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Il y a 40 ans Houari Boumediène prenait le pouvoir, coup d'état ou sursaut historique ?
19 JUIN 1965 « Qu'est-ce que tu es venu faire ? Allez, fous le camp ! » (Suite et fin)
Publié dans El Watan le 20 - 06 - 2005

Après cette rencontre, nous avons dîné à El Biar puis nous nous sommes dirigés chez Bachir Boumaza. Ce dernier était l'homme du président, mais Ben Bella a voulu l'enlever de son poste et placer à sa place Medeghri. Ce dernier a refusé tout en le faisant savoir à Bachir Boumaza. Ce dernier avait dit à Omar Oussedik : « Si jamais on m'apprend qu'il y a une embuscade qui est montée contre Ben Bella, même si je suis dans le convoi, je ne l'avertirai pas au risque d'y laisser ma peau. »
Pour la petite histoire, pendant mon séjour forcé à Tamanrasset par Ben Bella, Bachir Boumaza a été très correct avec ma famille et il a même délivré à ma sœur un billet d'avion gratuit avec une autorisation de visite. Nous arrivons donc chez Bachir Boumaza, ce dernier a été d'une très grande franchise avec moi en me disant : « Lorsque tu as été arrêté, je n'ai pas bougé le petit doigt pour ta libération, mais aujourd'hui je suis heureux de te voir. » Le 11 juin 1965, une semaine avant le coup d'Etat, Ben Bella après avoir reçu un président africain à Tamanrasset a demandé à me voir en me disant entre autres que « c'est tes anciens amis de l'EMG qui m'ont induit en erreur et à Alger je réparerai ça ». Quelques jours avant le 19 juin, nous avons vu Bachir Boumaza chez lui, nous avions eu une petite discussion avec lui bien qu'il s'apprêtât à sortir et il nous posa quelques questions.
Bachir : Comment va Si Sadek ? Quel est votre sentiment sur la situation ? Car moi ça fait quelques jours que je n'ai pas vu Ben Bella.
Omar : Le colonel va bien et il te salue. J'ai beaucoup de choses à te dire. Il y a quelques jours, nous avons vu les frères Bouteflika, Djamel, Medeghri et Kaïd Ahmed. Je ne te retiens pas. Va à ton rendez-vous mais n'oublies pas que Ben Bella a voulu te sacrifier pour faire plaisir aux militaires. A souligner qu'il avait une arme de poing qu'il portait au ceinturon et il avait 18 miliciens tous de sa région prêts à tirer le coup de feu pour le protéger.
Bachir : Ça va chauffer, il va y avoir de la casse. Faites attention. Après cette discussion, Omar se tourne vers moi et me dit « Essayons de disparaître. » Omar s'est orienté sur La Casbah et moi sur ma maison. Le 19 juin vers 3 h, Bouteflika téléphone en vain à Si Omar. Celui-ci vient me prendre à 6 h. Nous décidions d'aller aux Affaires étrangères mais avant d'y aller on est passé par la place des Martyrs, le square Bresson, la Grande Poste, la radio, partout il y avait des blindés. Puis nous sommes passés chez Abdelmadjid Bennacer. Nous lui avions dit de prendre ses précautions et de quitter sa maison. De là on s'est dirigé vers les Affaires étrangères. Bouteflika était là.
Bouteflika : Ah Omar, justement je voudrais te voir pour faire partie de la commission de rédaction du communiqué de la révolution.
Omar : Pas de problème mais vous avez déjà une équipe merveilleuse qui est en train de préparer le discours d'ouverture de Ben Bella pour la conférence des chefs d'Etat. Bouteflika passe un coup de téléphone. Hadj Yalla et Benhabilès voient se diriger vers eux les militaires croyant que c'était en relation avec leurs écrits. Bouteflika les reçoit et leur dit : « Il faut faire un appel. » Ils ont rédigé le discours (seuls ou avec d'autres ?). En sortant de chez Bouteflika, on apprend qu'il y a des foyers de résistance à Alger. On décide d'aller voir Boumediène qui nous reçoit sur-le-champ.
Omar : Tu as pris le pouvoir. Félicitations. Mais Alger résiste.
Boumediène : Et alors ?
Omar : Il faut maintenant que les motions de soutien arrivent.
Boumediène : Qui doit les faire ?
Omar : La première doit être la Wilaya III.
Boumediène : C'est une très bonne idée si vous pouvez la mettre en application. Allez voir Kaïd Ahmed à la radio pour qu'il vous rétablisse le téléphone. Revenons un peu en arrière. Omar avait réuni les gars du FFS et certains du FLN lorsqu'il avait fait descendre les gars du maquis. Il leur a dit Ben Bella et Boumediène vont s'entredéchirer à mort. Je vous demande de protéger la Kabylie, elle mérite la paix. Ils ont pris l'engagement de laisser la Kabylie en paix. Omar appelle le wali de Tizi Ouzou (Ahmed Zmirli), il n'était pas là. Il appelle le responsable du parti, il n'était pas là. Il appelle le responsable de la milice, il n'était pas là non plu. Il appelle alors le maire, il n'était pas là mais il tombe sur un petit responsable et là Omar demande qu'on lui envoie quelqu'un d'urgence après s'être présenté évidemment. Moins d'une heure après, un homme se présente chez Omar. Il lui donne un stylo et lui dicte la motion de soutien contre le culte de la personnalité, etc. Toutes les wilayas ont été obligées de suivre. Omar va ensuite voir Bouteflika et lui dit : Tu sais bien que la majorité de nos ambassadeurs sont des lèche-bottes de Ben Bella ?
Bouteflika : Oui bien sûr.
Omar : Les ambassadeurs sont les représentants du chef de l'Etat. Ils sont accrédités par le chef de l'Etat auprès d'autres chefs d'Etat. Sur le plan international, la meilleure façon de le liquider c'est que les ambassadeurs retirent leur confiance à Ben Bella. Et Omar en tant qu'ambassadeur de l'Algérie auprès de la Bulgarie rédige une motion de soutien de trois lignes. Mais ceux qui étaient proches de Ben Bella ont écrit des demi- pages pour insulter l'ancien chef de l'Etat. Puis arrivent les manifestations de Annaba qui ont fait 4 morts. Les benbellistes ont fait dire à tout le monde que Ben Bella est un national et qu'il est contre le régionalisme. Il s'est fait renverser à cause de son accord avec les Kabyles et cette armée est une armée de division. Ils ont fait une manifestation en pensant qu'elle allait faire boule de neige. Un chauffeur de Annaba apporte des nouvelles fraîches à Omar. Ce dernier prend sa voiture et va voir Boumediène. Omar raconte comment ça s'est passé à Boumediène : Tout cela parce que tu n'as pas appliqué les décisions.
Boumediène : J'ai donné ordre au ministre de la Justice.
Omar : Il ne les a pas appliquées.
Boumediène prend le téléphone et appelle Béjaoui : Les militants du FFS qu'est-ce que tu attends pour les libérer ?
Bédjaoui : Monsieur le président, je prépare une loi d'amnistie.
Boumediène : Ta loi d'amnistie mets-là où je pense. Tu es ministre, je te donne un ordre, es-tu prêt à l'exécuter, si tu n'es pas prêt, tu sors de ton bureau, je place quelqu'un qui les libère.
Béjaoui : Non, Monsieur le président, ils seront libérés.
Boumediène : Tu avertis immédiatement la prison de Berrouaghia. Il repose le téléphone.
Omar : Maintenant est-ce que je peux aller voir Medeghri ?
Boumediène : Tu as ma confiance. Omar s'en va donc voir Medeghri et lui demande d'appeler le préfet de Médéa et lui demander de mobiliser tous les moyens de locomotion : taxis, autobus, camions. Il faut que les détenus de Berrouaghia arrivent ce soir à Alger. 2625 détenus ont été libérés. Pendant ce temps-là, Boualem Oussedik, toujours en résidence surveillée, était en train de conseiller le chef de la daïra et le wali de faire des communiqués de soutien. Ces responsables attendaient chaque jour qui allait prendre le pouvoir. Boualem Oussedik leur a dit : Attention, chaque minute compte, vous êtes en train de prendre des risques. Deux jours après, Omar retourne voir Boumediène et lui dit que Boualem Oussedik est toujours en résidence surveillée et que la famille le tarabuste. Boumediène a demandé à l'armée de la région de ramener Si Boualem sur Alger par les moyens les plus rapides. Il a été ramené par avion et débarquait à Boufarik. Quelques heures après son arrivée, on lui a demandé si possible de faire un communiqué de soutien. Si Boualem l'a donné, dans lequel on trouve qu'il adhère au programme figurant dans la déclaration. Par téléphone, le nouveau pouvoir demande à Omar de se préparer pour partir en Afrique maintenant que Boualem est rentré chez lui et de venir à la présidence avec Azzedine. Une fois arrivés à la présidence, nous trouvons Boumediène et Bouteflika.
Boumediène : Omar, tu disais qu'Alger est la région la plus sensible.
Omar : Oui.
Boumediène : Ta mission en Afrique, elle peut attendre. Occupez-vous de la zone d'Alger. En sortant de chez lui, on a contacté les militants de la ZAA et on a commencé d'abord par Si Mohamed Flici, responsable du secteur de Saint-Eugène. Après avoir contacté son staff, un communiqué de soutien au nouveau pouvoir a été fait et donné à la presse. Ce communiqué a fait tache d'huile sur tout Alger. La Fédération s'est effondrée et il ne faut pas oublier que la grande fédération d'Alger avait des armes. Il y a eu une lutte sans effusion de sang entre eux et nous. Notre tactique consistait à faire des brèches dans les organisations de masse afin de les amener à perdre du temps et à colmater les dégâts que nous leur avions causés et pendant ce temps-là les heures s'écoulaient et le nouveau pouvoir se renforçait. Il y avait également beaucoup de militants qui rejoignaient les rangs des autorités, qui par conviction, qui par calcul, qui par peur, etc. Un grand militant de valeur que nous aimions beaucoup, Rebah Lakhdar, est venu nous voir. Il y a eu entre nous un débat contradictoire mais fraternel, sans arriver à un accord. On lui a dit : Vous êtes courageux, nous sommes courageux, vous êtes des patriotes, nous sommes des patriotes, vous êtes capables d'appuyer sur la gâchette, nous sommes capables d'appuyer sur la gâchette, vous êtes pour Ben Bella, nous sommes contre lui. Mais si vous voulez qu'on se donne en spectacle devant une population qui continue à nous respecter, nous ne commencerons jamais les premiers à tirer sur nos anciens compagnons d'armes, mais nous nous battrons. On a eu gain de cause, car sur la plan politique on avait raison, mais il n'y a pas de quoi bomber le torse face à des compagnons de lutte. Notre sentiment, Ben Bella était tellement soumis au président égytien que s'il était resté au pouvoir, il nous aurait réunis à l'Egypte. Le coup d'Etat réussi, il y avait toujours deux hommes en prison : Aït Ahmed et Si Moussa Ben Ahmed. Le pouvoir a demandé à Omar de rendre visite à Aït Ahmed pour le mettre au courant de la nouvelle situation et les accords conclus FLN-FFS. Omar a refusé sans donner d'explication. Ce sont Mourad Oussedik et Abdelhafid qui ont pris la relève. Après le 19 juin, Aït Ahmed qui se trouvait à Lambèse a été transféré vers la maison d'arrêt de Maison-Carrée. Après la libération des 2625 détenus FFS, Abdelhafid est allé voir Aït Ahmed en prison pour lui dire que les autorités leur demandent de restituer les armes. La réponse d'Aït Ahmed est la suivante : « La première négociation a eu lieu avec Ben Bella au pouvoir, elle a abouti à l'accord que nous savons. Ce dernier est arrêté, il faut recommencer les négociations pour discuter de la composition du pouvoir. » C'est-à-dire que le FFS devait être membre du Conseil de la révolution et membre du gouvernement. Abdelhafid retourne voir Omar et lui dit : Quand est-ce qu'ils vont libérer Aït Ahmed ?
Omar : Je ne sais pas. Ils vont le libérer, c'est sûr.
Abdelhafid : Il faut qu'il le libère.
Omar : Oui, si vous faisiez une chose
Abdelhafid : Laquelle ?
Omar : Le FFS a été constitué en opposition à Ben Bella qui avait accaparé tous les pouvoirs, instauré le pouvoir personnel et multiplié les abus, etc. Maintenant que Ben Bella est arrêté, il faut envoyer un message pour dire que vous êtes prêts à ouvrir un débat politique avec le Conseil de la révolution. Abdelhafid revient voir Si Omar et lui dit : C'est la composition du pouvoir qu'il veut.
Omar : Ecoute, quand je suis venu te descendre du maquis, je t'ai dit que ça allait éclater entre les deux si vous vous arrangez.
Abdelhafid : Oui
Omar : Je t'ai dit que si vous ne tombez pas d'accord, je m'engage à te ramener au maquis.
Abdelhafid : Oui.
Omar : Ce que je t'ai prévu est arrivé, maintenant tu es libre, l'accord je ne te l'ai pas imposé. Il a eu ton aval, il a eu aussi l'aval d'Aït Ahmed, si vous voulez revenir sur vos négociations, moi je ne suis pas le pouvoir et cette fois-ci débrouillez-vous seul. Reprenez les négociations vous-mêmes. Abdelhafid a éclaté en sanglots en disant : Mais qu'est-ce qu'il veut cet homme, notre liquidation ou quoi ? On n'a pas la possibilité de reprendre les armes. Pendant un bon bout de temps, Omar faisait traîner les choses avec Cherif Belkacem. Puis un jour, ce dernier téléphone à Omar en lui disant de venir avec Azzedine. Cherif Belkacem s'adresse à Omar en lui disant : A partir d'aujourd'hui, tu es déchargé des contacts avec le FFS, tu enveloppes trop. Nous préférons Boumediène, à moins que ça soit Azzedine qui prenne les choses en main. Etant assis à côté de mon ami, celui-ci a répondu du tac au tac que c'était un bon choix tout en me pinçant sous la table afin que je me taise. Après avoir pris en charge l'affaire, on a appris que dans la délégation du FFS, il y avait une taupe qui informait les services. Nous avons appris aussi qu'Aït Ahmed dans sa cellule était sous écoute. Tout ce qui se disait était su par le pouvoir. Sachant que le FFS voulait sa part du pouvoir, ils ont laissé traîner jusqu'à ce que Ben Bella soit totalement liquidé. Puis un jour, Cherif Belkacem nous a appelés Abdelhafid et moi. S'adressant à Abdelhafid : Vous ne voulez pas rendre les armes comme c'est stipulé dans les accords, d'accord. Nous, nous avons pris le pouvoir et nous ne reviendrons pas sur les décisions que nous avons prises. Les hommes libérés resteront dehors mais tout ce qui bouge ira en prison. Nous vous donnons huit jours pour rendre les armes sinon nous irons les chercher et on sait où elles sont. Abdelhafid a été voir Aït Ahmed pour lui rendre compte. Aït Ahmed avec beaucoup de dégoût lui a dit : Fais ce que tu veux. Omar avec beaucoup d'émotion m'a raconté un jour ceci : J'étais en poste à Sofia lorsque j'ai appris votre arrestation (Boualem et moi) par Ben Bella. J'ai décidé de quitter la Bulgarie pour rentrer sur Alger. Trois heures avant que je ne prenne l'avion, j'ai envoyé un message à Bouteflika pour lui dire que je viens pour consultation. Un télégramme signé par Bouteflika tombe juste au moment où Omar s'apprêtait à partir vers l'aéroport de Sofia. « Je t'ordonne de rester en place. Te convoquerais en temps opportun. » Quinze jours après, il me convoque.
Ce témoignage exclusif du commandant Azzedine est un extrait du livre à paraître prochainement


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