Le coup d'envoi du Salon national de l'artisanat saharien auquel ont pris part 153 artisans venus de 23 wilayas du pays a été donné, avant-hier en fin de journée, à Tamanrasset. L'ouverture de cette manifestation, qui en est à sa 14e édition, a été présidée par la ministre du Tourisme et de l'Artisanat, Nouria Yamina Zerhouni, accompagnée du ministre de la Jeunesse, Abdelkader Khomri, et de la ministre déléguée, chargée de l'Artisanat, Aïcha Tagabou. La bijouterie traditionnelle, la joaillerie, la maroquinerie, la céramique, la tapisserie, le textile, l'ébénisterie et la dinanderie sont, entre autres, les activités présentes à ce salon qui se veut un carrefour de jeunes talents et un rendez-vous pour l'échange de connaissances et d'expériences visant le développement, la promotion et la sauvegarde des métiers de l'artisanat. Le comité d'organisation, présidé par le directeur de la Chambre d'artisanat et des métiers (CAM) de la wilaya de Tamanrasset, a, en outre, consacré plusieurs rayons et stands à la datte et à l'exposition de produits apicoles de fabrication saharienne. La surprise de cette édition a été, faut-il le noter, créée par l'artiste de l'Ahaggar, Lagraoui Abdelkader, qui a réussi la présentation de plusieurs objets artisanaux sur des planches de dessin, légendés par des notes sous forme de conte. Retraité de l'éducation qu'il est, Abdelkader a réussi à emballer l'assistance et flatter l'ego des représentants du gouvernement qui se sont irrésistiblement laissés emporter par la littérature et la poésie du Sahara. Sans la moindre hésitation, la ministre du Tourisme a donné son accord de principe pour l'édition d'un recueil des 74 œuvres qu'Abdelkader avait réalisées en guise d'hommage à cet homme et de reconnaissance à ses prouesses d'artisan. Le directeur de la CAM, Mourad Saïdani, s'engage, quant à lui, à accompagner l'artiste en lui dédiant des espaces au centre de la promotion des métiers de l'artisanat, inauguré à l'occasion avec pour but de sauvegarder cette activité et parvenir à reproduire les dessins en objets réels, et ce, en exploitant des ressources humaines et matérielles locales. L'exemple des artisans de cuir a été aussi mis en relief lors de ce salon, qui a vu le lancement de la deuxième session de formation au profit des artisans de maroquinerie. Les bénéficiaires de la première session ont eu ainsi l'opportunité d'exposer leurs produits réalisés suivant les nouveaux procédés de fabrication appris lors de la formation. Le salon, qui s'étalera jusqu'au 1er janvier 2015, leur sera exclusivement dédié pour «la commercialisation de leurs produits», a tenu à souligner la ministre déléguée, chargée de l'Artisanat, Tagabou Aïcha, avant d'appeler les jeunes à s'orienter vers des micro-entreprises qui contribueront à la promotion de l'artisanat et au développement de l'économie locale et nationale. A l'occasion, 10 artisans activant dans le domaine de la maroquinerie se sont vus attribuer des chèques de 250 000 DA chacun dans le cadre de l'accord de coopération signé récemment entre la CAM de Tamanrasset et l'Agence locale de gestion du microcrédit (Angem). Dans le même sillage, le wali de Tamanrasset a, de son côté, promis de dégager une assiette d'une superficie de 400 m² pour la construction d'une tannerie pilote prévue à In Zaouen, localité située à 5 km à la sortie sud de Tamanrasset. Quatre prix ont été décernés en marge de la manifestation aux meilleurs artisans bijoutiers et du cuir, au doyen des artisans et à l'artisan moudjahid.
