La visite à Alger du ministre de la Défense français, Jean-Yves Le Drian, s'est achevée hier sur fond de redéploiement des forces françaises au nord du Mali. Au cours de cette visite de deux jours axée essentiellement sur la situation au Sahel, notamment le Mali et la Libye, les parties algérienne et française ont convenu de renforcer leur coopération. Concomitamment à cette visite, la France a annoncé le prolongement de l'opération Serval au Mali. Une centaine de soldats français en provenance d'Abidjan ont été envoyés en renfort à Gao. L'Algérie, de son côté, œuvre à une rencontre de réconciliation entre les parties en conflit au Mali afin que cessent les troubles et que revienne la paix. «Notre coopération dans le cadre des opérations de lutte contre le terrorisme au nord du Mali est déterminante pour la stabilisation de cette région. L'Algérie et la France ont un ennemi commun», soulignait M. Le Drian dans un entretien accordé à El Watan. L'Algérie ne cesse, de son côté, de rappeler à ses interlocuteurs que la grande menace sur le Sahel émane aussi de la Libye, où le trafic d'armes a contribué largement à armer le terrorisme au Mali. L'intervention de l'OTAN a occasionné la situation de chaos dans laquelle se trouve la Libye voisine, fragilisant la sécurité dans toute la région. Alors que le ravitaillement des forces françaises en carburant aux frontières du Mali est assuré par l'armée algérienne, des opérations combinées ont aussi eu lieu au nord du Mali, selon une source française qui s'est confiée au Journal du dimanche. Les Français veulent aujourd'hui, selon la source de ce journal, «obtenir des deux côtés des frontières algéro-malienne et algéro-libyenne du renseignement algérien en temps réel ou avoir des officiers de liaison».