Entre le ministère du Travail et celui de la Santé, il existe un blocage qui fait qu'on n'arrive pas à trouver les bases d'une tarification juste de l'acte de soins. La rencontre, jeudi, d'une trentaine de propriétaires de cliniques privées venus de 15 wilayas de l'Est du pays, a eu le mérite de poser, dans le cadre agréable du restaurant Boulefkhad de Aïn Smara (Constantine), les jalons d'une démarche corporative, dont la finalité n'est autre que la prise en charge des besoins de santé de la population, dans le sillage d'un seul et unique système national de santé. D'emblée, les intervenants ont axé le débat sur la dichotomie de la philosophie du système de santé actuel, établi sur un jeu de dualité qui sectorise les sphères publique et privée. Décriée par les présents, notamment le président d'honneur de l'association, le professeur Larbi Mekhalfa, membre de la commission nationale de tarification, cette dualité asynchrone empêche toute complémentarité entre secteur public et secteur privé, mais encore, fait que l'un reste moribond et inefficace et l'autre, dénigré et accusé d'être «un suceur de sang». Les problèmes rencontrés par «ces entreprises de santé », comme le précisera le Docteur Omar Mahsas, viennent de ce que les incohérences de la politique de santé induisent pour les acteurs dits privés. Confrontés à ces confusions dues à un flou juridique et à une panoplie de textes, parfois contradictoires, qui régissent de manière embrouillée des dossiers aussi névralgiques que celui de la sécurité sociale, la tarification de l'acte de soins, le conventionnement, la contractualisation…, problématiques passées au peigne fin par l'assistance, les propriétaires de cliniques ont dur à faire, et cela transcende leur volonté d'exercer dans l'intérêt général et de fournir une prestation de qualité, tant que les deux poids deux mesures restent au fronton même de la politique de santé. Entre le ministère du Travail et celui de la Santé, il existe un blocage, qui fait qu'on n'arrive pas à trouver les bases d'une tarification juste de l'acte de soins. Le problème de la contractualisation mine actuellement les relations entre les différentes parties, par faute d'une synergie et d'une vision concertée de tous les opérateurs. La rencontre de jeudi, a permis aux propriétaires des cliniques de l'Est d'élire un bureau représentatif et un nouveau président, en l'occurrence le docteur O. Mahsas, qui plaide pour un large débat et/ou carrément des états-majors de la santé en Algérie. D'autres rencontres ont été également programmées par le bureau de l'association pour toucher toutes les cliniques installées à travers quatre zones territoriales regroupant 17 wilayas de l'Est.