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L'Aïd El Adha sera célébré demain
Le casse-tête de l'hygiène
Publié dans El Watan le 09 - 01 - 2006

Chaque année à l'approche des fêtes de l'Aïd, les villes algériennes sont envahies par les moutons et les bottes de foin. Vitrine du pays, la capitale ne déroge pas à cette règle.
Les odeurs nauséabondes enveloppent la cité, les crottes de mouton recouvrent les trottoirs et les bottes de foin jonchent la chaussée. Tel est le décor quotidien des rues, ruelles et avenues de la capitale où les efforts des services d'hygiène sont voués à l'échec. Les sacs poubelles éventrés s'entremêlent avec les bottes de foin et forment souvent des montagnes de détritus, faisant la joie des rats, des chiens et des chats. Notre virée en cette journée pluvieuse a commencé dans le quartier de la Basse Casbah, Cadix. Tout au long de la rue Debbih Cherif et devant presque chaque immeuble, deux à trois moutons, la tête colorée au henné, broutent de l'herbe fraîche ou du foin tout mouillé que les enfants se font un plaisir de leur donner sans se soucier de l'état des lieux après leur passage. « Les agents de Netcom vont nettoyer le soir quand ils passent. De plus, la pluie va les aider à faire le ménage... », déclare un sexagénaire, rencontré non loin du cercle de l'USMA. Notre interlocuteur ne semble aucunement gêné par les détritus qui obstruent l'entrée de son immeuble. Il nous surprend en nous apprenant que le sacrifice de son mouton se fait chaque année dans la cuisine de son petit F2, situé au troisième étage. « Mon épouse et mes filles lavent à grande eau et au bout de 30 minutes, les lieux sont très propres », dit-il tout fièrement. Plus haut, du côté de Bab Ejdid, la petite éclaircie est mise à profit par les adolescents pour faire sortir tout un troupeau de moutons. La vente de foin se fait à même le sol et parfois, à proximité d'une décharge sauvage où les habitants de La Casbah ont pris l'habitude de vider leurs ordures ménagères. Certains pères de famille préfèrent envoyer paître leurs moutons dans le petit bois situé au contrebas du palais du Dey, qui surplombe la cité. Tout au long de la Rampe Valée, en passant par la cité des Eucalyptus, puis la rue Mohamed Tazairt et enfin Climat de France, le constat est le même : les moutons envahissent les immeubles laissant derrière des amas de saletés. Au quartier Beaucheray, l'odeur des béliers agresse les narines et le va-et-vient des troupeaux provoque souvent des accidents de la circulation. L'hygiène est pratiquement inexistante. A quelques centaines de mètres plus bas, se trouve l'arène. Pas celle des toréadors, mais des combats de moutons, une pratique instaurée par les jeunes et moins jeunes des quartiers populaires comme un passe-temps favori aux revenus assez conséquents. Quotidiennement en fin de journée, la grande cour commune de la cité reçoit des dizaines de béliers aux grandes cornes décorées qui viennent s'affronter violemment sous les encouragements des spectateurs. Les paris sont importants et peuvent dépasser largement les 10 000 DA. « Cette année, le meilleur était Saddam. Il a battu tous les béliers qu'il a affrontés. Son prix avait dépassé les 300 000 DA. Mais il est mort, il y a quelques jours seulement. C'est Zaouali qui lui a succédé. Il fait des combats magnifiques. Les gens viennent de tous les quartiers d'Alger pour le suivre. Le duel est filmé et les cassettes vendues comme des petits pains au niveau des vidéothèques... », affirme Mohamed, lui-même un grand parieur et fan de cette activité. Sid Ali son copain tient à la main un mouton tout noir avec de grandes cornes en spirale. Il ne semble pas satisfait de cette bête assez impressionnante. « Je l'ai appelé Malika parce qu'il ne veut pas se battre. Il a très peur comme une femme. Alors, je l'amène pour qu'il voit le spectacle », note-t-il. Il nous apprend que le prix du mouton, comparativement à l'année dernière, a relativement baissé. « Vous avez ici des moutons qui sont vendus entre 16 000 DA et 27 000 DA. Ce qui est abordable par rapport à avant. Mais je ne comprends pas pourquoi cette année, il n'y a pas eu l'engouement d'avant... », dit-il. Au rond-point de Triolet, de petits groupes de moutons broutent sous le regard de leurs propriétaires. Aujourd'hui, la vente est maigre. L'endroit est repoussant avec les montagnes de déchets qui jonchent la chaussée et la boue qui recouvre le trottoir. Les vendeurs, en majorité des Algérois, sont très jeunes. Ils trouvent leur compte dans ce commerce lucratif, même s'ils restent conscients des risques d'une mévente imprévue. Au contrebas de ce quartier, l'avenue Saïd Touati est devenue une véritable bergerie. En dépit du lieu dégagé par l'APC pour recevoir les bêtes, vendeurs et habitants préfèrent laisser ces derniers brouter à leur guise y compris dans les espaces verts ou tout simplement attachées à la façade de la mairie de Bab El Oued. Même spectacle aux Trois Horloges et aux alentours du marché Kentira. Les lieux sont de véritables dépotoirs.
Les cours des cités se transforment en bergeries
Aux ordures du marché, se sont mêlées aussi les crottes de mouton et des quantités importantes de foin. Des odeurs repoussantes asphyxient les passants qui ont du mal à marcher sur des trottoirs envahis de boue et de détritus. Un décor désolant qui a tendance à revenir dans chaque quartier visité. A Belcourt, ce quartier populaire, les moutons côtoient les nombreux sacs de pierres et de gravas laissés, depuis des semaines, à même les trottoirs par les habitants. En face du siège des supporters du CRB, plusieurs béliers sont attachés à l'ossature métallique de l'arrêt de bus. Ils sont guettés de loin par des enfants et adolescents qui, pour bon nombre d'entre eux, font l'école buissonnière. « Je n'ai pas été à l'école. Mon père ne le sait pas. Mais je ne peux suivre les cours. J'ai la tête avec le mouton. Qui va le faire sortir pour le montrer aux copains du quartier ? Qui lui donnera à manger ?J'ai la tête ailleurs pas à l'école. Ca durera trois jours, après, c'est fini... », affirme Youcef, un Belcourtois de 12 ans. A Cervantes, ce quartier mythique et très populaire, les béliers sont attachés dans les couloirs des immeubles. La pluie a poussé toutes les bêtes à rester à l'intérieur des appartements et dans les cages d'escalier. El Biar, en plein boulevard Malika Gaïd, le spectacle des troupeaux de moutons, des bottes de foin et des crottes est ahurissant. Les habitants se sont habitués à ce spectacle désolant. « Que voulez-vous, c'est cela l'odeur de l'Aïd. Sans ces senteurs, l'Aïd n'a pas de charme... », lance un père de famille, d'une cinquantaine d'années. Ce dernier affirme avoir acheté le mouton pour ses enfants. « Le rite du sacrifice est secondaire par rapport à la joie des enfants lorsqu'ils font sortir le mouton dans la rue. Je suis prêt à tout, même à m'endetter pour que mes enfants aient leur mouton chaque année... », souligne-t-il. Pour ce qui est de l'hygiène, notre interlocuteur affiche un sentiment de laisser-aller. Comme si la question ne le concernait pas. « Il y a les services de Netcom. De toute façon, ce sont tous les quartiers qui seront dès mardi dans un état déplorable. La wilaya n'a qu'à mettre le paquet pour nettoyer... », rétorque-t-il. A El Achour, dans une cité dite huppée, celle des 1016 logements, les béliers sont attachés dans les cages d'escalier des immeubles composés de luxueux duplexes. Quand il fait beau, ces animaux sont laissés dans la cour de la cité où les agents de l'hygiène font des efforts incommensurables pour nettoyer chaque jour les crottes de béliers et les tiges de foin. Les trottoirs de la rue Didouche Mourad, le cœur de la capitale, sont eux aussi marqués par le passage de troupeaux de béliers, tout comme la rue Larbi Ben M'hidi ou encore Meissonnier. Les cours des cités des Groupes de la place du 1er Mai se sont transformées, elles aussi, en bergeries. La propreté de ces lieux a disparu pour laisser place à de véritables écuries. Une situation qui ne semble pas déranger les habitants qui ont tendance à s'y habituer. Un manque de civisme flagrant, déjà constaté lors de l'opération d'assainissement sans résultat, lancée il y a une semaine par l'Office national d'assainissement (ONA) pour nettoyer la capitale. A des exceptions près, les agents des services d'hygiène se sont retrouvés seuls sur le terrain à nettoyer des quartiers qui croulent sous les ordures.


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