Ayant fui leur habitation durant la décennie noire, la famille de Ammi Djillali, la cinquantaine, s'est refugiée dans un taudis qu'elle a dressé au douar Chaaba Hamra aux abords de Djidiouia, à quelque 40 km du chef-lieu de wilaya. Depuis, la famille a grandi. Ils sont ainsi huit dont deux handicapés, Wahiba et Abdelwahab, âgés respectivement de 11 et 6 ans, à vivre entassés dans un enclos bâti en taule et autres objets hétéroclites. Le père, un veilleur de nuit pour une mensualité de 5000 DA, se dit impuissant à subvenir aux besoins de ses enfants, notamment les handicapés. «Je vis les larmes aux yeux surtout quand je vois mes enfants manquer de tout, notamment un toit pour s'abriter», a-t-il lancé, en ajoutant une phrase lourde de sens: «je ressens que mes enfants m'en veulent pour les souffrances qu'ils endurent et je sais qu'ils sont fragilisés moralement mais je n'y peux rien». «J'ai usé de tous les moyens pour convaincre les responsables locaux de me soustraire de cette situation mais toutes mes doléances sont restées vaines», dit-il.