La situation anarchique prévalant dans le milieu des chauffeurs de taxi exerçant dans la ville de Ghardaïa est loin de se dénouer. Ces «taxis», qui assurent le transport interurbain, s'impatientent devant la pagaille qui gangrène la profession suite à une profusion de problèmes dont l'accroissement déloyal du nombre des clandestins et ceux des voitures jaunes, sans omettre la dégradation des chaussées qui sont autant des points soulevés par cette catégorie des transporteurs, lors de leurs journées de protestation organisées depuis novembre dernier. Cette protestation, faut-il le signaler, a provoqué le gel total du mouvement mécanique et pédestre au niveau de la cour d'El Andalous qui abrite la placette destinée à leur stationnement au cœur de la ville. Cette placette, par ailleurs, à cause de son exiguïté, est asphyxiée par l'accroissement infini du nombre de chauffeurs de taxis. Agacés par cette situation, ces derniers ont exigé des autorités concernées d'intervenir afin de mieux réguler cette activité et pallier l'absence d'application des lois censées la régir. Ainsi, les chauffeurs de taxi demandent aux autorités de limiter leur nombre et surtout combattre efficacement la concurrence déloyale des «clandestins» qui, selon eux, travaillent librement et à plein temps sans que les agents de l'ordre public mettent fin à leur travail jugé anarchique. De notre côté, nous avons sollicité le nouveau directeur des transports de Ghardaïa pour des explications à ce propos. M. Zouatine qualifie les deux derniers points soulevés par les chauffeurs de taxi d'illégitimes, déclarant que vrais taxis doivent occuper le terrain de manière à ne laisser aucune opportunité aux clandestins de mettre à profit leur absence sur le terrain. Autrement dit, c'est à la profession de s'organiser et d'assurer l'application des lois ! Concernant le gel du nombre de taxis, le premier responsable du secteur estime qu'«au moment où l'Etat encourage l'embauche des jeunes afin de combattre le chômage qui bat son plein dans les quatre coins du pays, il est impossible de prendre des mesures contraires aux directives de la tutelle.» Par ailleurs, les chauffeurs de taxi ont soulevé une autre question portant sur la désignation de nouveaux sites de stationnement, outre celui de la cour d'El Andalous dont le parc automobile étouffe. Cette proposition ayant pour but d'alléger l'embouteillage qui étrangle cette placette n'a pas encore eu l'écho escompté, alors que la situation est aggravée par l'implantation dans le même lieu d'un arrêt de bus assurant la desserte entre ladite placette et le quartier de Bensmara au centre-ville de Ghardaïa. Ben Hamdoun Mounir et Guenda Hacen, deux syndicalistes de profession, gardent encore un grand espoir étant donné que la dernière réunion qui les a regroupés avec le chef de la daïra de Ghardaïa et le directeur des transports a eu pour principal but de s'entendre sur des solutions définitives aux problèmes qui préoccupent les chauffeurs de taxi.