Psychologue en relations humaines et consultante indépendante en communication sociale et droits des femmes, Mme Khira Taleb tente d'expliquer toutes les formes de violence qui ébranlent la société algérienne. Mme Taleb estime que la violence est omniprésente dans les médias numériques, tant dans les films, les jeux vidéo, Internet et les réseaux sociaux. «Les jeunes sont de plus en plus en contact avec des images violentes. Elles ont des répercussions directes sur le comportement des jeunes car ils sont plus influençables». Elle précise, toutefois «Il y a une inconscience à vouloir se soulever. Tout est prétexte pour se rebeller». La sociologue qui a tenté une expérience politique en se présentant aux dernières législatives avec une liste majoritairement féminine, pense, néanmoins, que perdre dans un scrutin dominé par les hommes et où les dés étaient déjà jetés, est peut-être une sorte de violence. «Peut-être que j'avais choqué la population en concoctant une liste composée en majorité de femmes, mais, les législatives étaient une gageure pour une femme. Sauf que, je n'avais pas besoin d'être parrainée par un parti pour être sur une liste et, et c'est important, quand il y a une connaissance du terrain, il y a forcément une reconnaissance de la population. Et puis, les erreurs d'hier sont les forces de demain». Bonne joueuse que cette dame ! En dépit de tout, elle demeure optimiste : «Il y a des moments dans notre vie où notre engagement envers les autres nous procure et nous donne une sensation de bien-être et cela malgré les embûches, les peines et le découragement. Dans toutes les circonstances, on doit rester zen !» Ne perdant pas espoir et perpétuellement interactive, elle s'attelle à écrire ses mémoires : «c'est pour imprimer une longue expérience capitaliser sur le terrain, sans aucune prétention !» Infatigable, Khira Taleb prépare des projets. «A partir du mois de février, je commencerai une série de formation au Maroc et en Tunisie sur le concept du genre et des genres et le concept de la politique et des politiques». Et en Algérie? l'a-t-on interrogée. «Nul n'est prophète dans son pays», s'est-elle contentée de rétorquer, quelque peu embarrassée.