Dans certaines localités, l'absence d'agents de l'ordre, devant réguler la circulation routière, laisse libre cours à des pratiques pour le moins étonnantes. Des jeunes se substituent aux policiers. Ils règlent la circulation routière en intervenant au cœur des embouteillages et démêlent les voitures qui s'enchevêtrent. A Haouch Souachet, dans la commune de Bordj El Kiffan, un jeune, atteint d'une maladie mentale, vêtu d'un brassard vert fluorescent, arrive remarquablement à organiser les files de voitures qui s'embourbent sur le pont rétréci en goulot d'étranglement. Les automobilistes, conscients de son rôle, lui donnent parfois des pièces de monnaie. En dépit de l'existence d'une brigade de gendarmerie au niveau du Haouch et la présence d'un barrage à quelques encablures seulement du lieu, les éléments de la gendarmerie n'interviennent jamais. Pis encore, les voitures de police qui passent au beau milieu de cette indescriptible anarchie se frayent un chemin simplement pour eux, mais n'interviennent jamais pour rétablir la circulation. A Rouiba, les automobilistes, qui tentent d'éviter les embouteillages en empruntant un détour par le lieudit Braïdia, se retrouvent généralement bloqués au niveau de la première intersection. La file de voitures qui se forme est tellement importante qu'elle nécessite l'intervention d'agents de police afin de réguler le flux de véhicules. Néanmoins, ce rôle est revenu aux jeunes gens qui habitent aux alentours de l'intersection. Animés certainement d'un esprit de bénévolat, ils essayent, le temps d'une prompte intervention, de fluidifier la circulation. Cette situation devrait inciter les pouvoirs publics à dépêcher davantage d'agents de l'ordre pour réguler la circulation routière.