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Une éducation algéroise, une fresque de 1950 à 1964
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Publié dans El Watan le 15 - 11 - 2011

C'est un véritable roman d'Alger comme il y en a peu, que propose Mustafa Haciane. Ce livre se décline sur le rythme d'un feuilleton dont chaque épisode incite à vouloir connaître la suite.
C'est le livre le plus revigorant qu'il nous ait été donné de lire sur l'Algérie des années 1950 pendant le tumulte de la guerre. Mustafa Haciane, qui a le privilège de l'âge, puisqu'il est né en 1935, offre à ses lecteurs une fresque remarquable sur Alger de 1950 à 1964.
Le tableau qu'il dépeint ne laisse rien à la nostalgie, au contraire, il est dans le réalisme le plus absolu.
Une éducation algéroise, paru aux éditions Encre d'Orient, mérite les 556 pages de récit finement débité en tranches de temps. «Il m'a fallu six ans, entre l'idée de ce roman et sa réalisation», nous a indiqué l'auteur. «La trame que j'ai imaginée, c'est Alger des années 1950, pour dire comment étaient les rapports des communautés à ce moment-là et comment progressivement elles se dissocient par les événements qui s'installent. C'est un peu le constat d'une situation qui a prévalu avant la guerre de libération, pendant et après.» Le plus de Mustafa Haciane, ce sont des cahiers qui l'ont accompagné toute sa vie : «Je tenais des notes dans un journal, même le climat, le soleil, des détails infimes que je consignais sur un cahier d'écolier. C'est grâce à ces éléments-là que j'ai pu retrouver des ambiances, des situations que j'avais notées et cela m'a rafraîchi la mémoire.»
Au commencement du roman, c'est une ville en paix qui accueille le lecteur : «A cette époque, il régnait à Alger une atmosphère d'insouciance et de torpeur égale à celle de l'heure de la sieste. Peu de riches et peu de pauvres. Dans cette dernière catégorie de la population, il existait une véritable solidarité. On partageait le pain quotidien. On célébrait ensemble les fêtes religieuses, sans aucun a priori, dans les éclats de rire et les mêmes blagues mille fois répétées.» Rien d'idyllique cependant. S'il apparaît d'abord comme le roman d'un mélange, celui-ci se révèle impossible. Le mélange est beau, mais dès que la guerre éclate, il n'est plus possible. C'est un simple constat, dit l'auteur : «Cette période des années 1950 est une période où on peut souffler juste après la fin de la Seconde Guerre mondiale». Personne ne sait encore que le mouvement nationaliste va réussir à soulever la poussière pour tendre le drapeau de la liberté.» Après 1954, le fond de vie paisible va peu à peu changer. Avec moult détails, Mustapha Haciane, restant dans la trame de ses personnages d'une grande ville mélangée, plonge son lecteur dans cette nouvelle réalité. «L'engagement n'est pas naturel», explique-t-il, et il y a ainsi «une Algérie qui continue en parallèle de la révolution». Le mépris que cette lutte engendre est patent : «En 1954, mon héros est encore étudiant et en 1956 il intègre une librairie où il est jalousé par un rouquin, on sent là le mépris vis-à-vis d'un Algérien qui peut être mieux qu'un pied-noir et cela n'était pas admis, il le jalouse, car il occupe un poste qu'il aurait aimé avoir, lui. D'ailleurs, il ne lui parle jamais. C'est-à-dire que les personnages et leurs sentiments, à ce moment- là, s'avèrent réels, se révèlent, peut-être étaient-ils en attente, je ne sais pas, mais dès lors qu'il y a confrontation, chacun choisit son camp. Jusqu'au départ des pieds-noirs, la folie de la joie d'être enfin libre, l'euphorie d'une nouvelle ère». Avec certainement aussi de nouvelles complications que seuls les gens lucides pouvaient déjà imaginer.
Le retour en arrière était en tout cas exclu, de même que la continuation de la vie avec les populations diverses qui constituaient l'Algérie : «Il y a eu tellement de crimes, d'attentats dans les premières années, la déchirure était trop forte, mais si on avait pu dépasser ces premières années, je ne sais pas, je suppose que tout aurait été de nouveau possible. Lorsque les blessures saignaient, c'était difficile de s'accepter. Il aurait fallu un peu de partage des colons et de reconnaissance, de la fraternité. Lorsque de Gaulle en parle, ils le refusent. Parce que le statut de l'Algérien n'était pas un statut égalitaire avec celui des Européens, c'est ça le drame.» Mustafa Haciane est lucide et son exceptionnel roman, légué à la postérité, en est un signe. Il ne manque plus qu'un cinéaste ou qu'un réalisateur de télévision s'en empare. Souvent, on dit qu'on manque de scénarios. En voici un dont la force des détails de description des personnages et des lieux est telle qu'il suffit de s'y pencher pour en tirer un scénario de feuilleton digne de ce nom. Avis aux amateurs !
* Une éducation algéroise, Mustafa Haciane, éditions Encre d'Orient, Paris 2011.


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