BAC/BEM 2024 : les dates de retrait des convocations fixées    Le président de la République honoré pour ses efforts en faveur du renforcement de la coopération africaine    Des préparatifs intenses en cours pour une saison estivale réussie    Le Premier ministre s'entretient avec le SG de l'OCI    Clôture du camp de printemps spécialisé du CSJ: pour le renforcement du rôle des clubs universitaires    Bouira: la Protection civile algérienne mène un exercice de simulation d'un fort séisme    L'Emir Khaled un grand acteur politique du mouvement national algérien    L'Association des oulémas musulmans algériens célèbre le 93e anniversaire de sa création    Structures sportives : Belaribi inspecte les travaux du projet de stade de Douera    Foire des produits algériens à Nouakchott: large engouement des Mauritaniens    Ouargla : décès du journaliste-correspondant Abdelhalim Atik    Clôture de la Conférence de solidarité avec le peuple sahraoui: protéger les droits fondamentaux du peuple sahraoui    AG Ordinaire du Comité olympique et sportif algérien : adoption des bilans et amendement des statuts    Ghaza: le bilan de l'agression sioniste s'élève à 34.654 martyrs    Protection de l'enfance : Cherfi reçue par le ministre québécois responsable des Services sociaux    Championnats d'Afrique Open de natation : l'Algérie décroche cinq nouvelles médailles, dont trois en or    Le CNJA salue les réalisations accomplies par le secteur    Goudjil: la répression du dialogue culturel et les tentatives d'aliéner les identités, meilleure voie vers l'extrémisme violent    Face à la proposition d'achat de la société espagnole Naturgy par le groupe Emirati TAQA    L'ESS écope d'un match à huis clos    Inter-régions : Le dossier du match IRB El Kerma-SCM Oran «classé»    «Le Makhzen surfe sur le sport afin de faire oublier les déboires des Marocains»    LG Electronics MEA innove avec sa nouvelle gamme de produits de divertissement à domicile    Aux origines sionistes de la stigmatisation des musulmans et de la criminalisation de l'islam    132 personnes arrêtées lors d'un rassemblement pro-palestinien à UCLA    Lancement de six projets d'aménagement des routes de la ville du chef-lieu    Un réseau de passeurs présumés démantelé à Sidi Lakhdar    Préparatifs du recensement général de l'agriculture 2024    La Turquie va s'associer au procès initié par l'Afrique du Sud contre l'entité sioniste à la CIJ    Samsung continue de briser les barrières linguistiques avec Galaxy AI    Un terroriste abattu et deux éléments de soutien arrêtés à Bordj Badji Mokhtar    Un site archéologique à protéger    Un nouveau livre de solidarité avec le peuple palestinien    Sur les traces de l'architecture ottomane    La protesta estudiantine occidentale face aux lobbies sionistes.    Pas de recours à l'endettement extérieur, réaffirme le président Tebboune    Un outil essentiel pour l'expression de la vérité    Megaprojet de ferme d'Adrar : « elmal ou Etfer3ine »    ALORS, MESSIEURS LES DIRIGEANTS OCCIDENTAUX : NE POUVEZ-VOUS TOUJOURS PAS VOIR LES SIGNES ANNONCIATEURS DUN GENOCIDE A GAZA ?    Témoignage. Printemps Amazigh. Avril 80    Le Président Tebboune va-t-il briguer un second mandat ?    L'imagination au pouvoir.    Le diktat des autodidactes    Prise de Position : Solidarité avec l'entraîneur Belmadi malgré l'échec    Ils revendiquent la régularisation de la Pension complémentaire de retraite: Sit-in des mutualistes de la Sonatrach devant le siège Aval    Coupe d'afrique des nations - Equipe Nationale : L'Angola en ligne de mire    Suite à la rumeur faisant état de 5 décès pour manque d'oxygène: L'EHU dément et installe une cellule de crise    Pôle urbain Ahmed Zabana: Ouverture prochaine d'une classe pour enfants trisomiques    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



L'Etat inique
Publié dans El Watan le 07 - 03 - 2018

Il est des raisons que la raison ne comprend point. Certains fonctionnements de nos institutions publiques bravent toute logique. Leur rationalité défie jusqu'aux pensées pascaliennes.
L'histoire d'Amel Msilta, ancienne enseignante universitaire vacataire, victime de sa passion, résume à elle seule toute l'étendue de l'œuvre kafkaïenne mise en scène sur un théâtre colossal : l'enseignement supérieur. Le scénario fait d'espoir, de lutte, de réussite puis d'arnaque et d'amertume est digne des grandes affiches. Vendeuse en pharmacie, Amel, la cinquantaine aujourd'hui, a succombé à un amour ingrat. Elle a cédé à l'appel de l'émancipation intellectuelle.
Titulaire sur le tard d'un certificat d'accès à l'université délivré par l'Université de la formation continue (UFC) d'Alger, Amel pousse jusqu'à décrocher une licence classique (4 ans d'études) d'enseignement et de littérature en langue française dans le même établissement, en 1997. Espoir et témérité.
Quatre années plus tard, elle réalise son rêve. Recrutée comme enseignante vacataire à la faculté de droit où elle enseigna les techniques rédactionnelles, Amel se prend à espérer une place dans le monde intellectuel et académique. Même à 250 DA l'heure de vacation pour un maximum de 8 heures par semaine, l'idéal est d'être là.
Mais de vacation en vacation, errant entre les établissements de l'enseignement supérieur, elle tentera entre temps de renforcer son Curriculum Vitae, pour enfin décrocher le sésame de la titularisation. Après deux refus de candidature au magister, elle optera, financièrement meurtrie, par une inscription pour décrocher un diplôme en post-graduation du supérieur (DPGS). Un Master de l'université d'Alger dont le prix d'inscription étaient de 60 000 DA.
Une fortune pour une enseignante vacataire qui se souvient de sa cure de sandwich «Karantita» de 10 DA, son repas quotidien lorsqu'elle enseignait à l'université des sciences de l'information et de la communication (ITFC). A la fin de son cursus théorique et au bout de son étude de terrain pour le mémoire de fin d'études spécialisées dans les technologies de communication, l'amoureuse de transmission du savoir se voit refuser le droit de soutenance et l'octroi du diplôme car l'administration refuse de valider son certificat d'accès à l'université, son équivalent du bac. Alors arnaque et déception.
Et pour clôturer la théâtralité de l'œuvre, elle découvrira, tardivement, qu'elle n'a jamais figuré dans le répertoire des œuvres sociales. Ayant travaillé pendant 14 années dans les établissements de l'enseignement supérieur, Amel n'a jamais eu droit : ni à la promotion, ni à la titularisation, ni à la couverture sociale, ni aux congés payés ou à la cotisation de retraite. Elle n'aura même pas le droit à la carte Chifa. Le rideau se baisse.
Alors résumons l'histoire.
Voici donc une apprenante algérienne qui a étudié dans des établissements étatiques d'enseignement, mais qui voit ses diplômes à moitié reconnus. Une diplômée de l'enseignement supérieur à qui on a refusé le diplôme mais pas les 60 000 DA d'inscription, dans une université publique. Une travailleuse qui a sacrifié 14 années de sa vie, employée même en vacation, dans des établissements publics, étatiques, et qui n'a pas été déclarée à la Sécurité sociale. Et une passionnée d'un univers que l'université a réduit à la précarité.
La force d'un Etat se mesure à la cohérence de sa gestion. On ne peut lutter contre l'informel et le non-respect des droits des travailleurs lorsque chez soi, on ne s'astreint pas à honorer les droits qu'on a soi-même légiférés.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.