En début de cette saison d'hiver qui s'annonce d'ores et déjà rude, les citoyens les moins nantis, pour se chauffer, se rabattent sur les produits de moindre qualité. Ces derniers, non conformes aux normes d'usage, présentent un risque avéré sur la santé des consommateurs. Ainsi, sans le savoir, les clients qui achètent ce type de chauffages mettent leur vie et celle de leurs familles en danger. Au Hamiz, les commerces qui écoulent cette variété de marchandise plus que douteuse occupent les moindres recoins de la localité. Le constat sur place est plus qu'inquiétant, car la panoplie d'appareils de chauffage proposés à la vente ne présente aucune forme de sécurité pour le citoyen, d'autant plus qu'ils ne sont pas dotés d'un «évacuateur» des gaz brûlés. Les commerçants affirment, néanmoins, que ces appareils contiennent des filtres qui sont incorporés dans le corps même des chauffages, et qu'il faut, pour certains, les changer périodiquement, tandis que pour d'autres, il est question seulement de les nettoyer. En parcourant les venelles de ce grand marché, aucune trace du fameux filtre n'est perceptible. «Ces filtres ne sont pas disponibles», finit par nous confier un commerçant en quincaillerie. Les clients se font ainsi arnaquer par ces commerçants sans scrupules qui, pour le gain facile, commercialisent des produits dont les accessoires aussi vitaux que les filtres ne sont pas disponibles. Pis encore, certains produits ne comportent aucune trace du fabricant ni celle du lieu de leur fabrication. Ils sont écoulés entre 6200 et 7500 DA, «ce sont des chauffages importés de Chine», nous a-t-on affirmé sur les lieux. Ces appareils sont les plus demandés par les clients, «en plus du fait qu'ils ne nécessitent pas d'installation pour l'évacuation des gaz brûlés, et surtout leur prix est abordable», dira un père de famille venu spécialement au Hamiz pour acheter un chauffage. D'autres appareils de fabrication sud-coréenne, et qui coûtent un peu plus cher, sont commercialisés sous garantie. «Ceux-ci sont soudés à l'étain, ils ne sont de ce fait pas étanches, car l'étain laisse échapper les gaz brûlés. La garantie couvre uniquement le fonctionnement», assure un vendeur en quincaillerie, qui ajoute : «Le seul produit ayant une traçabilité connue est fabriqué ici.» En tout état de cause et quelle que soit la nature des produits écoulés, les pouvoirs publics ont le devoir de protéger les consommateurs à partir du moment où le produit est commercialisé, et le citoyen est en droit d'être totalement confiant et entièrement rassuré. Mais ce n'est, hélas, pas le cas, car des commerçants, pour diminuer les coûts d'importation, introduisent ces produits qui ne répondent aucunement aux normes et qui, ailleurs, feraient assurément l'unanimité sur leur non-conformité.