De toutes ces anomalies qui collent immanquablement à une cité clochardisée, on tire des modèles pour perpétuer la médiocrité et remuer le couteau dans la plaie dans un Souk-Ahras où le beau se meurt. Il y a quelques années, les responsables chargés de l'embellissement du nouveau boulevard de la cité Skanska, ont offert à la population, après concertation d'une certaine caste d'artistes, deux lions dormants qui vous choquent par le choix de la couleur, leur position et la rudesse de la touche. Ces animaux emblèmes à la poitrine saillante et au regard altier, tels qu'illustrés dans les livres d'Histoire ou présentés à travers les sculptures et autres œuvres d'art millénaires, sont réduits, à l'ère des bons de commande tous azimuts, en êtres mesquins, somnolents et sans reliefs. A une cinquantaine de mètres de cette «calamité», une nouvelle «forme» en béton est récemment sortie du néant pour signer un autre affront à l'âme artistique. Il s'agit de 5 épis montant, pivotant à la moindre brise vers la direction du vent, enfoncés dans un semblant de mur à triangle et à fresques décoratives faites de faïences de cuisine ou de salle de bain. Les épis accrochés sur des mâts branlants, risquent à tout moment de s'abattre sur les passants et le mur à faïence prive de vue les automobilistes de la route nationale n°16.