La remise des clefs aux postulants au programme AADL1 a été ajournée malgré l'achèvement des travaux. Elles sont plus 1700 familles à attendre depuis 2001. Que dire alors des postulants (9427) au programme AADL2 qui ont déposé leurs demandes en 2013. Si les premiers pourraient être relogés dans les semaines à venir, les autres doivent prendre leur mal en patience pour quelques années encore d'autant plus que la plupart des projets de logement qui leur sont destinés sont au point mort. «C'est mon père qui a déposé le dossier en 2001, il est décédé en 2016 sans pour autant voir son rêve d'avoir un appartement se réaliser. Il souffrait du diabète et c'est l'attente et le stress qui ont aggravé son état de santé», confie Samir, 34 ans. Père de 4 enfants, Samir est un ingénieur en génie mécanique. Il travaille depuis 2014 à Rouiba où il a loué un F2 à 23 000 DA, soit deux tiers de son salaire. «Au début, on pensait que nos logements seront réalisés en trois ans maximum. Si on est dans un Etat de droit, on va me rembourser tout l'argent dépensé dans le loyer. Il y avait 13 000 souscripteurs au niveau de la wilaya. Il en reste encore 1737 à attendre à ce jour les clefs», précise-t-il. Comme beaucoup des ses semblables, Samir pensait que ses déboires de logement finiront le 30 septembre dernier comme l'a déclaré le ministre de l'Habitat. Il n'en était rien. Pourtant, les projets des 1500 appartements (800 + 700) de Bordj Menaïel et les 800 de Figuier sont prêts depuis plusieurs semaines. Désabusés, les protestataires organisent un sit-in devant l'antenne locale de l'AADL. Sans résultat. «Le directeur de l'unité a des prérogatives très limités. Ce n'est pas lui qui décide de la date de la remise des clefs», estime un postulant. Jeudi dernier, ils reviennent à la charge en protestant devant le siège de la wilaya. Encore une fois, ils repartent déçus chez eux. «Nos représentants ont été reçus par le chef de cabinet, il leur a promis de transmettre nos doléances à qui de droit. On sait qu'il n'en fera pas plus. La solution dépend du ministre en personne», souligne Djalel, un employé dans le secteur du bâtiment. Selon le président de l'association des souscripteurs, Ferhat Bougha, les 2300 appartements précités seront être attribués incessamment. «Il ne reste que quelques documents qui seront délivrés par le notaire», a-t-il expliqué. L'AADL va commencer par les gens (1737) de 2001. Le reste, soit 563 appartements seront attribués aux premiers inscrits de l'AADL2. Cependant, les futurs bénéficiaires relèvent des retards dans la réalisation des équipements publics, notamment au site des 800 logements de Bordj Menaiel. «L'accès y est très difficile. Pour aller à Bordj Menaiel, on doit aller jusqu'au pont de l'entrée de Naciria. Pour le moment, la cité est dotée d'une école primaire. Sur les plans, on y a prévu une crèche, un stade, un CEM, un centre de santé, etc. Sur le terrain, rien n'a démarré», déplore Ferhat Bougha. Même situation au niveau des cités 800 Logts de Figuier et 700 Logts de Bordj Menaïel où l'AADL s'est contenté de la construction de deux écoles primaires. Pas plus.