Ghaza (Palestine) De notre correspondant Le président de l'Autorité palestinienne et de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), Mahmoud Abbas, représentant légitime et unique du peuple palestinien, et l'ensemble de la direction palestinienne craignent aujourd'hui qu'Israël – qui ne veut plus entendre parler d'une solution au conflit se basant sur la présence de deux Etats souverains – ne tente de porter atteinte à son intégrité physique, comme ce fut le cas avec son prédécesseur, le défunt Yasser Arafat, dont l'armée d'occupation avait démoli une grande partie du quartier général, où il avait été confiné de 2001à 2004. Le leader palestinien n'a quitté ses bureaux, encerclés par les chars israéliens durant plus de trois ans, que le 25 octobre 2004, jour de son évacuation en urgence vers un hôpital militaire français, près de Paris, où il a succombé le 11 novembre de la même année, dans des conditions obscures, puisque la cause de sa mort n'a jamais été déterminée. Aujourd'hui, l'on parle d'empoisonnement de l'ancien leader palestinien au polonium, une substance radioactive qui a servi à éliminer en 2006, à Londres, Alexandre Litvinenko, un espion russe. D'ailleurs, sur demande de Souha Arafat, sa veuve, la justice française vient d'ordonner une enquête sur les conditions de sa mort. Avant la disparition de Yasser Arafat, qui a refusé de se plier aux conditions israélo-américaines, particulièrement sur la question des réfugiés et leur retour dans leurs terres et leurs foyers, régnait une atmosphère tout à fait comparable à celle d'aujourd'hui. En Israël, dominait un certain Ariel Sharon, issu de la droite israélienne, impliqué dans presque tous les bains de sang palestiniens, dont le plus célèbre fut le massacre de Sabra et Chatila, au Liban en 1982, où des milliers de civils palestiniens, dont des familles entières, ont été tués de sang-froid. Le Likoud veut expulser les Palestiniens hors de Palestine Aujourd'hui, c'est Benyamin Netanyahou, chef du Likoud, le plus grand parti de la droite israélienne, qui dirige l'Etat hébreu. Son gouvernement est une coalition exclusive de la droite et de l'extrême droite israélienne qui appelle au transfert pur et simple des Palestiniens vers d'autres lieux, en l'occurrence les pays arabes. Les menaces qui fusaient régulièrement contre Arafat sont les mêmes rapportées par les médias contre Abbas. Si Arafat était qualifié de terroriste, le ministre israélien des Affaires étrangères, Avigdor Lieberman, n'a pas hésité à accuser le président palestinien Mahmoud Abbas de se livrer «au terrorisme politique contre Israël». Le président de l'Autorité palestinienne «constitue une plus grande menace pour l'Etat juif que le terrorisme armé du Hamas», a dit Lieberman, alors que Abbas n'a jamais caché son rejet de l'utilisation des armes dans ce conflit, étant persuadé que c'est le terrain de prédilection d'Israël qui possède l'une des armées les plus puissantes du monde. Des sources israéliennes affirment que l'Etat hébreu prépare une grande campagne médiatique en collaboration avec les services sécuritaires israéliens pour ôter toute légitimité au président Abbas. Cette campagne israélienne, à caractère international, vise à faire croire que les positions politiques du président palestinien visent à porter atteinte à Israël et à rejeter le droit du peuple juif en sa terre. Mais c'est le refus de Mahmoud Abbas de faire des concessions sur la question du droit de retour des réfugiés, assimilé en Israël comme la fin de l'Etat hébreu, qui lui vaut toute cette virulence. La direction palestinienne prend ces accusations au sérieux, la preuve est qu'elle en a fait part aux Nations unies, à la direction américaine et au Quartette international pour la paix au Proche-Orient.