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Réflexions stratégiques relatives aux énergies renouvelables en Algérie (1re partie)
Publié dans El Watan le 13 - 12 - 2014

La politique de réduction de la consommation énergétique par le citoyen et la production d'électricité par l'énergie renouvelable va toujours dans le sens de l'économie et de la préservation de l'environnement. La garantie d'un droit à l'énergie pour chaque Algérien doit être au même titre que le droit à l'eau pour chaque citoyen.
La culture énergétique sera introduite à travers une fiscalité avantageuse et l'achat par la société publique d'électricité des excès d'énergie électrique produite par des installations en énergie renouvelable. Pour information, la France favorise la vente de l'énergie solaire par des particuliers au réseau EDF à un prix de 5 fois plus cher. Le compteur électrique du citoyen tourne en sens inverse dans la période ensoleillée.
La stratégie d'une transition énergétique ne peut se concrétiser que par une politique énergétique renforcée par l'ensemble des ministères.
Existe-t-il en Algérie un tel projet de formation dans les domaines des énergies renouvelable ? N'avons-nous pas toujours su que le premier investissement se fait sur l'homme ?
– L'initiation à ce projet environnemental et énergétique peut être initié déjà au niveau des écoles primaires et dans le secondaire. Pour que l'Algérie réussisse la transition énergétique d'ici 2030, il faut initier la formation de formateurs pour les centres de formation professionnelle qui en sont dépourvus à l'état actuel.
Ces formateurs seraient issus des universités où la filière en énergie renouvelable doit s'ouvrir. Dans toutes les filières d'énergie renouvelable, il faut un nombre important de techniciens dans les 5 années à venir en plus des masters. Vu que le domaine des énergies renouvelables est multidisciplinaire qui touche la chimie, la physique des semi-conducteurs, l'électricité, l'électronique, la thermodynamique, la métallurgie, la mécanique des fluides et différentes techniques d'analyses expérimentales, un programme de formation présente des spécificités aussi bien au niveau du technicien qu'au niveau du master.
Actuellement en Algérie, cette discipline est gardée comme une option au niveau de la phase recherche ; ce qui est largement insuffisant. Pour développer cette spécialité et la retrouver sur le terrain, il y a lieu de créer des masters dont le programme devrait contenir des modules effectifs en énergies renouvelables.
La valeur économique de l'énergie renouvelable découle de l'utilité que les consommateurs retirent des trois services rendus à la société par la contribution :
– à la satisfaction de la demande d'électricité valorisée sur la base de l'économie de combustibles
fossiles ;
– à la réduction des émissions de gaz à effet de serre «GES» qui dépend de l'estimation des coûts de réparation des dégâts causés par le changement climatique ;
– à la réduction des émissions de polluants : particules fines, oxydes d'azote et de soufre, etc.
Malheureusement, ces aspects économiques et environnementaux ne sont que partiellement intégrés dans l'évaluation des prix du marché. Les émissions de gaz à effet de serre «GES » ne sont quasiment pas prises en compte. L'apport qu'il peut nous donner sur l'aspect humanitaire n'a pas de prix.
Les résultats des progrès scientifiques nous incitent à revoir les gros investissements pour la production de l'électricité solaire photovoltaïque car la technologie est complexe et les progrès scientifiques n'ont pas atteint la maturité escomptée permettant de réduire le prix. Il faut donc s'orienter beaucoup plus vers l'éolien, la géothermie et surtout la biomasse. Ainsi, il y a lieu de limiter cette technologie uniquement pour les sites isolés. La combinaison avec l'énergie éolienne moins chère et plus simple du point de vue technologique serait un atout en tant que source complémentaire intermittente associée au réseau public en tant que source d'appoint.
D'ici 2030, il y a lieu de prévoir la diversité énergétique non polluante telle que biomasse, la géothermie, l'éolien, le solaire photovoltaïque et solaire thermique, sans oublier le vecteur énergétique d'hydrogène qui aura un impact sur le transport et la réduction de la pollution en particulier dans les grandes villes. L'utilisation de l'hydrogène passera à l'échelle industrielle et sera généralisée dès l'année 2017 dans la plupart des continents et l'énergie fossile ne sera plus à sa première place.
Les voitures à hydrogène feront bientôt leur apparition sur les autoroutes européennes et américaines. Ainsi, dans quelques années, l'encouragement de l'utilisation de véhicules propres à l'échelle mondiale serait concrétisé et une prime conséquente prendra place pour l'abandon d'un véhicule diesel au profit d'une voiture à hydrogène.
Dans le projet de loi de la transition énergétique, la consommation énergétique du pays doit être de type énergie renouvelable d'ici 2030 à 40% de la consommation énergétique globale du pays en favorisant :
– la revalorisation des ordures ménagères à travers des unités d'incinération couplées à des centrales électriques ;
– l'installation des méthaniseurs dans les zones rurales ;
– l'installation des fermes éoliennes à capacité énergétique maximale selon la cartographie de première zone tracée par le CDER ;
– utiliser au maximum l'énergie calorifique de la géothermie et éventuellement favoriser la production électrique ;
– des centrales solaires à capacité énergétique modérée appelées centrales solaires thermodynamiques seraient intéressantes. Cette variante de l'énergie solaire n'utilise pas des panneaux solaires, mais plutôt des miroirs permettant de chauffer l'eau à des températures élevées afin de la transformer dans un second temps en électricité selon la technologie classique.
Des appoints de maintien de température élevée de l'eau, la nuit et les périodes froides sont effectués par le gaz. On pourrait tirer des conclusions du projet de Hassi R'mel appelé centrale hybride sur l'aspect rentabilité et les différentes difficultés technologiques de maintenance rencontrées ;
– inciter les ménages à isoler leurs logements car plus de la moitié de l'énergie est consommée dans l'habitat telle que la climatisation et le chauffage. L'Etat doit prendre en charge les structures publiques. L'amélioration de l'efficacité énergétique des bâtiments peut être fortement incitée par des mesures réglementaires, en introduisant des nouvelles technologies d'isolement des murs, des fenêtres à double vitrage. Il y a lieu de convaincre le secteur privé par des avantages fiscaux, la sensibilisation à travers les moyens publicitaires, et un crédit bancaire sans intérêt pour une durée de 10 années. Le profil de formation d'isolement et de transfert de chaleur doit être introduit dans le cursus universitaire.
Le projet permet de servir et d'alléger les factures d'électricité et de chauffage des ménages. La rénovation des millions de logements mal isolés est un enjeu capital qui se répercutera sur le recrutement des milliers d'emplois. Parallèlement, l'Algérie doit revoir tout le système de construction des logements et édifices publics de manière à prendre en considération les économies d'énergie par un choix judicieux des matériaux.
Ceci reviendra beaucoup moins cher que les installations soutenues du photovoltaïque. C'est-à-dire qu'il faut revenir au bon sens et au savoir-faire de nos ancêtres. Ceci permettra d'économiser une énergie calorifique de chauffage et une énergie électrique de la climatisation à l'échelle nationale.
Vu l'ampleur des tâches, les objectifs et la stratégie énergétique du pays, un ministère de l'Environnement et des Energies renouvelables doit être envisagé. Ce ministère aura pour mission de transférer la balance commerciale énergétique du fossile vers le renouvelable diversifié et de répondre au défi du réchauffement climatique. Un statut particulier pour les axes de recherches relatives aux énergies renouvelables. Faciliter le déplacement des chercheurs doctorants à l'étranger dans le cadre de stage de 1 à 3 mois répétitifs. Faciliter le déplacement de courtes durées des professeurs pour développer les axes de recherche en coordination avec les laboratoires étrangers.
Le secteur industriel algérien participe financièrement aux axes de recherche financièrement, surtout lors du passage d'une application industrielle ou semi-industrielle. L'esprit d'équipe et de motivation est essentiel à la réussite. L'industrie doit solliciter à travers des cahiers des charges les laboratoires de recherche qui doivent soumissionner. Ainsi, le fonctionnement des laboratoires de recherche devrait dépendre dans le futur de ces types de contrats.
Ainsi, les ambitions sur de tels projets doivent être concrétisées à travers une volonté politique suivie de textes d'application et les moyens à mettre en place. L'application commence par la formation au niveau du technicien et de master dans les différentes technologies en énergies renouvelables. Certaines énergies renouvelables sont intéressantes dans des sites isolés ou pour des appoints du réseau électrique public. Les propriétés privées qui sont déjà alimentées par le réseau public peuvent installer l'énergie renouvelable intermittente sous réserve de subventions et d'avantages fiscaux.
Il est à déplorer la mauvaise gouvernance de nos universités qui sont gangrenées par une bureaucratie insupportable, notamment dans l'allocation et la gestion du budget de fonctionnement. Pour étayer ces propos et pour parler de mon expérience personnelle, il y a lieu de signaler que dans mon pays pour obtenir un bon de commande afin d'acquérir d'une cartouche d'encre d'un photocopieur «consommable», il faut une moyenne de 3 mois pour son obtention.
Dans notre pays, il faut également six mois en moyenne pour que la facture d'un fournisseur soit honorée. Dans un laboratoire en France, j'ai acquis un Palmer (instrument de mesure)» en 48 heures après uniquement ma demande verbale. Alors que dire de l'achat d'un équipement de laboratoire ? C'est un vrai parcours du combattant auquel le chercheur est confronté quotidiennement. Bien souvent, nos laboratoires sont immobilisés jusqu'à l'arrivée tardive du budget (mois de mai de chaque année).
Une équipe de chercheurs peut entamer un projet de recherche de deux années, sans pouvoir acquérir les équipements nécessaires. Pour débloquer la situation et réduire les entraves, il y a lieu de donner l'autonomie de gestion du budget de fonctionnement aux chefs des laboratoires, tout en instituant un contrôle a posteriori de la comptabilité de l'exercice en cours.
De nombreux cas de mauvaise gouvernance sont constatés tels que le cumul de fonctions de recteur et de président du conseil scientifique qui devraient être élus par leurs pairs. Cette nomination de la tutelle par affinités se traduit souvent par des abus de pouvoir qu'on a fréquemment constatés dans différentes universités.
En Europe, les professeurs aux postes de rectorat et de présidence de conseil scientifique sont élus respectivement par les membres du conseil d'administration et du conseil scientifique. Des audits de haut niveau devraient avoir lieu pour relever le niveau et débloquer plusieurs situations telles que la transition pédagogique pour les jeunes enseignants nouvellement recrutés. Le budget de fonctionnement des laboratoires doit être soutenu par des contacts industriels.
D'où, à l'état actuel, la relation labo-industrie est nulle, si ce n'est qu'à caractère pédagogique dont le rapprochement demeure sans engouement pour la partie industrielle. Pour assurer la transition énergétique, des efforts restent à accomplir aussi bien à l'échelle universitaire qu'à l'échelle d'une volonté politique.


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