Les chefs de parti se sont engagés dans leur majorité vendredi, au 6e jour de la campagne pour les législatives du 10 mai prochain, à prendre en charge les préoccupations des jeunes et moins jeunes, notamment la création de postes d'emplois. C'est dans ce sens que le secrétaire général du Rassemblement national démocratique (RND), M. Ahmed Ouyahia, a affirmé, depuis Guelma, que l'investissement public constituait l'une des solutions "privilégiées" pour venir à bout du chômage en Algérie. Il a appelé ainsi à "cesser de compter sur les entreprises étrangères, surtout en matière de construction" et à "créer des entreprises de réalisation algériennes", illustrant ses propos par le proverbe populaire : "Le pain fait maison revient au maître des lieux". Pour sa part, le président du Mouvement national de l'espérance (MNE), M. Mohamed Hadef, a estimé lors d'un meeting à Mascara qu'il était "nécessaire" de déployer tous les efforts pour éradiquer le fléau du chômage. Pour M. Hadef, il est "déplorable" que des diplômés universitaires soient au chômage, soutenant que cette situation était la conséquence d'une "mauvaise" planification de la politique de l'éducation et de la formation avec les besoins réels du marché national. De son côté, le président du Front national de la justice sociale (FNJS), M. Khaled Bounedjma, a proposé des mesures incitatives visant l'amélioration des conditions de vie des cadres universitaires algériens. "Nous voulons revaloriser la place des cadres universitaires en Algérie, et mettre fin au phénomène de la fuite des cerveaux. Si notre parti est élu, nous proposerons des mesures incitatives pour résorber le chômage dans le milieu des niversitaires et l'amélioration de leurs conditions de vie", a expliqué M. Bounedjma à El-Harrach (Alger). Il a jugé "intolérable" que les compétences algériennes hautement qualifiées contribuent au développement des pays étrangers et particulièrement européens, alors que l'Algérie a dépensé des sommes colossales pour les former, estimant que cette situation était due à la "mauvaise" gestion des secteurs concernés, d'où la nécessité, selon lui, d'entamer un "changement profond" et d'installer un système "rationnel" de gestion des compétences. Abondant dans le même sens, le président du Front du changement (FC), M. Abdelmajid Menasra, a réitéré, depuis Ain Témouchent, la proposition de son parti portant sur la création d'un fonds spécial alimenté par une partie des recettes pétrolières lorsque le prix du baril dépasse les 77 dollars. "50% de ce fonds seront bloqués jusqu'en 2030 pour être utilisés au profit des générations futures alors que les 50% restants financeront, immédiatement, des actions au profit de jeunes en quête d'emploi et de logement notamment", a-t-il expliqué. A Batna, le président du Mouvement de l'entente nationale (MEN), M. Ali Boukhezna, a critiqué la politique de l'emploi, la fermeture des entreprises, les entraves bureaucratiques et la propagation de la corruption, estimant que le fond du problème était lié au choix des dirigeants car, a-t-il dit, ''le pays est riche par ses ressources et par ses compétences''. Il a expliqué que le programme de son parti était basé sur la lutte contre l'exclusion, la marginalisation et la médiocrité pour donner la chance aux compétences et aux forces vives de la nation. Quant à la secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Mme Louisa Hanoune, elle a promis, depuis Bordj Bou Arreridj, de renforcer le secteur public en cas de victoire de sa formation aux prochaines législatives. Elle a estimé, en ce sens, que la "renationalisation" des entreprises publiques privatisées était une "nécessité qui s'impose", d'autant qu'elle était à même de créer plus de 3 millions d'emplois permanents, mettant ainsi fin à l'emploi précaire et aux contrats de travail à durée déterminée, selon elle. Toujours dans l'Est du pays, le président du Front national algérien (FNA), M. Moussa Touati, a indiqué à Annaba que son parti travaillait à la mise en place d'une économie forte en dehors du secteur des hydrocarbures. Le leader du FNA a précisé que son parti oeuvrait à l'édification d'une économie "forte" reposant notamment sur la valorisation des ressources humaines, estimant que l'"échec" des différentes politiques adoptées "était à l'origine des disparités sociales, du chômage et de la marginalisation de larges pans de la société". Pour sa part, le président du Mouvement Infitah, M. Omar Bouacha, a assuré à Mostaganem, que son parti disposait d'"un riche programme à même de conduire le pays vers l'ouverture et le progrès pour édifier un Etat moderne". Il a, ainsi, appelé à "la réouverture des entreprises fermées dans de nombreuses wilayas afin d'encourager la production locale et créer des emplois au profit des jeunes chômeurs". Depuis Laghouat, le secrétaire général du parti de la liberté et de la justice (PLJ), M. Mohamed Saïd, a souligné que la jeunesse était une "ressource nationale dans laquelle il faut investir". Par ailleurs, M. Saïd a affirmé que son parti oeuvrait à assainir la vie politique et à réformer la société en mettant l'accent sur les valeurs et l'éthique pour régler les problèmes et en donnant l'occasion à tous les Algériens de participer à l'édification du pays. De son côté, le coordinateur général du parti des jeunes (PJ), M. Hamana Boucharma, a appelé, depuis Djelfa, à une "forte" participation au prochain scrutin législatif pour opérer "le changement". Expliquant le programme de son parti, M. Boucharma a fait savoir qu'il mettait l'accent notamment sur l'indépendance de la justice, tout en estimant "nécessaire" de libérer les magistrats de "toute forme de pression". Enfin, le secrétaire général du parti de l'Alliance nationale républicaine (ANR), M. Belkacem Sahli, a affirmé à Skikda que sa formation politique "oeuvrait en premier lieu à consacrer les traditions du dialogue" et qu'en cas de victoire, le 10 mai, elle fera tout pour l'"émergence" d'une nouvelle économie créatrice de richesses en développant, notamment l'investissement privé.