L'ANR appelle à une forte participation aux présidentielles du 7 septembre prochain    Belaribi: les préparatifs de l'"AADL-3" ont atteint un stade très avancé, nouveau programme pour le LPP    Le président de l'Assemblée nationale congolaise en visite officielle en Algérie à partir de dimanche    Allocution du président de la République au 15e Sommet de l'OCI    Agrément du nouvel ambassadeur d'Algérie à Djibouti    Ghaza: le bilan de l'agression sioniste s'élève à 34.683 martyrs    La Gendarmerie nationale met en garde contre le phénomène de l'arnaque et de l'escroquerie sur internet    Krikou met en exergue la place importante de la femme au sein du projet institutionnel du Président de la République    Journées internationales du cinéma à Sétif: projection honorifique du film "Tayara Safra" de Hadjer Sebata    Ghaza: plusieurs martyrs et blessés au 212e jour de l'agression sioniste    Natation/Championnats d'Afrique Open: l'Algérie décroche six nouvelles médailles, dont trois en or    Infarctus du myocarde: des artistes prennent part à une opération de sensibilisation et de formation aux premiers secours    Faid appelle les banques à proposer des produits innovants adaptés aux besoins des citoyens    Les médias ont contribué avec force dans la lutte du peuple algérien, avant et pendant la guerre de libération nationale    Le président de la République décide d'assurer la prise en charge médicale de l'artiste Bahia Rachedi et la transférer à l'étranger    La CPI déclare que ses activités sont «compromises» par les menaces    Abbas a salué la décision de la République Trinité-et-Tobago de reconnaître l'Etat de Palestine    A Monsieur le président de la République    Ça se froisse de partout !    Kheireddine Barbari chef de la délégation sportive algérienne aux JO 2024    L'entraîneur demande la résiliation de son contrat    Lettre ouverte Excellence, Monsieur le Président de la République    Pénurie et gaspillage de l'eau    A Monsieur le président de la République    Du nouveau pour la protection des travailleurs !    La kachabia à l'épreuve du temps    Lettre ouverte A Monsieur le Président de la République    Le wali honore la presse locale    L'Organisation nationale des journalistes algériens appelle à poursuivre les efforts pour relever les défis    Guterres exprime son indignation face au nombre de journalistes tombés en martyrs    La styliste palestinienne, Sineen Kharoub, invitée d'honneur    Hasna El Bacharia inhumée au cimetière de Béchar    Recueillement à la mémoire des martyrs de l'attentat terroriste de l'OAS du 2 mai 1962    Grand prix de cyclisme de la ville d'Oran : Nassim Saïdi remporte la 28e édition    AG Ordinaire du Comité olympique et sportif algérien : adoption des bilans et amendement des statuts    Le CNJA salue les réalisations accomplies par le secteur    La protesta estudiantine occidentale face aux lobbies sionistes.    Megaprojet de ferme d'Adrar : « elmal ou Etfer3ine »    ALORS, MESSIEURS LES DIRIGEANTS OCCIDENTAUX : NE POUVEZ-VOUS TOUJOURS PAS VOIR LES SIGNES ANNONCIATEURS DUN GENOCIDE A GAZA ?    Témoignage. Printemps Amazigh. Avril 80    Le Président Tebboune va-t-il briguer un second mandat ?    L'imagination au pouvoir.    Le diktat des autodidactes    Prise de Position : Solidarité avec l'entraîneur Belmadi malgré l'échec    Ils revendiquent la régularisation de la Pension complémentaire de retraite: Sit-in des mutualistes de la Sonatrach devant le siège Aval    Coupe d'afrique des nations - Equipe Nationale : L'Angola en ligne de mire    Suite à la rumeur faisant état de 5 décès pour manque d'oxygène: L'EHU dément et installe une cellule de crise    Pôle urbain Ahmed Zabana: Ouverture prochaine d'une classe pour enfants trisomiques    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Tamanrasset plombée par l'insécurité
Terrorisme et contrebande
Publié dans El Watan le 17 - 05 - 2012

Samedi 3 mars 2012. Attentat dans le Sahara. Tamanrasset, à 2000 kilomètres au sud d'Alger, est tirée brusquement de sa torpeur millénaire.
Tamanrasset.
De notre envoyé spécial

Un attentat kamikaze, 180 kilos de TNT, viennent de souffler les bâtiments du groupement de gendarmerie faisant une vingtaine de blessés parmi les gendarmes, pompiers et passants et tuant les deux kamikazes (maliens), chair à canon du très mystérieux groupuscule terroriste : le Mouvement pour l'unicité et le djihad en Afrique de l'Ouest, commanditaire de l'attentat. Porte sud des champs gaziers et pétroliers, ville garnison (EM de la 6e Région militaire), propulsée (en 2010) en première ligne de la lutte contre le terrorisme au Sahel (elle abrite le quartier général du Cemoc, le centre d'état-major commun opérationnel conjoint des armées des pays du champ), Tamenghest paie le prix fort de sa proximité avec le baril de poudre sahélo-saharien.
Plus d'un mois après, la vapeur de psychose écume l'air ; l'incompréhension, l'incertitude quant à l'avenir tancent la ville la plus cosmopolite du Sud algérien. Plus de 100 000 habitants, une superficie représentant le quart de l'Algérie ; une cinquantaine de nationalités différentes, les 48 wilayas présentes. Epargnée par une décennie de guerre civile, l'ancienne oasis, devenue trop vite métropole, découvre le terrorisme. Les nouvelles provenant de l'extrême «sud» sont par ailleurs tout autant explosives.
Le 6 avril, quelque part dans l'espace Azawad. Une bombe à fragmentation fait perdre au Mali son nord : le Mouvement national pour la libération de l'Azawad, après 50 ans de luttes politique et armée, proclame officiellement la sécession de la République du Mali et donne naissance au premier Etat touareg dans la sous-région. Ici, la nouvelle a sonné le tocsin, réveillé les vieux démons de la division et ajoute à la crispation ambiante dans toute la région. Le lendemain, 7 avril, le Premier ministre et SG du RND, Ahmed Ouyahia, se rend dare-dare sur les lieux, échaudé aussi par les velléités de boycott des prochaines élections agitées par une aile de son parti à Tamanrasset, mécontente de la présence sur la liste d'un contrebandier notoire dont le frère est député au… Niger.
Ouyahia s'emmêle les casquettes, promet des logements (16 000 unités), des investissements (création de dizaines de sociétés publiques), de l'emploi et surtout flatte l'ego des autochtones, loue l'esprit «nationaliste» des Touareg Ahaggar. «Jamais dans l'histoire de l'Ahaggar on n'a parlé ni d'abstention ni de boycott. Les Touareg sont de vrais nationalistes et leur défunt chef spirituel, L'hadj Moussa Ag Akhamokh, en a été l'exemple», déclarait lors de son meeting le PM. Akhamokh avait décliné l'offre du général de Gaulle portant partition de l'Algérie entre Nord et Sud.
A l'aéroport, les policiers sont plus nerveux que d'ordinaire. Les gringos, suspects potentiels, passent à la trappe. Fouille tactile. Sur les six kilomètres qui séparent l'aéroport Aguenar- Akhamokh, deux nouveaux points de contrôle de la gendarmerie ont été installés. Les contrôles de police ont également été renforcés sur tous les axes routiers menant de/ou vers Tamanrasset. Faute de place dans les célibatoriums, les renforts de police ont été casés dans l'auberge des jeunes de Tahaggart. La ville somnole le jour, s'ennuie à la tombée de la nuit. L'unique salle de cinéma est fermée depuis des lustres, le théâtre communal aussi.
La bibliothèque municipale est en construction et la maison de la culture est devenue une annexe de la maison de l'artisanat : que des foires et des expositions !
A Tam, dans sa demeure aux portes toujours ouvertes, un chef spirituel, l'amenokal des Touareg Ahaggar, égraine son chapelet d'inquiétude. Ahmed Edaber, cousin de Hadj Moussa Ag Akhamokh, l'amenokal décédé en 2006, n'aime pas l'air vicié qu'inhale à pleins poumons sa ville. «Après l'attentat (du 3 mars contre le groupement de la gendarmerie), nous avons tenu une réunion avec les notables et chefs de tribu et avons saisi officiellement le ministre de l'Intérieur, et avons demandé au président de la République d'assurer la sécurité et la quiétude et de contrôler ces va-et-vient incessants.»
Edaber, après trois mandats de député (RND) - «postes officiels» qui lui vaudront une perte sèche de crédit auprès des Touareg, notamment auprès de jeunes - renonce à briguer un autre mandat, veut redevenir amenokal plein et se retire de la politique. «C'est un choix pour l'Algérie, atteste-t-il, mûrement réfléchi, dicté par les nouvelles donnes et le caractère sensible de la fonction d'amenokal qui ne s'accommode pas de chapelles politiques.» Après 30 ans passés à explorer l'univers du Grand Sud, Marzouk, ingénieur en électronique, le plus amashaq (targui) des Kabyles de Tamanrasset - les dialectes malien, nigérien et algérien du Tamashaq n'ont plus de secrets pour lui - dit ne plus «reconnaître sa ville», la capitale des Kel Ahaggar, tant celle-ci a changé : explosion démographique, expansion anarchique, montée de l'insécurité, contrebande d'armes, drogues, prostitution, sida, terrorisme... Tamanrasset et son oued éponyme n'ont rien d'un long fleuve tranquille.
La ville grandit à vue d'œil : infrastructures routières, zones d'expansion urbaine, touristique, une prometteuse zone industrielle, des équipements publics à l'architecture sans nom, poussent tels des champignons. Ici, l'Etat a dépensé sans compter, fait travailler une main-d'œuvre, étrangère et nationale, par dizaines de milliers. Mais plus que l'argent, l'eau a changé le visage de la ville. Des haciendas avec piscine font leur apparition dans les beaux quartiers ; des jardins fleurissent ; l'agriculture saharienne est promise à un bel avenir.
Projet pharaonique (3 milliards de dollars) l'eau, acheminée du bas In Salah par plus de 1200 km de canalisations, a certes déserté la stèle d'Ilaman - jet d'eau situé au centre-ville et inauguré récemment par Bouteflika - mais elle est là, modérément salée, irrigue les veines asséchées d'une partie de l'agglomération. Néanmoins, Tamanrasset doit encore attendre pour étancher complètement sa soif millénaire, faute… de réseau de distribution aux normes et de stations de déminéralisation. Le chantier devrait, d'après des responsables, être lancé «très prochainement».


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.