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Sidi Rached (Tipasa). L'agro-tourisme en devenir : Le bonheur est dans le pré
Publié dans El Watan le 05 - 09 - 2020

Un complexe destiné à l'agro-tourisme est en voie de réalisation à quelques encablures d'un monument de la Circonscription archéologique de Tipasa (CAT), site classé sur la liste du patrimoine culturel mondial de l'Unesco, connu sous le nom de «Tombeau de la Chrétienne».
C'est l'œuvre d'un investisseur algérien, dont le père Hadj Brahim avait été assassiné par les hordes criminelles en 2001 dans les montagnes verdoyantes de Beni Amrane, une zone rurale qui dépend de la commune d'Ammal (Boumerdès).
La famille Tiar travaillait dans le secteur de l'agriculture. Elle produisait d'une manière traditionnelle l'huile d'olive et faisait de l'élevage bovin. Elle produisait le lait. La famille Tiar arrivait à subvenir à ses besoins grâce à ses activités traditionnelles au milieu des montagnes. C'est un patrimoine légué par le grand-père Ali Tiar, à son fils Brahim et récupéré par son petit-fils Youcef, qui a su assimiler les techniques et apprendre le métier.
A l'issue de plusieurs recherches de territoires afin de pouvoir s'établir avec sa famille et continuer à mener une vie moins stressante, Youcef Tiar a finalement porté son choix dans les environs de Sidi Rached, une commune qui relève de la daïra de Ahmeur El Aïn (Tipasa).
C'est la plaine de la Mitidja qui lui «tend» ses bras, une région aux potentialités énormes qui ne demande qu'à être intelligemment exploitée. Ainsi, après l'assassinat de son père Brahim et armé de ses connaissances du métier acquises auprès de son défunt paternel, il se fixe des objectifs. Pourvu de ses économies récoltées depuis des années, Youcef Tiar s'installe au tout début de l'année 2000 à Sidi Rached en pleine nature. Il décide d'acheter des terres agricoles au niveau du versant sud du monument «Tombeau de la Chrétienne».
L'investisseur, assuré de son expérience, se lance dans l'aventure en achetant les vaches laitières. Il avait aménagé un espace afin d'intégrer le suivi médical de son cheptel selon les technologies. Travailleur, il n'a pas de limite dans ses efforts, il relève le premier défi.
A partir de 2006, il commence à produire du lait de vache. Tiar Youcef décide alors de voyager dans plusieurs pays, en Amérique du Nord et du Sud, en Europe, afin de visiter les fermes bovines et collecter une foule de données, dans la perspective de franchir d'autres étapes en matière de développement de son activité, loin des tracasseries urbaines et l'adversité de l'environnement, lui qui s'attelait à faire évoluer son affaire dans la transparence.
Cette «matière» récoltée à travers ses voyages instructifs aura permis à l'investisseur et patron de la ferme bovine Brahim de se projeter vers un autre horizon. Sa fugue au nord de l'Italie et son crochet dans l'une des fermes bovines ont produit une étincelle dans l'esprit du «touriste algérien». Bien entendu, il avait tissé des liens amicaux avec les grands éleveurs rencontrés lors de ses multiples voyages. Il ne s'est pas empêché de ramener de la documentation des fermes bovines visitées. L'idée de transformer le lait produit par son cheptel commence à mûrir.
Il décide de ne plus vendre le lait. Les travaux d'aménagement d'un espace pour la construction des hangars destinés au stockage des matières premières, à la transformation et la production, à l'administration et à l'installation des équipements de froid sont achevés. Il met en service le laboratoire d'analyses. En 2017, il franchit un second palier inscrit dans sa feuille de route. La fabrication d'une variété de fromages, de beurre, yaourts, de petit lait, de lait caillé est entamée. Son laboratoire innove en créant des produits aux goûts multiples afin d'offrir le choix à ses clients.
Soucieux de la bonne qualité des produits et du service, le patron de la ferme bovine Brahim offre de multiples produits laitiers naturels, de surcroît «bio». Les 400 vaches laitières sont suivies par les médecins vétérinaires. Les techniciens de la ferme veillent au grain pour assurer le bon déroulement de la vie du cheptel bovin dans son étable. L'idée de construire un magasin de vente des produits laitiers a vu le jour. Un magasin commercial qui non seulement est plein de produits fabriqués dans la ferme, mais surtout achalandé par les produits de l'artisanat du terroir, en guise de décor, fabriqués à la main par des femmes et des hommes des différentes régions du pays. C'est un clin d'œil pour assumer son attachement aux traditions algériennes.
Un restaurant à la spécialité viande bovine, où le méchoui est inévitable. Un autre magasin propose aux familles des pizzas et des casse-croûtes aux fromages issus de la production de la ferme. Les clients assistent à la confection des repas et les pizzas devant leurs yeux. Les règles d'hygiène sont scrupuleusement respectées. En balayant d'un regard l'immensité de la ferme bovine, on se rend compte de l'importance de l'investissement, mais surtout du courage et de la volonté de l'investisseur, qui a préféré investir son argent dans son pays, et particulièrement dans la wilaya de Tipasa.
En dépit des promesses verbales des nombreux ministres qui se sont relayés chez lui en visites officielles, bien qu'ils avaient décidé publiquement de soutenir ce type d'investissement et d'accompagner cet opérateur économique national qui sort de l'ordinaire, afin de pouvoir développer encore ses activités et créer des richesses, hélas aucun engagement des membres du gouvernement de l'ère Bouteflika n'a été pris en considération, les promesses n'ont pas été concrétisées à l'échelle locale. Le décalage entre le sommet de l'Etat et les décideurs locaux. Encouragé par les discours de l'Algérie nouvelle, l'investisseur continue à réaliser par étape sa feuille de route avec ses fonds propres, sans solliciter l'aide financière de l'Etat.
Il souhaite que les pouvoirs l'accompagnent dans ses efforts pour arriver à transformer son étendue verte en l'une des destinations préférées pour les familles algériennes, tout en créant des richesses et des emplois, en respectant l'environnement naturel et entretenir la propreté des espaces. Des champs sont cultivés pour produire du maïs, de la paille, de la luzerne, et certaines légumes, destinés exclusivement pour son bétail. Des étendues vertes seront exploitées, pour non seulement valoriser le site, mais surtout pour rentabiliser l'investissement à l'avenir, tout en offrant des commodités aux familles qui souhaitent se rendre à la ferme.
L'afflux massif des citoyens dans la ferme a suscité de l'imagination chez Tiar Youcef, d'autant plus qu'il a la main verte, un fervent défenseur de l'environnement. Dans le cadre de l'application de sa feuille de route, Youcef Tiar consacre une superficie de 5 ha, face à la forêt située au sud de la ferme. L'aménagement des surfaces rectangulaires est en cours.
C'est l'agrotourisme en devenir qui naît à Sidi Rached. Il n'y a point de place pour le béton. Ainsi, les pépinières sont créées. Les familles peuvent occuper chacune des tables installées au sein d'un immense périmètre jonché de plants, de roses et d'arbres. Les familles pourront acheter l'une des flores qui ornent l'immense périmètre, appelée «pépinière».
En montant vers le nord, des box défilent à la gauche des visiteurs. Le grillage, déjà installé, permet de sécuriser les lieux. Chaque box aura son activité et sa particularité. A titre d'exemple, les visiteurs seront invités s'ils le désirent à traire les vaches ou les chèvres à l'intérieur du box, en présence de l'éleveur, et pouvoir acheter directement le lait.
Tiar Youcef envisage d'encourager la réconciliation entre le visiteur et la nature, et faciliter le contact avec les vaches et autres animaux. A la lisière de la ferme agricole Tiar Brahim, qui se trouve à l'extérieur du périmètre de la propriété de l'investisseur, une grande surface forestière est partie en fumée. La ferme, quant à elle, est assurée par la sécurité d'un nombre important de gardiens. Toutes les demandes de concession adressées à la wilaya de Tipasa, pour pouvoir protéger le patrimoine forestier, sont demeurées vaines. La forêt à présent est à l'abandon. La bureaucratie et l'immobilisme entravent les initiatives positives à Tipasa.
Des pistes avaient été réalisées au milieu d'un massif forestier par l'investisseur Tiar. Des tables en bois avaient été plantées au milieu de cet espace sublime, ombragé et féerique, qui domine la ferme. Les regards se perdent jusqu'à l'horizon. Au sommet de la colline, le Tombeau de la Chrétienne surgit dans la nature. En empruntant les sentiers superbement aménagés, nous nous sommes permis une balade sous l'ombre des arbres dans une fraîcheur inouïe, au milieu de la nature, dans le silence. Les tables favorisent les courtes haltes si elles ne sont pas occupées. Les lampadaires avec leur design adapté au site sont installés le long des sentiers. Ils éclairent la forêt durant la nuit. Des plaques de signalisation plantées le long des sentiers rappellent les obligations pour chaque visiteur.
Certaines familles passent une journée complète au milieu de la forêt de la ferme bovine Tiar Brahim, qui emploie de la main-d'œuvre locale, en nombre suffisant pour le nettoyage de l'ensemble des espaces, pour le gardiennage de toute la ferme bien qu'elle soit dotée de caméras de surveillance, pour l'entretien de la forêt et des espaces verts. A moyen terme, la ferme bovine Tiar Brahim se transformera en un marché hebdomadaire (vendredi et samedi, ndlr). Les agriculteurs, les apiculteurs, les éleveurs, les artisans de la région pourront venir vendre leurs marchandises. L'espace sera aménagé.
Les familles pourront venir rencontrer les producteurs et les éleveurs des zones rurales, acheter leurs produits frais. Ces rencontres aboutiront naturellement à des échanges qui permettront à chacun de tisser des liens, tout en consommant des produits du terroir. Le propriétaire des lieux a chargé les ouvriers pour faire respecter les consignes du règlement intérieur inscrites en arabe et en anglais afin de préserver le site de toute forme de pollution ou de destruction. Il a même aménagé une salle de prière pour les familles, des toilettes et des fontaines. Le visiteur sera bien accueilli. Il n'a qu'à se soumettre au règlement intérieur dans l'intérêt général, tout en respectant la nature. «L'objectif de mon investissement consiste à créer un site naturel doté de différents espaces au milieu de cette forêt.
Nous avons aussi créé des espaces afin de permettre aux citoyens qui le désirent de lire, écrire, aux élèves et aux étudiants à réviser leurs cours pour d'éventuels examens. Aux personnes âgées à venir se reposer dans une atmosphère calme, paisible, à encourager les rencontres conviviales entre les familles issues de différentes wilayas, comme cela se faisait dans le passé, enfin à venir passer une journée agréable, l'entrée est gratuite et la ferme est ouverte toute la semaine.
Mon investissement demeure toujours en cours et je ne vous dis pas que cela n'est pas facile pour atteindre ce stade, car il faut être patient, consentir beaucoup de sacrifices, aimer son pays et surtout l'environnement naturel. Il ne faut pas s'attendre à récupérer son argent rapidement, cela devra arriver à long terme, peut-être que mes enfants se chargeront de cela dès que je franchirai toutes les étapes de ma feuille de route, car je n'ai pas encore terminé mon travail.
Pour le moment, je souhaite que les autorités locales m'épargnent des entraves et m'encouragent dans mon labeur afin d'honorer la mémoire de mes parents. Pour le moment, l'admiration des familles qui se rendent dans cette ferme me pousse à aller de l'avant pour améliorer les espaces, cela existe ailleurs, alors pourquoi pas chez nous en Algérie», conclut notre interlocuteur. Le complexe agrotourisme de Sidi Rached, made in Algeria, l'unique dans la wilaya de Tipasa, sera opérationnel à compter du mois de janvier 2022, selon les affirmations de Tiar Youcef.
Ce complexe n'a rien à envier à ces sites que nous voyons dans les films. C'est un autre volet qui va enrichir le secteur de l'agriculture et du tourisme, dans un territoire bordé par la mer. Un secteur créateur de richesses et d'emplois, victime de la fuite en avant des décideurs locaux, de l'insouciance des gestionnaires des affaires publiques locales. Tel un phare pour permettre aux égarés dans la mer, ce phare sert à identifier les repères pour contourner les obstacles. Ainsi, la ferme Tiar Brahim à Sidi Rached vient de nous «infliger» une leçon.
L'opérateur a su exploiter judicieusement la forêt et les terrains en jachère, ignorés depuis longtemps, en procédant à des aménagements d'un site naturel pour l'intérêt de l'économie nationale, tout en valorisant ses potentialités, pour le rendre attrayant et le transformer en une destination pour les familles algériennes, en quête d'évasion, avec sa volonté de perpétuer les traditions et ne pas laisser disparaître les produits du terroir, grâce aux rencontres hebdomadaires entre les agriculteurs et les citoyens.
Les visites touristiques des diplomates des pays amis des différents continents dans cette ferme ne sont pas fortuites. La mise en valeur des potentialités multiples que recèle ce territoire limitrophe avec Alger n'est pas concrètement à l'ordre du jour des autorités de wilaya de Tipasa depuis des lustres. La multiplication des scandales du foncier agricole et touristique est une preuve. La ferme agricole bovine Tiar Brahim, située à l'est de la localité de Sidi Rached, est un bel exemple qui mérite des encouragements.
Tiar Youcef, humble, refuse de dévoiler d'autres secrets qui rentrent dans le cadre de la mise en application de sa feuille de route. Une belle surprise !


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