Arkab examine avec le Directeur exécutif de la compagnie italienne "Edison" les perspectives de la coopération bilatérale    La présidente de l'UIP salue la contribution du Parlement algérien à l'action de l'Union    Clôture des travaux du Comité préparatoire de la 6e Conférence mondiale des présidents de parlements    Attaf reçoit un appel téléphonique de son homologue serbe    Mondial 2026: la Fifa procède au changement des arbitres du match Algérie-Guinée    TAC-2024: Hamza Yacine signe une deuxième victoire, Meron Hagos Teshom nouveau maillot jaune    UA: l'Algérie affirme à Malabo son soutien à toutes les initiatives visant à renforcer l'intégration économique du continent    Ghaza: le bilan des journalistes tombés en martyrs augmente à 147    La Fifa tranchera d'ici deux mois la demande de suspendre la fédération sioniste    Ouverture du 13e Festival international de musique symphonique    "The Guardian" s'intéresse au combat du peuple sahraoui pour l'exercice de son droit à l'autodétermination    Zahana et Belmehdi s'enquièrent des préparatifs de l'Aéroport international d'Alger pour le Hadj et la saison estivale    Wilayas du Sud: Faciliter l'activité agricole en procurant l'énergie et les engrais    RGA : Cherfa préside une réunion consacrée à l'examen des derniers préparatifs    La générale de la pièce de théâtre "Ed'Diplomassi zewed'ha" présentée à Alger    Individu disparu depuis 30 ans à Djelfa: placement de 6 mis en cause sous mandat de dépôt    Accidents de la route: 13 morts et 409 blessés dans les zones urbaines en une semaine    ENPI: ouverture des inscriptions pour l'acquisition de LPL à Alger    13 universités algériennes classées parmi les plus visibles au monde    Première édition algérienne de la Global CEO Survey révèle les tendances clés et les perspectives des dirigeants d'entreprises    Le coût du programme à 400 milliards de dinars financé par la BNA    MC Alger : saison terminée pour l'Ivoirien Ouattara, touché aux ligaments croisés    Dernier tournoi mondial de qualification : Quatre pugilistes algériens préparent le rendez-vous de Bangkok    ES Tunis – Al Ahly SC samedi prochain à Rades    Une délégation du Conseil de la nation à Médéa pour présenter les condoléances    Le DGSN en visite de travail aux Etats-Unis    Le soutien de l'Algérie salué    Le Pérou reconnaît la transsexualité comme un trouble mental    9 éléments de soutien aux groupes terroristes et 110 narcotrafiquants arrêtés par les forces de sécurité    Aucune raison d'interdir les sorties scolaires effectuées dans les normes    Les crimes sionistes se poursuivent face à une résistance palestinienne inébranlable    Gary Lineker, l'ex-footballeur anglais et animateur vedette de la BBC, le clame : «Je ne peux pas me taire sur ce qui se passe à Ghaza»    Près de 360.000 personnes ont fui Rafah pendant la semaine dernière    La ministre de la Culture et des arts sur place    Allez les comédiens djelfaouis, jouez et quittez l'attractivité négative !    Les défilés de mode, pour promouvoir le vêtement algérien    Le pouvoir politique US des deux poids, deux mesures….    Palestine. Mieux vaut tôt que jamais    Le droit de massacrer, de Sétif à Gaza    Megaprojet de ferme d'Adrar : « elmal ou Etfer3ine »    Témoignage. Printemps Amazigh. Avril 80    Le Président Tebboune va-t-il briguer un second mandat ?    L'imagination au pouvoir.    Prise de Position : Solidarité avec l'entraîneur Belmadi malgré l'échec    Ils revendiquent la régularisation de la Pension complémentaire de retraite: Sit-in des mutualistes de la Sonatrach devant le siège Aval    Coupe d'afrique des nations - Equipe Nationale : L'Angola en ligne de mire    Suite à la rumeur faisant état de 5 décès pour manque d'oxygène: L'EHU dément et installe une cellule de crise    Pôle urbain Ahmed Zabana: Ouverture prochaine d'une classe pour enfants trisomiques    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Une aventure qui commença il y a 400 ans
La fête du Quichotte
Publié dans El Watan le 23 - 04 - 2005

Aujourd'hui, 23 avril 2005, nous ne pouvons passer outre à un double événement qu'Algériens et Espagnols festoyons ensemble. Le 23 avril 1616, le père de Don Quichotte, Don Miguel de Cervantès y Saavedra, s'éteignit laissant un legs dont nous jouissons tous encore et qui vit le jour en 1605 : L'ingénieux Hidalgo Don Quijote de la Mancha.
Pendant vingt-quatre heures, l'Espagne et l'Amérique latine écouteront plusieurs milliers de lecteurs rendre un vibrant hommage à l'auteur et à l'œuvre par sa lecture publique. Cet article se veut une participation à cette grande fête. Cervantès est un patrimoine culturel que l'Espagne partage avec l'Algérie. L'auteur est né en 1547 à Al Khala Nahar (le château de la rivière), aujourd'hui connue sous le nom d'Alcala de Henares. Il vécut, captif, à Alger entre 1575 et 1580 et combattit à Oran. Témoin d'une époque, il nous narre le monde du pourtour méditerranéen. Alger a fait de lui l'écrivain que nous connaissons et ses expériences algéroises font partie inhérente de son œuvre : Les Bains d'Alger, Le traitement d'Alger et surtout les chapitres de Don Quichotte intitulés « Le captif ». EN 1605, le chevalier servant, le « chevalier à la triste figure », commença à sillonner les terres de Castille sur son fidèle Rocinante, accompagné de son écuyer Sancho Panza. Aujourd'hui, Don Quichotte continue à traverser l'imagination de tous ses lecteurs. Son utopisme pathétique, empli d'humanité, le place dans un monde parallèle à la quête d'une mission presque messianique, fruit d'une imagination fébrile nourrie par des livres de chevalerie riches en valeurs et codes d'honneur. Pour s'échapper d'une réalité déplaisante, Don Alonso de Quijano devient Don Quixotte et s'invente un monde chimérique, obsessionnel. Lors de leurs différents périples, Don Quichotte et Sancho Panza voient passer devant leurs yeux toute une galerie de personnages. Cervantès fait de son œuvre non seulement une critique sociale, mais aussi un manuel sur la nature humaine. L'Homme Pourfendu : l'idéalisme du Quichotte et le prosaïsme de Sancho Panza. L'existentialisme de l'homme luttant entre « être » et « devoir être ». L'expérience initiatique, qui fait d'Alonso de Quijano un Don Quichotte pour ensuite recouvrer son identité première, mène notre héros à lutter contre des rivaux fictifs, des moulins à vent convertis en géants, des outres de vin métamorphosées en ennemis, des troupeaux de moutons convertis en armées. Comme disait Thomas Mann : « Don Quichotte vit la gloire de sa propre glorification. » Toutes ces expériences qui suscitent maintes réflexions, peut-être plus que jamais, méritent d'être récupérées dans le but d'éviter de tomber dans le piège de Don Quichotte : une fantaisie fiévreuse enrobée de grands principes qui finit par créer des Cyclopes, des adversaires imaginaires. Cervantès rend un vif hommage au rationalisme et au pragmatisme en introduisant le personnage de Sancho Panza, égoïste, mesquin, poltron, mais surtout avec le discours dernier, espèce de « mea culpa » du Quichotte, mourant, qui retrace son voyage existentiel : « J'ai récupéré la raison, libre et claire, sans l'ombre caligineuse de l'ignorance, qui mit sur elle la lecture des détestables livres de chevalerie. » Cervantès reconnaît le pouvoir de la plume et montre, avec toute son ironie, comment un livre innocent, voire infantile, de chevalerie peut générer d'étranges conséquences menant l'homme à confondre imaginaire et réalité. Don Quichotte est donc encore bien vivant et jeune malgré ses quatre cents ans. Il ressuscite chaque fois qu'un lecteur en ouvre les pages et plonge dans ses aventures souvent comiques, parfois pathétiques, parfois dramatiques. Nous rions, nous compatissons, nous ressentons mille sensations au rythme de la plume de Cervantès. Mais Don Quichotte et Sancho sont tellement universels qu'ils voyagent jusqu'à notre époque. Un Cervantès moderne algérien, Wassiny Laredj, fait promener dans Alger la Blanche un descendant du grand auteur espagnol(1), Don Vasquez de Cervantes de Almeria, dont le compagnon s'appelle maintenant H'sissen. Le portrait d'une Algérie des années 1990 qui inspire la littérature comme dit Leïla Sebbar. Wassiny Laredj, lui-même, nous raconte pourquoi il a choisi un descendant de Cervantès comme personnage central de son roman : Don Quichotte et son discours de dérision lui ont appris à comprendre le monde comme ambiguïté, non comme vérité absolue. Ce qui est central pour cette interrogation sans parti pris qui est la littérature ; sans doute, le grand legs que nous a laissé Cervantès avec son grand roman Don Quichotte.
Juan Lena Ambassadeur d'Espagne
(1)La Gardienne des ombres


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.