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Ramadhan 2022 : la machine à tricher a pris de l'avance !
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 31 - 03 - 2022

Le Ramadhan fait ressortir, bon an mal an, faut-il le dire, la «frénésie des achats» qu'un expert attribue à des facteurs psychologiques incitant des jeûneurs à imiter leurs congénères de façon irréfléchie, indépendamment de leurs moyens.
Beaucoup de familles algériennes s'y résignent, par manque de foi, peut-être, ou de civisme, probablement, considérant les dépenses faites pendant le Ramadhan comme «incompressibles».
Il s'ensuit un gâchis énorme ; le jeûneur, dindon de la farce, se fait «plumer» à chaque coin de rue, alors qu'il lui suffit de prendre son destin alimentaire en main en s'interrogeant : de quoi c'est fait ? D'où ça vient ? Ce n'est pas de la contrefaçon, au moins ? Comment cela a-t-il été produit ? Peut-on le conserver ? Les enfants y ont-ils droit ?
Si chaque fois qu'un problème alimentaire se pose, le consommateur qui doute le relève, la machine à tricher ne pourra plus tourner impunément ! Il doit prendre son destin alimentaire en main. Il ne lui suffit plus de lire l'étiquette de tel ou tel produit, encore faut-il déjà qu'il en saisisse le sens.
En cas de doute, il se doit de réagir et demander des explications :
1. en grande surface, il doit requérir le responsable ;
2. chez l'épicier, lui poser la question ;
3. au marché, interroger le vendeur ;
4. plus que cela, il ne doit surtout pas hésiter à goûter au produit dès lors que sa santé est en jeu, après autorisation du vendeur tout de même.
Nous sommes prêts à tout croire, faut-il se dire, mais nous avons besoin de savoir pourquoi nous devons le croire. Si l'on nous assure que c'est sain pour l'organisme, ne nous contentons pas d'enregistrer sans broncher, vérifions, c'est le seul moyen dont dispose le consommateur pour savoir ce qu'il paye. Il faut dire qu'il est plus que temps de mettre la production et la distribution devant leurs responsabilités. Et la publicité devant ses engagements.
Au besoin, dans le doute surtout, il faut boycotter !
C'est, dorénavant, un droit qu'il faut s'approprier. On ne le retirera jamais à celui qui sort son porte-monnaie pour se nourrir, et si chaque fois qu'un problème se pose le consommateur se pose la question, alors la machine à tricher ne pourra plus tourner impunément !
Il appartient donc au citoyen lambda qui consomme de ne pas trop compter sur les responsables pour améliorer son ordinaire, mais il se doit aussi, non seulement de rationaliser ses dépenses, mais également surveiller ce qu'il mange. Et surtout d'exiger des garanties!
Chaque démarche citoyenne, et là le rôle des associations de protection des consommateurs est nécessaire, chaque interrogation pèse et remonte à la source, aussi sûr que les petits ruisseaux font les gros fleuves ! Si 1% des consommateurs le faisait à chaque fois qu'ils ont un doute, les lois du commerce seraient bouleversées et jamais de la «viande d'âne» n'aurait pu être vendue par des bouchers criminels et partant se retrouver dans nos assiettes !
Usons donc du moindre pouvoir dont nous disposons et posons la question. C'est le silence qui mène les agneaux à l'abattoir !
On n'interpelle pas le président de la République en tête-à-tête, ni un député au coin d'une rue, ou très rarement, mais l'on peut parler au marchand et à son épicier les yeux dans les yeux.
Et de telles résolutions sont à prendre pendant ce Ramadhan où la machine à tricher fonctionne à plein tube !
Certes, les pouvoirs publics sont les garants de la réglementation du commerce et de la législation alimentaire, mais les administrations censées les contrôler sont dépecées ou désabusées, en tous les cas, peu dotées en moyens pour mener correctement leurs missions.
Et les 9000 contrôleurs (assermentés ?) ne pourront pas faire grand-chose dans le pays où la triche a été élevée au rang de sport national !
La preuve, la contrefaçon prend des proportions dramatiques en Algérie : les chauffages de gaz naturel contrefaits font plus de 100 morts/an dans notre pays ! Les pouvoirs, publics conscients du danger, sollicitent l'aide des consommateurs mais s'avouent impuissants face aux barons de l'informel et de la surfacturation.
Le danger nous vient des frontières, disent-ils, manière pour eux de botter en touche !
A croire que la machine à tricher s'est mise en branle juste pour narguer ce «candide» représentant officiel du gouvernement !
En attendant, il faut approvisionner la population en denrées alimentaires et en quantités et surtout contenir la courbe de l'inflation qui, force est de l'admettre ou pour le moins de le supposer, repartira à la hausse avec les incontournables pratiques spéculatives qui accompagnent le Ramadhan. A moins de surveiller de très près la mercuriale, ou de prendre en compte «la proposition consistant à autoriser les agriculteurs à ouvrir des points de vente, à l'occasion de ce mois, pour écouler directement leur production» pour lutter contre la hausse des prix.
On parle de 150 marchés de proximité et d'un escadron de contrôleurs!
On feint d'ignorer la loi naturelle du marché, celle de l'offre et de la demande et aussi la loi qui libère les prix des produits non subventionnés qui sont fixés en dehors de toute intervention des pouvoirs publics.
Comme les ministres du Commerce qui l'ont précédé, Kamel Rezig sait que le Ramadhan ne sera pas, une fois encore, «le mois de la retenue» et que les spéculateurs qui sont aux manettes de la machine à tricher ne vont pas se priver d'imposer leur diktat en l'absence de l'obligation de la «traçabilité» de leurs produits ou de la «facturation», ou plus encore de régler par «chèque» leurs transactions !
Il y a aussi ces pénuries qui font rappeler les émeutes de janvier 2011 qui ont suivi les augmentations brutales des prix de l'huile et du sucre. À l'époque, les pouvoirs publics les avaient imputées à des «lobbys» qui sentaient leurs intérêts menacés par l'intention du gouvernement d'imposer et de généraliser la facturation sur toutes les transactions commerciales. Mais les autorités ont fini par céder sur cette mesure censée combattre les circuits de l'informel.
Le problème se pose de nouveau, même si, cette fois, les « lobbys » ne sont pas mis en cause.
Faut-il donc céder définitivement et laisser le marché en proie à l'informel et au défaut de facturation ?
D'où la nécessité d'une réforme globale plus profonde, et surtout courageuse, afin de briser le cercle vicieux : « Pour compenser le manque à gagner causé par l'informel, l'Etat met davantage de pression fiscale sur les activités légales dont beaucoup ne trouvent d'échappatoire que d'aller grossir la sphère informelle », selon les experts.
Mais sinon, le gouvernement a d'autres choix pour alléger le budget alimentaire des ménages pendant et après le Ramadhan :
1. augmenter la disponibilité des produits correspondants à la demande ;
2. augmenter les revenus des ménages !
3. autoriser l'ouverture des «marchés de solidarité» où non seulement les consommateurs aux petites bourses y trouveront leur compte, mais aussi les «acquéreurs» de camionnettes DFSK pourraient s'y employer et dans le même temps rembourser leurs crédits !
Et au gouvernement de reconquérir la confiance de tous ces jeunes, en ces temps où la fracture sociale va croissant !
Parler de fracture sociale, c'est aussi évoquer tous ces pauvres qui vont se bousculer aux portes des APC pour quêter une quelconque aide. Cette année-là, il a été décidé, semble-t-il, de leur donner un couffin de «victuailles» dont la liste a été faite sans leur avis.
Cette triche ne manquera pas de heurter, encore une fois, la dignité de ces personnes !
On ne peut pas parler de Ramadhan sans dire un mot des inévitables «fataras», ou comme on les appelle communément les «mangeurs» du Ramadhan. A coup sûr, ils ne vont pas manquer de se manifester et l'ire de «l'establishment» religieux sera en rapport, et dans la foulée ne manqueront certainement pas de s'exprimer :
1. le président de l'Association des Oulémas musulmans, qui parlera de provocation et demandera à l'Etat d'intervenir pour éviter la «fitna» et protéger les jeûneurs ;
2. le président du Haut Conseil islamique qui lancera du haut de sa tribune «un appel pour faire respecter la Constitution qui fait de l'islam la religion de l'Etat» ;
3. les quotidiens arabophones et à leur tête Echourouk feront de ces actes isolés leurs choux gras ; ils ne manqueront pas d'évoquer les dispositions de l'article 144 bis 2 du code pénal qui punit de 3 à 5 ans de prison et d'une amende de 50 000 à 100 000 dinars quiconque commet un tel délit.
En face, «les non-jeûneurs», provocateurs à souhait, iront jusqu'à évoquer «leur liberté de conscience» et refuseront d'être considérés comme des tricheurs ; ils pousseront même le «bouchon» en appelant au rassemblement de leurs «ouailles», ce qui va encore exacerber la tension !
Et comme l'an passé, le ministre des Affaires religieuses et des Waqfs sera forcé de jouer une fois encore l'apaisement tout en qualifiant les actes des non-jeûneurs de «provocation».
Quant à remplacer l'imam, en pré-retraite, par un jeune trentenaire, docteur en sciences théologiques, plein d'alacrité, maniant sans peine la tablette électronique et débattant avec ses pairs par visioconférence, la question n'est même pas à l'ordre du jour dans ce département !
Un sacré défi, tout de même, du même niveau que celui qui attend les consommateurs qui doivent, en ce mois de jeûne, s'approprier cette résolution : empêcher la machine à tricher de tourner impunément !


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