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Comment réussir l'ouverture
Publié dans El Watan le 07 - 12 - 2012

En juin 2013, la nouvelle loi sur l'audiovisuel sera prête. Débattue et votée par la Chambre basse du Parlement. C'est là une promesse faite par le gouvernement. Samedi 1er décembre, le ministère de la Communication a organisé un séminaire sur l'audiovisuel en sollicitant des experts étrangers. L'idée, selon Mohamed Saïd, le ministre actuel, est de s'inspirer de l'expérience des autres pays et d'éviter une «ouverture anarchique». La Mauritanie, qui a libéré ses ondes sans complexe, a-t-elle suivi la même voie ? Pas si sûr. Hamdy Ould El Mahjoub, ministre mauritanien de la Communication, a demandé dernièrement à la Haute-Autorité de la presse et de l'audiovisuel de lancer un appel à manifestation d'intérêt pour la création de trois nouvelles chaînes privées de télévision. «Cette mesure traduit la volonté politique du gouvernement de jeter les bases du pluralisme et de l'expression de la diversité à travers les médias», a-t-il affirmé. En novembre 2012, deux télévisions et cinq radios privées ont reçu l'autorisation d'émettre en Mauritanie. A Nouakchott, le Parlement a voté en été une loi ordonnant la transformation des télévisions et les radios d'Etat en véritables services publics. Le Maroc, d'après l'universitaire Abdeljalil El Hammoumi, a procédé à l'ouverture par étapes à partir de 2002.
Adaptation
Le pays possède actuellement une quinzaine de radios libres enregistrant un auditoire qui avoisine les 20 millions dans un royaume de 33 millions d'habitants. Medi 1 (plus ancienne), Aswat, Casa FM, Medina FM, Atlantic Radio, Hit Radio bousculent de plus en plus les stations de la RTM. En Tunisie, d'après l'expert Abderrahmane Maher, l'ouverture se fait graduellement. L'espace radiophonique du pays est déjà occupé par une quinzaine de stations indépendantes comme Radio El Karama, Sawt El Manajem, Mosaïque, Radio 6, Ibtissama FM, Oasis FM, Sabra FM… Côté télé, Nessma, Hannibal, Ettounsiya TV, Tunisna TV, TWT, Khomsa TV et Golden sont déjà installées dans le ciel tunisien, maghrébin et même arabe. La chute de la dictature de Zine Al Abidine Benali-Leila Trabelsi en janvier 2011 a libéré toutes les énergies dans un pays étouffé pendant presque soixante ans. En dépit de la transition difficile, la Tunisie s'adapte tant que faire se peut à la liberté de ton de ses radios et de ses télévisions. Bref, à la démocratie. La Libye voisine connaît aussi une expérience presque similaire. Depuis son indépendance, ce pays n'a jamais connu d'expression libre à la radio et à la télévision. Des médias colonisés par l'ex-tyran de Tripoli et de sa famille. Aujourd'hui, la fréquence modulée libyenne est enrichie par de nouvelles stations de radio émettant à partir de Tobrouk, Benghazi, Misrata ou Tripoli. Au Maghreb, voire en Afrique, l'Algérie fait exception. Pire. Même au niveau mondial, l'Algérie est en bas du tableau des pays où l'audiovisuel est contrôlé à 100% par les gouvernements. Il n'y a qu'à citer l'exemple palestinien. L'Autorité de Ramallah a donné autorisation à une dizaine de chaînes de télévision privées et à une trentaine de radios de diffuser librement.
Le toléré non autorisé
Sur terre, les nouvelles chaînes de télévision privées algériennes n'existent pas. Au ciel, El Djazaïria, Ennahar, Echourouk et Numédia News existent bel et bien, diffusent des images et s'adressent au public algérien en différé (tous les programmes sont enregistrés ou en faux direct). Les caméras et les micros de ces chaînes entrent partout, offrent une certaine pluralité dans le traitement de l'information mais pas de légalisation faute de textes de loi, pas de reconnaissance officielle. Une situation curieuse à laquelle les autorités semblent s'adapter. Cela s'appelle : le toléré non autorisé. «La diffusion d'une télévision qui se respecte doit être directe. Ce n'est pas le cas chez nous. Seule la volonté politique peut assurer l'ouverture du champ audiovisuel. Chez nous, comme ce fut le cas pour les partis ou pour les écoles privées, il y a toujours eu cet ancien qui résiste au nouveau, la peur du nouveau. Mais on ne peut pas reporter la dynamique de l'histoire. L'ouverture est inévitable. En attendant, c'est la perte de temps», a analysé Rabah Khoudri, ancien journaliste à l'ENTV et actuel collaborateur avec Echourouk TV.
L' expérience de 1990
Pour Mohamed Lagab, enseignant à l'université d'Alger, le gouvernement craint de reconduire «l'expérience» de la presse écrite des années 1990. Une presse qui a évolué en plein conflit armé et qui fait face aujourd'hui à ce qui ressemble à «une pollution» dans les kiosques. «Les années 1990 ont été marquées par l'ouverture médiatique avec la naissance de nouveaux titres. Parallèlement, la télévision algérienne a été à la pointe bien avant MBC ou Al Jazeera. Il y avait des émissions, des débats politiques. A partir de 1993, la télévision a reculé et est revenue aux anciennes méthodes. Le direct a été interdit. Il faut étudier ce recul aujourd'hui et se poser des questions. La Télévision algérienne fut la première chaîne dans le Monde arabe à être sur satellite à partir de 1974. Nous étions déjà visibles en dehors des frontières. Cet atout technique aurait pu nous donner une avance considérable», a relevé Amar Bekhouche, ancien directeur de l'information à l'ENTV. Selon lui, il est important de faire une ouverture qui ne va pas «cloner» l'ENTV et ses quatre signaux actuels (Canal Algérie, A 3, la 4 et la 5). «Nous sommes en retard. J'espère que ce retard sera rattrapé sur des bases solides. Il est important de créer un organisme de régulation réellement indépendant», a-t-il soutenu. Rachid Zouaïmia, professeur à la faculté de droit et des sciences politiques à l'université de Béjaïa, a, pour sa part, expliqué que les rédacteurs de la loi sur l'audiovisuel doivent avoir une préoccupation. «Il s'agit de soustraire le secteur de deux types d'influence : protéger la liberté de la communication de la pression des intérêts économiques, veiller à ce qu'elle soit prémunie de la mise sous tutelle politique, spécialement en ce qui concerne les opérateurs publics», a-t-il précisé. Une indépendance qui doit s'exprimer à travers la composition de l'Autorité de régulation et ses missions. Badreddine Mili, ancien directeur de l'audiovisuel au ministère de la Communication, a, de son côté, estimé que la réforme du secteur public est inévitable.
Flou
Un secteur qui, d'après lui, connaît un déficit en management. Badreddine Mili reste toutefois très réservé sur l'ouverture de l'audiovisuel, traduisant un certain état d'esprit officiel, toujours le même depuis trente ans ! Il a cité l'exemple de l'Europe post-soviétique. «On oublie vite que l'audiovisuel dans les pays de l'Europe de l'Est a été phagocyté par les Etats-Unis. Les Américains ont injecté d'importants capitaux qui leur ont permis d'assurer la production de l'information», a-t-il informé. Il faut, d'après lui, éviter «une ouverture Taïwan» en Algérie. «Une ouverture préjudiciable», a-t-il appuyé, souhaitant l'adoption de règles prudentielles et de balises. Azzeddine Mihoubi, ancien secrétaire d'Etat chargé de la Communication et ancien directeur général de la Radio, a plaidé pour que la libération des ondes se fasse à partir de ce qui a été fait dans d'autres pays. «Nous ne voulons pas de stations-kiosques mais de véritables chaînes de télévision avec des moyens financiers et matériels et surtout des idées. Des chaînes qui produisent des programmes et qui participent à tous les débats», a-t-il noté. Il est, d'après lui, difficile de porter un jugement sur les nouvelles chaînes privées parce qu'elles sont au stade expérimental. Pour le jeune reporter Mustapha Tounsi Abdallah de Ennahar TV, la nouvelle chaîne a apporté un plus au public algérien. «Elle leur permet de mieux respirer en attendant l'ouverture réelle de l'audiovisuel. La loi a trop tardé. Après presque une année, Ennahar TV a trouvé sa place et a réussi à capter les téléspectateurs qui regardaient ailleurs. C'est une chaîne algérienne destinée aux Algériens. Il faut sortir de l'esprit du parti unique, l'esprit d'El Yatima (l'orpheline, l'ENTV)», a-t-il souligné précisant que les nouvelles chaînes privées ont dévoilé «la face cachée» de l'ENTV.


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