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Tiaret: Le Ramadhan, la tête ailleurs
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 20 - 04 - 2021

Cette année, même si les Tiarétiens ne sont pas confinés contrairement à l'année passée, le Ramadhan n'a plus aucun goût.
Samedi 17 avril, il est presque 21 heures et les rues sont encore peu animées. « Je n'ai jamais vu ça de toute ma vie, les clients sont peu nombreux depuis le début du mois sacré », confie Djilali, un gérant de café sur le long de la rue. « Peut-être parce que les gens n'ont plus le sou, la vie devient si difficile », commente Djilali derrière son comptoir, en face de trois clients seulement attablés autour d'un café ou un thé. Même si les jeûneurs se réjouissent du temps clément, tout le monde se plaint de la folle sarabande des prix : la pomme de terre jusqu'à 80 DA le kilo, la tomate à 160, les haricots verts à 320 DA, que dire alors des viandes, le poulet narguant le chaland du haut de ses 320 DA le kilogramme. Au point que l'ambiance des nuits ramadhanesques est des plus insipides. Comme une « chorba blech » !
En effet, à Tiaret, les ramadhans se suivent et se ressemblent au point où le mois de tous les soucis sombre dans une affligeante monotonie. Avec des températures clémentes depuis le début du mois de Ramadhan, les journées sont très longues et la ville paraît comme abandonnée par ses habitants. Ce n'est que vers midi que les premières silhouettes avachies font leur apparition dans la ville pour vaquer aux besoins de la meïda du f'tour. Dans les différents quartiers et principales artères de la ville, le calme règne jusqu'aux premières heures de l'après-midi. Devant la grande poste, sur la place des Martyrs, une chaîne humaine fait le pied de grue devant des portes fermées à double tour pour cause de grève des postiers. Les éléments de la sûreté nationale, certains en tenue civile, veillent au grain. « Depuis trois ou quatre années, il est vrai que l'on se sent plus en sécurité pendant le mois de Ramadhan, même les agressions et autres vols à la tire ont nettement diminué », commente Mourad, flânant le long de la rue de la Victoire.
« Il y a longtemps que le Ramadhan n'a plus aucun goût, plus rien n'est comme avant, même les senteurs suaves et la ferveur si caractéristiques du mois de piété ne sont plus ce qu'elles étaient », confie Benaouda, un vendeur de pâtisserie orientale au quartier de la « Cadat ». A part « l'actualité » quotidienne faite de longues journées en « mode veille » et de ripailles le soir venu, rien ne distingue ce mois du reste du calendrier annuel. Même la célèbre zlabia a disparu du décor ambiant durant ce Ramadhan.
La zlabia se fait désirer…
Au plus grand étonnement du citoyen-jeûneur, la zlabia, cette friandise nationale, se fait désirer cette année, contrairement aux années précédentes. Ce gâteau oriental, même s'il est décrié pour sa qualité douteuse, est pour beaucoup de gens indispensable à la meïda du f'tour. Aux quatre coins de Tiaret, les commerces en gâteaux orientaux, d'habitude si nombreux pendant le Ramadhan, se font rares cette année, en raison du « tour de vis donné par les autorités locales à cette activité qui s'exerce souvent dans l'anarchie la plus totale et des conditions d'hygiène déplorables », selon l'avis d'un adhérent d'une association locale de défense et de protection du consommateur. Fabriquée dans un four banal, datant des années quarante et toujours en activité sur le boulevard Emir AEK (ex-rue Bugeaud), la fougasse, particulièrement appréciée pendant ce mois de toutes les envies, n'a pas la cote non plus, concurrencée par le pain boulanger moins cher.
Victime du changement de l'ordre des priorités depuis plusieurs années déjà et reléguée au rang de cinquième roue du carrosse, la chose culturelle n'a plus droit au chapitre. La sécheresse culturelle qui sévit dans la capitale des Hauts-Plateaux de l'Ouest oblige le jeune surtout à se contenter d'activités ou de hobbies occasionnels pour tromper l'ennui. Cette année, les veillées sont vides et insipides. A part les cafés peu fréquentés, contrairement aux années précédentes, et les places publiques presque vides et surtout jonchées de détritus en tous genres, rien à signaler du côté des activités culturelles ou artistiques depuis longtemps comme « interdites de chapitre » à l'antique Tihert.
Même les longues soirées ramadhanesques autour d'une table de belote, de rami ou de dominos semblent comme passées de mode. Faisant contre mauvaise fortune bon et gros cœur, les gens se terrent chez eux dès 23 heures au plus tard pour se « shooter » à volonté d'images venues d'ailleurs et rebelote le lendemain dans un mois où « les gens s'empiffrent de tout sauf de la nourriture de l'esprit qui ne semble plus intéresser personne ». Autres temps, autres mœurs !


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