire extérieur, la main-d'œuvre locale étant comptée et les cadres nationaux encore peu nombreux. Qui sait, par exemple, que l'industrie pétrolière des Eau a été animée au départ par des cadres issus de Sonatrach, que... que... Tant pis pour nous et tant mieux pour eux !
Au final, le problème n'est pas tant dans les ambitions de développement et de conquête tout à fait légitimes de chaque pays, que dans cette manie de rester mentalement attaché, quel que soit le niveau d'instruction acquis, à un passé qui à force d'être trop et mal mythifié (volontairement (?) par les gouvernants) en devient mystificateur, amenant à terme les plus grandes des désillusions. Surtout lorsqu'on sait que, pour l'instant, les «arabes» ne sont que les «passagers» grassement payants d'outils de la modernité «fabriqués» par les autres.
L'âge d'or des «découvertes arabes et islamiques» a bel et bien existé, mais il est bien trop loin pour le ressortir comme argument d'attractivité de nos «génies» et de nos jeunes. Aujourd'hui, il faut se rendre compte que l'argument-choc ce sont, bien sûr, les bonnes rémunérations ainsi que les conditions de travail de qualité mais aussi un environnement sociétal libre (réglementé et approuvé démocratiquement par la majorité des citoyens, bien sûr) et, surtout, libéré de boulets datant de «l'âge d'or» d'une époque révolue. Des conditions incontournables pour promouvoir les sciences et les technologies non dans un seul centre de recherches au milieu du désert mais aussi partout dans la Cité et dans la mentalité des citoyens.
Pour conclure, bravo quand même aux scientifiques et technologues émiratis qui ont participé au succès ! D'autant qu' il vaut mieux dépenser son argent, son «avoir», en recherche scientifique et technologique au nom du «savoir», qu'en conflits armés au nom du «pouvoir».


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