Carnet de voyage d'un touriste spatial arrivant sur la voie lactée… ou comment prendre du recul sur ce qui se passe sur terre. «Depuis l'espace, j'ai vu du bleu et des contours de teintes différentes ; je me suis approché, la pesanteur a fait le reste. Ce qui m'a tout d'abord frappé, c'est qu'il existe des territoires dont la superficie est toute petite, et d'autres, immenses. Etrange, étrange… La tectonique des plaques (j'ai vu ça aussi sur Mars), par la grâce d'un Créateur (ou non), a créé et détruit naturellement des frontières. Puis, quelques générations de guerriers oligarchiques sont passées par là. Ah, le trouble obsessionnel compulsif du territoire ! Citons, avec quelques siècles d'écart, Gengis Khan, Napoléon, Saddam Hussein, j'en passe … et pas des meilleurs. On croyait cette espèce éteinte à jamais ...Que Nenni ! Il existe encore quelques beaux spécimens. Mais revenons à ces va-t-en-guerre responsables des plus grandes boucheries… (Etdire que certains livres d'histoire parlent de «vertus conquérantes» !). Ils ont façonné, à leur image, les contrées traversées au cours de leurs épopées rouge sang. Toutes ces conquêtes seraient fort agréables à écouter, si, au nom des frontières, certains citoyens n'en payaient le prix ! En Algérie, il a fallu attendre 1958 pour que la femme devienne «uncitoyen». Dans l'histoire de l'humanité, cela fait 200 000 ans après l'apparition de l'homo sapiens. C'est dès le développement de l'écriture, en 3400, que tous les êtres humains, mâles et femelles, auraient dû être conviés au banquet de l'élection. De nos jours, il est manifeste quele cerveau de l'homme du XXIe siècle ait évolué par rapport à celui de l'australopithèque, avec pour principal constat, le développement d'une communication moins animale. Mais hélas, les têtes tranchées, cela existe encore. Conclusion, avant d'aller découvrir ces contrées lointaines, tâchez d'avoir le sens de l'orientation pour savoir où vous mettez les pieds (au risque de «perdre la tête»). Enfin, j'observe d'un œil attentif les réunions mondiales des chefs de ces territoires. Ils y entendent que leur planète est en danger. Alors, c'est risible et surtout affligeant de les entendre raconter qu'ils ne sont pas prêts à faire d'efforts, car les autres n'en font pas, que tout cela est ruineux pour leur économie ! Leur crédo, c'est le court terme. J'attends de les voir se rouler les pouces dans leur futur blockhaus aseptisé quand l'atmosphère deviendra irrespirable. Autre «coutume» bien répandue dans tous ces territoires : la Constitution. On entend fréquemment : «C'est anticonstitutionnel», parce que c'est contraire à la Constitution. Mais pour qu'une loi devienne constitutionnelle, il faudra réunir toute une flopée de gens que l'on installe dans un palais doré pour réfléchir, parce que dans un bureau quelconque, ils auraient peut-être moins de connexions neuronales. C'est qu'ils ont des avantages ceux-là ! Leur train de vie est aisément observable par satellite. On a beau vivre dans la même époque, au même siècle, on a quand même l'impression que l'histoire déraisonne. Ils sont fous ces terriens !»