Ils sont une dizaine de coiffeurs à se partager les têtes des habitants de la capitale du Tassili et ils imposent chaque fois une hausse des tarifs qui exaspère les citoyens qui ne savent plus où donner de la tête. C'est désormais 200 DA la coupe, nous informe Ali, qui rappelle qu'en l'espace de quelques mois, les tarifs sont montés de 100 à 130 DA pour grimper à 200 à l'approche de l'Aïd. A Illizi, tous les moyens sont bons pour mieux plumer le citoyen, cela va de la bouteille de gaz butane au kilo d'oignon en passant par toutes sortes de produits à large consommation qui permettent à des commerçants de plus en plus voraces d'augmenter leur marge bénéficiaire. L'éloignement des centres d'approvisionnement du Nord est le principal prétexte invoqué par les marchands et pour les tarifs des coiffeurs qui préoccupent au plus haut point les clients, la dernière augmentation des tarifs est très mal ressentie d'autant plus que tous les coiffeurs de la ville viennent d'ailleurs, et que l'unique coupe pratiquée se fait à la tondeuse électrique, les ciseaux et le peigne ne faisant pas partie des mœurs locales. Il faut reconnaître que la coiffure n'est pas un métier pratiqué par les Touareg, très contents de l'installation de plusieurs salons pour hommes dont les artisans viennent de Jijel, Oran et Sétif. Ils quitteront le Tassili dans quelques jours non sans avoir passé la clientèle masculine au peigne fin à la veille de l'Aïd.
