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Jouer sur tous les leviers de la production locale: Des pistes pour réduire les importations de poudre de lait
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 07 - 04 - 2022

Le directeur de la Régulation et du Développement de la production agricole (DRDPA) au ministère de l'Agriculture et du Développement rural, Messaoud Bendridi, a affirmé lors de son passage à la Chaîne I de la Radio nationale, mardi dernier, que la quantité de lait cru collectée est estimée à 60 millions de litres par mois. Il a ajouté que les 119 laiteries dont 15 appartiennent au groupe «Giplait» et 104 privées « sont approvisionnées en poudre de lait de façon régulière», attribuant les perturbations qui touchent ce produit à la chaîne de distribution et la culture de consommation du citoyen.
Il faut rappeler que la consommation de lait durant le mois de Ramadhan augmente par rapport aux autres mois de l'année. Au cours de l'année 2021, la consommation avait enregistré une hausse de 30 %, pour atteindre les 150 millions de litres durant le mois sacré, avec une moyenne de consommation quotidienne de 5 millions de litres. Et ce, selon les chiffres de l'Office national interprofessionnel du lait (ONIL). Les pouvoirs publics œuvrent, depuis quelque temps, à gagner la bataille de l'approvisionnement du marché afin d'assurer la disponibilité du lait, mais aussi à développer la filière lait et réduire les importations. Et ce, conformément aux instructions du président de la République, Abdelmadjid Tebboune.
Des experts dans le domaine agricole ont avancé certaines pistes capables, selon eux, d'assurer une réduction considérable de nos importations à court et à long termes. Omar Bessaoud, professeur d'Economie agricole et rurale en Méditerranée au Centre international des hautes études agronomiques de Montpellier, a mis l'accent sur la nécessité de « jouer sur tous les leviers de la production laitière locale » pour réduire, un tant soit peu, notre dépendance de l'importation de la poudre de lait. Il a précisé, lors de la présentation d'une étude comprenant des propositions pour atteindre la sécurité alimentaire en Algérie, par la Confédération algérienne du patronat citoyen (CAPC), le 27 mars dernier, que l'Algérie est le deuxième pays importateur de poudre du lait dans le monde. Pour le Pr Bessaoud « on peut bien évidemment développer l'accroissement de la production de lait cru en important des génisses laitières » mais dit-il «nous avons déjà procédé à l'importation des génisses laitières et une grande partie d'entre-elles a été sacrifiée dans les abattoirs, en l'absence de traçabilité et de contrôle».
«Aujourd'hui, regrette-t-il nous sommes revenus à la case de départ où certains spécialistes ont recommandé l'importation d'un million de vaches laitières supplémentaires pour répondre aux besoins de l'Algérie, qui sont actuellement estimés à 4,5 milliards de litres de lait. M. Bessaoud s'est dit pour la valorisation de nos capacités de production locale. «Il faut surtout jouer sur tous les leviers de la production laitière locale existants». Et ce, en faisant un travail de suivi et de contrôle du bétail bovin. Il cite le bassin de Souk Ahras, qui compte des vaches locales rustiques. Certes dit-il, elles ne produisent pas 2.500 litres de lait par an, mais elles produisent du lait à moindre coût avec des fourrages locaux. Il dira que le défi est possible, mais la filière lait doit reposer sur la gouvernance, la mobilisation de tous les producteurs laitiers. L'expert a cité également, le bassin de Sétif qui est très dynamique avec l'appui de la coopérative « COOPSSEL», leader en Algérie, dans la promotion de la production de lait de vache. Ainsi que le bassin laitier de la wilaya de Tizi Ouzou. Pour M. Bessaoud « il faut commencer par l'accompagnement de tous les éleveurs du territoire national qu'ils soient grands ou petits. Prenant le cas de la Tunisie, le Pr. Bessaoud dira que nos voisins étaient, en 1999, des importateurs nets de produits laitiers. Et pour sortir de cette situation de dépendance totale, ils ont décidé de lancer un champ laitier, en choisissant le bassin de référence «El Mahdia» qui faut-il le souligner, est une zone aride. Ils se sont appuyés sur une dizaine de petits éleveurs ou chacun d'entre eux avait trois à quatre vaches. Ils les ont organisés, il y a un institut d'élevage qui a été érigé, avec la création de coopératives d'éleveurs. Et puis ils ont mis l'accent sur le maillon de la collecte avec la création d'une grande centrale laitière. L'équipe qui a pris ce dossier en mains est composée en fait de techniciens et d'ingénieurs tunisiens. Donc, ils se sont appuyés sur des systèmes d'identification de bétails locaux. Ils sont arrivés à un résultat probant «la Tunisie a assuré son autosuffisance entre 1999 et 2000».
Le lait de chamelle marginalisé en plein crise
Le lait de chamelle demeure marginalisé dans notre pays, pourtant c'est un créneau qui a son importance du point de vue sanitaire et économique. C'est ce qu'a précisé le chercheur universitaire, Benaïssa Mohamed, du Centre de recherche scientifique et technique sur les régions arides (CRSTRA) de Biskra, à notre journal. Et ce, en marge du séminaire tenu en mars dernier sur «la réhabilitation de l'élevage et de la diversification dans la consommation des viandes» organisé par l'Association des consommateurs «El Aman», dans la wilaya de Béni Abbè.
Le Pr a affirmé que la chamelle peut produire une moyenne de 7 à 8 litres de lait par jour et elle peut produire en 12 mois 2.500 litres. Il dira que du point de vue économique, le lait de chamelle peut être une alternative pour répondre aux besoins et réduire les importations de la poudre de lait. Du point de vue sanitaire, le lait de chamelle est trois fois plus riche en vitamines et en protéines que le lait de vache, « il est proche en matière de ses bienfaits du lait maternel humain». Et d'affirmer que la science commence à s'intéresser davantage aux bienfaits dont certains se sont avérés très intéressants. Il dira que le lait de chamelle est considéré tout simplement comme un alicament.
Il dira qu'aujourd'hui, les choses ont beaucoup évolué puisque les éleveurs qui offraient par le passé le lait de chamelle gratuitement, connaissent aujourd'hui parfaitement la valeur ajoutée qu'il peut apporter que ce soit en matière de revenus pour les familles des éleveurs ou pour la filière lait ». M. Benaissa précise qu'un litre de lait de chamelle peut coûter entre 450 à 500 DA à l'élevage.
En soulignant que beaucoup d'éleveurs, dans le sud du pays, veulent investir dans ce créneau. Mais, pour le faire, il faut au préalable une organisation professionnelle avec l'appui de services techniques, « car il faut penser à la pasteurisation, à la conservation du lait dans les conditions sanitaires requises ». Il précise encore que « ce qui entrave l'épanouissement de la filière, c'est le manque d'organisation, les éleveurs sont livrés à eux-mêmes dans le désert » dira-t-il.
Le Pr recommande, en premier lieu, une estimation précise des niveaux de production actuelle en matière de lait de chamelle, une organisation des éleveurs dans le cadre de coopératives. Et prévoir leur installation en péri urbain ainsi que l'installation d'un système de collecte. Et pourquoi pas une unité de transformation et de conditionnement de lait de chamelle.
Notre interlocuteur a proposé de s'inspirer tout simplement des pays du Golfe, précisant qu'il avait déjà visité une ferme laitière de chamelle à Dubaï. Cette dernière compte, selon notre professeur, 1.600 chamelles laitières, avec des équipements industrialisés, et une production laitière qui atteint les 17 litres par jour et par chamelle. Avec des dérivés de produits laitiers dont une bonne partie est exportée vers l'Europe.


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