Onze ans après son introduction dans le système éducatif, « il est inconvenable que tamazight soit considérée comme matière facultative en Kabylie », s'est désolé, hier matin, Boudinar M'henna, président de l'association des enseignants de tamazight de la wilaya de Tizi Ouzou, lors d'une conférence de presse animée en compagnie des membres de son bureau au siège des œuvres sociales de l'éducation. Selon leurs déclarations, « des enseignants de cette matière ne sont pas payés depuis deux ans alors que d'autres ne sont titularisés qu'après dix ans d'enseignement ». « Est-il concevable que le nombre de postes ouverts pour le concours de recrutement des PCEF soit uniquement de douze alors qu'il existe un déficit flagrant d'enseignants ? », lit-on dans la déclaration liminaire des conférenciers. Pour étayer le constat de précarité de cette catégorie, les orateurs annoncent que sur les 247 enseignants de tamazight en exercice, seuls 56 sont titulaires, 191 sont contractuels (dont 75 au cycle primaire) et une douzaine affectée au secondaire dont deux sont des inspecteurs de l'enseignement de cette matière.