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«Les multiples voies de valorisation doivent être adaptées aux besoins de notre économie»
Akli Moussouni. Expert en développement à propos du recyclage des déchets
Publié dans El Watan le 22 - 02 - 2014

-Le concept du recyclage est différemment perçu par les populations et selon le niveau du développement des pays. Les Algériens peuvent-ils être acteurs dans la réussite de l'opération du tri et de la collecte des déchets ?
La technologie et l'innovation n'ont pas laissé place au doute sur la réutilisation des sous-produits dans les pays développés. Toutefois, il n'est pas exclu que des produits dangereux pour la santé publique ne soient pas interceptés par nos douanes, du fait qu'elles ne disposent pas de savoir-faire en la matière pour faire barrage à de tels produits. Mais aussi des voies de valorisation des sous-produits sont connues et exploitées, comme le compostage de la matière organique pour l'amendement du sol. Il n'y a pas de raison objective qui empêcherait les Algériens de s'impliquer dans une dynamique porteuse de bonheur, à savoir l'hygiène de vie.
-Quelles sont les autres difficultés que rencontre le secteur du recyclage en Algérie ?
L'activité du recyclage des déchets en Algérie est aléatoire, puisqu'elle ne concerne que les plastiques, le métal et la cellulose qui ne représentent qu'une infime partie des déchets des ménages. Aussi, le tri ne se fait pas pour alimenter une industrie de transformation afin de répondre à un besoin économique. Ce dernier nécessite toute une réglementation, une nomenclature des déchets susceptibles de valorisation à travers plusieurs voies ; des études d'impact sur la compétitivité des productions mères, sur l'environnement et la santé publique… bref, c'est tout un arsenal d'outils techniques et juridiques qu'il y a lieu de créer et mettre en œuvre. Toutefois, un grand souci reste à résoudre, à savoir l'implication des producteurs des déchets, et du citoyen en particulier. Là aussi il faut faire appel aux mécanismes de développement propre, qui font appel à leur tour à la motivation de toutes les parties et la force de la loi lorsqu'il s'agit de protéger l'environnement. Je précise que l'idée n'est pas de mettre un gendarme derrière chaque citoyen,
-Quel sera l'impact de l'usage de la matière recyclée sur le coût des produits ?
Le terme de recyclage identifie des produits très différents entre eux, aussi bien de par les caractéristiques que de leurs qualités et de leurs contenus en éléments indésirables qui peuvent compromettre cette action et donc en limiter l'emploi. On ne peut pas tout recycler malheureusement, que ce soit pour des raisons techniques ou économiques. Toutefois, pour gagner en compétitivité de par le monde on fait appel à tout ce qui réduit les coûts de production. Parmi les mesures phares de cette démarche, la valorisation des sous-produits, quelle qu'en soit la nature est rentrée dans les mœurs des opérateurs économiques. A titre édifiant, dans les bases de vie chinoises du chantier de l'autoroute Est-Ouest, on a bien récupéré des environs le fumier pour produire du biogaz comme énergie. L'impact premier réside, pour notre pays, dans le fait de vivre dans un milieu sain et gagner directement et indirectement en économie. C'est la transformation d'une contrainte écologique en opportunité économique.
-L'Algérie possède-t-elle la technologie qu'il faut pour recycler tous les déchets, notamment les déchets électroniques ?
Les déchets de l'industrie manufacturière et électronique relèvent d'autres compétences, mais ils ne représentent qu'une infime partie vu que nous ne disposons pas d'industrie (un secteur qui n'intervient que dans 3% du PIB (Produit intérieur brut), encore moins de technologie de recyclage. Toutefois, les déchets provenant des produits de l'importation sont légion. Il n'y a qu'à voir les monticules de pneus usagés et la quantité de lubrifiants non récupérés. Le recyclage de ces résidus est un gain économique direct. Imaginez un instant que tous nos pneus usagés soient transformés en tapis multicolores pour couvrir nos trottoirs ! D'autres déchets comme le PET (bouteilles d'eau et boissons gazeuses…), il y a nécessité de faire appel à des processus technologiques pour leur traitement et recyclage dans l'habillement par exemple. Les voies de valorisation sont multiples, elles doivent faire l'objet d'expertises pour les adapter aux besoins de notre économie.
-Vous plaidez pour le remplacement de l'économie qui se base sur l'exploitation des ressources naturelles disponibles par celles qui s'appuient sur le recyclage de la matière première pour lui donner une longue durée de vie. Ce modèle est-il applicable dans le cas de l'économie algérienne ?
Absolument. La récupération de l'eau des effluents, de la matière organique, des résidus industriels et la valorisation des énergies renouvelables dont le pays dispose en quantités inestimables (chaleur et lumière), ainsi que l'utilisation rationnelle des ressources hydriques sont autant d'éléments qui doivent servir de moteur du développement propre et durable hors hydrocarbures. A titre édifiant, rien que pour l'industrie oléicole (extraction d'huile d'olive et confiserie d'olive de table), nous perdons chaque année en moyenne 20 000 tonnes de matières organiques, 21 000 tonnes de matières énergétiques, (équivalentes à 20 000 tonnes de asoil). Ainsi, 300 tonnes d'azote et 1000 tonnes d'éléments minéraux (potassium, phosphore, calcium, magnésium…). Ajouté à cela environ 20 000 m3 dont le pouvoir polluant est de 600 fois, c'est-à-dire capable de polluer 12 millions de m3 d'eau des barrages. A cela s'ajoute le rejet du lactosérum des laiteries qu'on peut évaluer annuellement à 240 000 tonnes, 1 400 000 tonnes des rejets du secteur avicole, sans compter les émondes de marchés, les déchets d'abattoirs et de l'industrie agroalimentaire, de l'industrie manufacturière, l'industrie du bois, etc. Auxquels il faut rajouter environ 5 à 6 millions de tonnes de déchets ménagers et les boues d'épuration urbaine et agroalimentaire. Le secteur industriel produit des quantités de déchets qui sont plus faciles à traiter à la source.
-Ce travail se fait-il dans les usines ? Comment voyez-vous le rôle de l'Etat dans la généralisation du traitement des déchets
industriels ?
La prudence doit être observée quant au traitement et éventuellement la réutilisation de ces derniers, sachant que leur nomenclature est très variée, contrairement à celle des déchets organiques compostables qui en compte 34, selon le «Catalogue européen des déchets» (D. L. 10/5/1995 n°162). Il n'est pas toujours évident que les déchets des établissements industriels soient réutilisés dans ces mêmes entités économiques pour des raisons techniques. En principe, les produits issus du recyclage ne sont jamais réutilisés dans l'industrie agroalimentaire. Le ramassage de tous les déchets et la généralisation de leur traitement est un mythe. Le rôle de l'Etat doit être visible à toutes les étapes : de la production au recyclage par tous les moyens d'intervention (sensibilisation, règlementation, subvention, obligation, orientation, contribution, etc). Il s'agit bel et bien d'une politique environnementale.


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