Malgré les fermes instructions de la direction du commerce portant le respect de la permanence pour les deux jours de l'Aïd El Fitr, les magasins commerciaux n'ont pas hésité à fermer à double tour, sans la moindre inquiétude… La ville était si ‘'morte'', et les citoyens avaient tant de peine à acquérir le moindre aliment, le pain était presque introuvable et le lait si rare….Seuls, les vendeurs étaient là à commercer ! Comme à l'accoutumée, et à l'exception de quelques rares vendeurs de jouets, tous les commerces de la ville de Sidi Saïd ont bel et bien gardé leurs rideaux baissés. Les pharmacies, les épiceries des quartiers, les coiffeurs, les restaurants, les fast-foods, les boutiques, les marchés de fruits et légumes et même l'écrasante majorité des cafés n'ont point respecté la permanence tant ‘'chanté'' par les pouvoirs, ils étaient juste ‘' une centaine'', censés la faire, mais juste sur des bouts de papier à la direction du commerce. La notion de service public que les pouvoirs publics ont tant voulu imposer, ne semble être que du ‘'baratin'' pour certains commerçants qui, sous le prétexte du manque de main d'œuvre en ces jours, ont préféré ne point répondre aux instructions. A ce sujet, un citoyen accompagné de son épouse, à l'attente d'un incertain passage de bus ou d'un taxi pour se déplacer en cette ville si triste en ce premier jour de fête ,déclare qu'il est temps de répondre aux besoins juste ordinaires des citoyens qui ont eu toutes les peines du monde à ‘'survivre'' en ces jours fériés où le boulanger ferme sa boulangerie par manque d'ouvriers, l'épicier s'excuse pour aller voir ses proches, le chauffeur de taxi ne se pointe pas aux arrêts habituels, les bus n'accostent plus sur les quais, les pharmaciens baissent les rideaux par manque de vendeurs, et également tous ceux censés maintenir ce service public qui ne doit point cesser pour tant de raisons. Une telle situation si déplorable, qui se répète d'une fête à l'autre remet sérieusement en cause le tapage médiatique ‘'orchestré'' par les pouvoirs publics, mais qui ne semble qu'être ‘'qu'une poudre aux yeux'' pour cerner cette problématique qui a tendance à ne point prendre fin et à perdurer sans la moindre solution. Ainsi, hormis certains magasins d'alimentation générale, quelques boulangeries, des bureaux de tabacs et des vendeurs de jouets pour enfants, la majorité des commerces étaient clos, notamment la matinée. Sur les terrasses des cafétérias qui grouillaient habituellement de clients, il n'y avait ni chaises ni tables. Tout a été rangé, en attendant le grand retour des clients à partir de la semaine prochaine. Cependant, la pénurie de pain et de lait s'est fait, tout de même, sentir et les Mostaganémois ont dû jouer des coudes au niveau des boulangeries et locaux commerciaux pour s'approvisionner en ces produits essentiels. S'agissant du lait en sachet, il était quasiment introuvable. Les consommateurs n'avaient d'autre choix que de se rabattre sur le lait en pack ou en poudre. On n'a pas dérogé à la règle le premier jour de l'Aïd El-Fitr. Les quelques commerçants qui ont travaillé n'ont ouvert leurs magasins qu'en fin de matinée. Il faut dire que la plupart d'entre eux sont restés ouverts toute la nuit de lundi à mardi, jusqu'à l'aube, et écoulé tout le pain et le lait disponibles. La majorité des boulangers ont livré la totalité de leurs fournées directement aux magasins d'alimentation générale, avant de fermer. Seules quelques boulangeries sont restées ouvertes jusqu'à la disparition de la dernière baguette de pain. Il en est de même pour le lait, produit introuvable sur les étals, le dernier jour du Ramadhan. Une frénésie justifiée, étant donné l'attitude de certains commerçants qui, censés assurer un service public à la base, refusent de travailler les jours de fête. Reste à savoir maintenant si les commerçants contrevenants seront sanctionnés, tel que le prévoit la loi.