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Amina Kara Mecheti. Directrice associée de International Talents Network et présidente du club DiasporAfrica : La diaspora algérienne joue un rôle fondamental, je dirai même vital dans le développement de l'Afrique
Elle a été choisie pour représenter l'Algérie à la Semaine mondiale de la diaspora. Elle a été à la tête de l'organisation de plusieurs salons et événements sur l'emploi. Son rôle ? C'est d'encourager la diaspora algérienne de rentrer et venir travailler dans leur pays d'origine… Amina Kara Mecheti, co-cofondatrice d'International Talent Network et présidente du club DiasporAfrica, nous parle du rôle de la diaspora algérienne et africaine dans le développement des pays d'origine et du continent. – Vous avez, le 5 octobre, représenté l'Algérie à la Semaine mondiale de la diaspora. Parlez-nous de cet événement et quel est son enjeu pour la diaspora ? La Semaine mondiale de la diaspora était consacrée aux communautés de la diaspora et à leurs contributions au développement des pays d'origine et des pays d'accueil. Le but de la Semaine de la diaspora était de sensibiliser et faciliter la collaboration avec les communautés de la diaspora, ainsi nous avons eu d'excellents échanges sur les meilleures pratiques pour améliorer leurs contributions à travers le monde. Ce qu'il faut savoir que la célébration de la Semaine mondiale de la diaspora au niveau européen a été lancée par le l'African Diaspora Network in Europe (ADNE) en 2015 à Strasbourg au Parlement européen. Chaque année, des projets novateurs sont présentés et un débat d'une semaine entre la diaspora et les acteurs étatiques ainsi qu'avec des agents de développement d'Europe et d'Afrique est organisé afin de discuter de la contribution de la diaspora au développement économique des pays d'origine et des pays d'accueil. Cette année, la semaine de la diaspora s'est déroulée du 5 au 15 octobre. A cette occasion, le club DiasporAfrica, dont que je suis la présidente, et en collaboration avec d'autres organisations et les institutions européennes, nous avons pris une position proactive pour organiser des activités en Europe et en Afrique. Nous étions 47 experts de la diaspora d'une trentaine de pays d'Afrique et d'Europe réunis lors de cet événement. – Quel rôle, selon vous, joue la diaspora algérienne puis africaine dans le développement des pays hôtes ainsi qu'aux pays d'origine ? Partant d'une vision globale «la diaspora africaine doit être la 6e région du continent» Une phrase de Marie Chantal Uwitonze. Cette dernière est à l'initiative de cette rencontre au Parlement européen. Elle est Belgo-Rwandaise, qui a étudié en Algérie. La diaspora algérienne joue un rôle fondamental, je dirai même vital dans le développement de l'Afrique. Ces Algériens, qui vivent entre les deux rives, ont une excellente position géoéconomique, se sont vraies passerelles de l'Europe vers l'Afrique. Et l'Algérie est la porte de cette Afrique. D'innombrables projets européens souhaitent naître en Afrique. A travers ce potentiel humain, qui jouera un rôle d'accompagnateur, voire facilitateur, qu'il comprendra et développera ce pays, ce continent. Notre combat a toujours été d'abolir la barrière qui sépare les diasporas avec son pays d'origine. – Lors de cet événement, vous êtes intervenue durant la session consacrée à la modernisation du savoir-traditionnel «Le rôle de la diaspora dans la réduction de la fracture numérique dans l'éducation et le patrimoine culturel de demain : du savoir-faire traditionnel à la haute technologie». Pouvez-vous nous en parler un peu ? Nous avions pris part à cette table ronde en présence de Kamran Elahian, fondateur et président de Global Innovation Catalyst, ancien co-président de Ungaid, l'Alliance mondiale pour les technologies de l'information et de la communication et le développement, Ibrahim Ouassari, fondateur de Molengeek, Thierry Mukiza, co-fondateur de Livenode, AphrodiceMutangana, directeur général de Klab, Rwanda, Seynabou Dia, PDG de Global Mind Consulting et Siegfried Leffler, directeur du GIZ à Bruxelles. Je suis intervenu en tant que présidente du club DiaporAfrica, qui est un réseau qui regroupe plus de 10 000 diasporas et tend à encourager les Algériens à «Networker avec leur Afrique», à l'entrepreunariat et à occuper des postes dans des entreprises algériennes, voire africaines. Pour cette thématique et ce qui concerne l'Algérie, nous sommes partis d'un constat inéluctable, est que le patrimoine culturel algérien est méconnu en Afrique. Nous avons partagé des recommandations pour la promotion de l'éducation et de notre patrimoine culturel mais plus concrètement nous avions fait part de la participation de l'Algérie avec sa diaspora à une manifestation qui aura lieu du 21 au 23 décembre à Dakar. Notre objectif est de mettre en lumière des success stories d'Algériens qui travaillent au Sénégal, occupant des postes dans le top management, mais aussi mettre en relation des chefs d'entreprise algériens en lien avec le marché algérien. – Vous encouragez les talents algériens, formés à l'étranger, à venir travailler en Algérie. Pourquoi et quel est votre but ? Cette question s'impose à la fois auprès des Algériens qui expriment plus un souhait mais une évidence à revenir en Algérie, soit à y travailler, car le contexte économique en Europe se durcit et l'accès à l'emploi devient quasiment impossible mais aussi certains algériens qui identifient via notre cabinet de recrutement des opportunités d'emploi plus avantageuses. Par ailleurs, nous avons des entreprises installées en Algérie qui ont ce besoin de profils internationaux. Il ne faut pas oublier que l'Algérie s'ouvre à l'international, notamment à travers l'export. Depuis 2013, nous avons placé plus de 400 candidats dans des entreprises multinationales installées en Algérie et locales. Nous avons accompagné et suivi des diasporas algériennes qui ont créé leur entreprise en Algérie et généré de l'emploi, mais surtout un réel transfert de compétence. A ce jour, nous avons organisé 7 événements autour du Networking et de recrutement en France (Paris, Lyon) et en Algérie (Alger) avec la participation de plus de 80 entreprises participantes, comme Condor, Djezzy, Schneider, Rouiba, Novonordisk, Ericsson, Natexis, Faderco, Renault, etc. – Pensez-vous que la situation économique du pays et la crise que connaît le marché de l'emploi algérien peut dissuader cette diaspora de venir ? La diaspora est tout Algérien qui apportera une vision internationale à cette Algérie. Nous avons tous les mêmes bagages, la différence qui vient de différents ports et l'objectif est de service un seul pays, à condition que chacun trouve son intérêt, qu'il soit professionnel ou personnel. Pour revenir à la question du contexte économique de l'Algérie. Effectivement, le marché de l'emploi et le taux de chômage, malgré que même en baisse à par rapport à 2017 avec une évolution de 8% d'offres d'emploi disponibles sur le marché algérien mais il est à considérer que c'est une réalité à l'échelle internationale. Notre objectif aujourd'hui est d'encourager la diaspora algérienne qui est une source économique incontournable à entreprendre et créer de l'emploi. Il est à noter qu'il existe des offres d'emploi dont ne nous pourrions satisfaire à travers la ressource locale à défaut de formation non disponible sur le marché. La diaspora a sa place en Algérie. Je dirai même que c'est un tournant crucial pour que l'Algérie fasse appel à ces compétences algériennes du monde, pour renforcer le «made in bladi» et le transfert de compétence. Ryma Maria Benyakoub