Méconnue aussi bien par les Koubéens que par les habitants des quartiers limitrophes, cette magnifique infrastructure culturelle a de quoi séduire le visiteur et l'inciter à y revenir. L'imposant bâtiment, situé au milieu de la cité 180 Logements à Appreval, abrite la Maison des arts et de la musique. Méconnue aussi bien par les Koubéens que par les habitants des quartiers limitrophes, cette magnifique infrastructure culturelle a de quoi séduire le visiteur et l'inciter à y revenir. L'extérieur offre l'aspect d'une mosquée avec une façade comportant de grandes fenêtres sans volets. Le haut de la terrasse est surplombé d'une coupole et l'intérieur est envoûtant par sa décoration fine et recherchée. Outre les lustres suspendus, les grandes colonnes ainsi que les murs de la grande salle sont couverts de carreaux de faïence émaillée, dont les motifs sont presque identiques à ceux des azulejos ornant l'intérieur des anciens palais d'Alger, ou ceux des autres médinas maghrébines. Au bout, un escalier assure l'accès vers les trois niveaux successifs. Tout autour, des encorbellements finement décorés caressent la vue du visiteur en quête d'une réconciliation. Appréciée sous un angle fonctionnel, la structure se présente différemment. Profitant d'un moment situé en-dehors des heures des cours, M. Allaouchiche, directeur de cette institution, a accepté de nous la faire visiter. Au rez-de-chaussée s'étend une grande salle de spectacle attenante à une cafétéria. Le premier niveau abrite le bloc administratif, le bureau pédagogique, une salle de professeurs et 3 salles de solfège. Le deuxième niveau dispose de 7 salles de cours. Le troisième comprend 3 autres salles de cours et 2 grandes salles de danse. «Cette année, nous avons intégré de nouvelles spécialités. Outre le piano classique, le violon, la guitare, la flûte, la trompette, la cithare, des cours sont prodigués concernant l'andalou, le chaâbi, la danse classique, le théâtre pour enfants, le théâtre pour adultes, le dessin et la décoration islamique», a précisé le directeur. Pour des raisons purement pédagogiques, le cursus théorique s'étend sur une durée de trois années de solfège. Le niveau moyen nécessite deux années, le niveau supérieur une seule. «Le dernier niveau est celui des récompenses où l'on décerne différentes médailles. Cette distinction marque la fin des études et assure à l'apprenant le grade de professeur», a encore expliqué M. Allaouchiche. D'après les mêmes déclarations, l'école des arts et de la musique a été baptisée du nom de l'écrivain algérien Abdelhamid Benhadouga (1927-1996) en décembre 2010. «Cette école est une annexe du Conservatoire central d'Alger qui dépend de l'Etablissement arts & culture. Au cours de l'année 2010-2011 à sa première année d'exercice, l'école a accueilli 300 élèves. Ce nombre a enregistré une nette augmentation. Durant l'année 2011-2012, il atteint les 530 élèves répartis entre plusieurs disciplines enseignées», a indiqué ce gestionnaire. Pour rappel, le Conservatoire d'Alger a été fondé en 1897, selon un document remis par M. Allaouchiche. «Ayant connu en 1920 une de ses brillantes distinctions pour la qualité de l'enseignement dispensé, il fut consacré deuxième école des arts après le Conservatoire national de Paris et la meilleure école du bassin méditerranéen», lit-on dans ce document. Affichant un optimisme prometteur, le gestionnaire insiste sur l'impact que pourrait avoir l'action culturelle au niveau des quartiers dit populaires. «Totalisant 25 années d'expérience dans le domaine, je pense qu'il faut assurer la relève des artistes pour conserver notre patrimoine et garder notre part de l'universel ; donc, notre mission est double. Les élèves sont là. Ils ont besoin d'une formation. Dans quelques années, ces mêmes élèves se produiront sur scène. Ainsi, avec le temps, il y aura un effet positif dans ces quartiers environnants», a conclu notre interlocuteur.
