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Ali Benflis. Président de Talaîou El Houriyet : «L'Etat est menacé, la cohésion nationale fragilisée, la société dévitalisée...»
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Publié dans El Watan le 23 - 02 - 2015

L'administration vient de vous donner l'autorisation de tenir le congrès constitutif de votre parti après plusieurs mois de tergiversations. Est-ce pour vous synonyme de dégel ? Comment considérez-vous une telle décision ?
Vous faites bien de rappeler le temps particulièrement long qui s'est écoulé avant que nous soit accordée l'autorisation de tenir le congrès constitutif de notre parti. Il s'agit de huit mois pendant lesquels nous avons été indûment privés d'un droit politique fondamental, celui de créer une formation politique et d'y défendre nos idées et nos convictions ainsi que le projet politique en lequel nous croyons. Créer un parti politique n'est ni une faveur que l'on fait ni un privilège que l'on concède de manière subjective et discrétionnaire. C'est un droit absolu qui doit être absolument respecté. Vous comprendrez donc que je ne donne aucune autre signification à la décision prise d'autoriser Talaîou El Houriyet à tenir son congrès constitutif.
Est-ce le signe d'un dégel, comme vous le dites ?
Personnellement je ne le crois pas et je pense qu'une telle lecture de cette décision serait excessive et réductrice. Ce n'est pas parce que le droit de créer un parti politique a été tardivement respecté qu'il faut nécessairement y voir un ressaisissement du régime politique en place. Le dégel, si dégel il doit y avoir, interviendra le jour où ce régime politique se résoudra enfin à admettre que notre pays est dans une impasse politique, économique et sociale, que sa part de responsabilité dans cette impasse est lourde et que la pérennité de l'Etat national, la cohésion de la nation et l'harmonie de notre société lui commandent de s'armer de lucidité et de courage et de s'engager sur la voie du changement.
Vous annoncez aussi que les premières assises de votre parti auront lieu la première semaine de juin. Pensez-vous être prêt dans ces délais ?
Pour moi, les délais sont fixés pour être tenus et nous nous y tiendrons. Si l'échéancier que nous avons prévu n'est contrarié par aucun autre développement ne dépendant pas de notre volonté, le congrès constitutif de notre parti se tiendra à la date annoncée et, je vais vous surprendre, peut-être même un peu avant.
Durant ces huit longs mois, nous ne sommes pas restés les bras croisés à compter les jours qui passaient. Non, nous avons investi le terrain dans les limites que nous permettait la loi. Nous nous sommes astreints à un strict respect de la législation en vigueur, mais cela ne nous a pas empêchés d'agir et de nous préparer pour toutes les éventualités. Sachez que nos dossiers étaient ficelés pour les trois scénarios envisageables : celui du refus, celui du silence et celui de l'accord donné à la tenue du congrès constitutif de notre parti. Nous étions donc fins prêts, qu'il s'agisse de l'action politique ou des moyens de droit.
Aujourd'hui que l'autorisation nous a été accordée, le dispositif prévu est entré dans sa phase de mise en œuvre. Nos bureaux provisoires dans les 48 wilayas du pays, qui sont déjà constitués, seront installés formellement d'ici la première semaine du mois de mars au plus tard. La constitution des représentations du parti au niveau de nos communes a été, elle aussi, entamée depuis un certain temps et elle est en bonne voie. Je compte entreprendre dès cette semaine des consultations sur la composition de l'instance nationale de préparation du congrès constitutif du parti et de ses huit commissions ; je compte installer officiellement cette instance avant la fin de la première semaine du mois de mars.
Nous envisageons de réunir les quatre congrès régionaux du parti courant avril.Et nous aurons le mois de mai pour mettre les dernières touches à la tenue du congrès constitutif de Talaîou El Houriyet. Voilà notre feuille de route. Elle est réaliste et mesurée, elle est calculée et praticable. Prions pour que rien ne vienne la contrarier.

Talaîou El Houriyet ne serait-il pas une copie conforme du parti dans lequel vous avez fait votre parcours politique ?
Permettez-moi de vous dire ce que Talaîou El Houriyet ne sera pas et ne sera jamais. Il ne sera pas un parti-alibi dont le seul mérite serait de servir de parure à un multipartisme de façade ; il ne sera pas un parti distributeur de soutien et d'allégeance ni un parti clientéliste ; il ne sera pas un parti constamment aux aguets pour s'assurer du sens des vents, des faveurs, des privilèges et des largesses rentières ; il ne sera pas un parti qui bradera son projet politique ou y renoncera pour faire sien celui des autres par des calculs étroits et intéressés, la recherche du confort immédiat et pour être dans les bonnes grâces des gouvernants du moment. Nous avancerons vers nos concitoyennes et nos concitoyens à visage découvert et la main tendue, avec un projet politique qu'ils jugeront eux-mêmes. S'ils nous accordent une majorité de gouvernement, nous gouvernerons avec dévouement, honnêteté et sincérité ; s'ils nous renvoient à l'opposition, nous nous opposerons avec rigueur, vigueur et responsabilité. Nous serons donc un parti légitimiste, légaliste et citoyen.
Et nous sommes un parti né de la seule volonté de ses militants. Nous avons une vision de l'Algérie de demain et nous disposons d'un projet global de la traduire en nouvelles réalités politiques, économiques et sociales. Notre filiation, c'est la République démocratique et sociale, dans le cadre des principes islamiques dont ont rêvé nos pères et qui n'a pas vu le jour.
Nous sommes un parti national démocrate. Je sais que certains se réclament aussi de cette filiation historique et de cette identité politique. La différence entre eux et nous, telle que je la conçois, s'établira et se vérifiera à travers les choix et le contenu des programmes politiques, à travers les pratiques et les méthodes de fonctionnement de nos partis et, par dessus tout, à travers notre capacité à persuader de la justesse des idées que nous portons et de leur aptitude à puiser la confiance de la seule source qui vaille, celle du peuple souverain.
Nos militants, nos sympathisants, nos soutiens et les membres fondateurs ne se seraient sans doute jamais donné toute cette peine pour produire un ersatz de parti. Seul un véritable parti moderne et performant mérite leur abnégation et leur sacrifice. Nous devons bien cela à notre peuple et à nous-mêmes qui entendons le servir.
L'Algérie est en crise. Estimez-vous que créer un parti sur une scène qui connaît déjà une overdose de formations politiques sans ancrage est un moyen de l'en sortir ?
J'ai toujours trouvé profondément injuste que l'on parle de formations politiques majoritaires et de formations politiques sans ancrage dans notre société. Y a-t-il eu des élections régulières pour conforter ce constat de manière indubitable et irrécusable ? Vous le savez, je le sais et tout notre peuple sait que toutes les élections, de la base au sommet, ont été réduites à d'indignes allocations de quotas électoraux par un appareil politico-administratif que ne guide que le souci de punir ou de récompenser en fonction des soumissions ou de ce qu'il considère être des insubordinations. Qui pèse quoi sur la scène politique nationale ? Qui représente qui et quoi dans nos institutions nationales et locales ? Qui a été véritablement porté au pouvoir et qui a été réellement renvoyé à l'opposition par un verdict populaire authentique ? Nul ne le sait ou, à tout le moins, moi je ne le sais pas et je ne crois pas être le seul. Aussi longtemps que cette question de la sincérité de l'urne et du scrutin — et donc de la légitimité — n'auront pas été tranchées, tout jugement sur le poids et l'influence des partis ne saurait être autre chose qu'un jugement de valeur, donc un jugement susceptible d'être arbitraire et, partant, non fondé. Oui, la grave crise politique actuelle a joué un grand rôle dans la création de Talaîou El Houriyet. Cela n'a pas été le seul facteur, mais il a été l'un des facteurs les plus déterminants.
Je l'ai déjà dit et je tiens à le réitérer ici : si en Novembre 1954, le devoir national avait pour objectif la libération du pays, ce même devoir national nous dicte l'obligation de participer à la construction d'une Algérie démocratique. Nul ne peut se dérober, aujourd'hui, à cet appel du devoir national et certainement pas nous. Nous ne pouvions nous résigner à rester des témoins passifs alors que notre pays s'abîme dans une crise politique, économique et sociale d'une gravité exceptionnelle, sans précédent. L'Etat national est menacé, la cohésion nationale est fragilisée, la société toute entière est dévitalisée. Créer un parti politique dans ces conditions n'est ni une lubie ni un hobby, cela s'appelle un acte patriotique.
C'est dans vos colonnes que j'ai développé pour la première fois, il y a de cela plusieurs mois, ce que j'ai dénommé «un processus global de sortie de la crise de régime». Je l'ai développé depuis à plusieurs reprises. C'est là notre acte patriotique et c'est là notre contribution, quel que soit son mérite, à l'avènement de l'alternative démocratique en laquelle nous croyons et à laquelle tout notre peuple aspire. Ce n'est que notre contribution, mais nous la croyons nécessaire et utile. Le peuple en jugera.
Le pays connaît aussi des problèmes de gouvernance économique, d'évasion fiscale, de corruption… En un mot, la désorganisation que vit l'économie est ahurissante. Quelles solutions préconisez-vous ?
Plus d'un demi-siècle après l'indépendance du pays, l'économie nationale reste purement rentière. Que de temps perdu, quel échec affligeant ! Notre économie entretient aussi une relation d'absolue dépendance avec l'étranger pour presque tous les besoins nationaux, y compris les plus essentiels. Toutes ces contreperformances que nous n'avons cessé d'accumuler ont leurs raisons. Elles ne sont pas dues à un manque de moyens car nous en avons disposé et nous en disposons toujours et de beaucoup. Elles ne sont pas dues non plus à la rareté ou à la qualité de la ressource humaine, celle-ci existe et se révèle performante dès qu'une chance lui est donnée.
Elles ne sont pas dues aux exemples de réussite dont nous aurions pu nous inspirer si l'imagination était venue à nous manquer. Ces exemples de réussite abondent autour de nous et ont été le fait de pays disposant de bien moins de moyens que le nôtre. Non, la raison de nos contreperformances économiques est à rechercher ailleurs et cette raison se décline en quatre mots : les mauvais choix politiques.
Et les ravages occasionnés par ces mauvais choix politiques ont été amplifiés ces dernières années par la véritable entreprise de prédation à laquelle a été soumise l'économie nationale par la corruption, la fraude généralisée au commerce extérieur, la fuite de capitaux, l'évasion fiscale et les rentes de situation indues que le régime politique lui-même a créées au profit exclusif de ses clientèles diverses et variées.
Voilà tous les maux dont souffre l'économie nationale et dont elle continuera à souffrir aussi longtemps qu'une œuvre de redressement national n'aura pas été mise en marche. Avec tous les moyens financiers dont la seule évocation donne le vertige, le régime politique en place n'aura pas été l'auteur du miracle économique algérien.
Loin de là, hélas. Pourtant, il a eu pour lui le temps – 16 années –, l'argent – plus de 600 milliards de dollars – et la discipline de fer que peut imposer toute autocratie. Tout cela a été vain et le pays en est toujours à la case départ. Ne nous trompons pas, l'état de notre économie est à l'image de tout le reste et en particulier à l'image d'un régime politique dépassé, sans prise sur les événements, sans vision et sans projet. Le redressement de notre économie ne pourra pas s'accomplir isolément de l'entreprise globale de renouveau national. L'avenir de notre économie est aussi dans l'alternative démocratique.
Vous organiserez demain, avec la CNLTD, des sit-in pour soutenir la contestation contre le gaz de schiste, mais vous ne sortirez pas avec des slogans politiques. Pourquoi ?
Pour trois raisons bien simples. La première est que l'objet de ces rassemblements réside dans la solidarité et le soutien à apporter à nos concitoyens d'In Salah. Il est donc naturel que les slogans qui seront arborés ou scandés portent sur l'objet même de ces rassemblements. La seconde raison est que des slogans autres que ceux-là auraient dilué ou obscurci le sens de notre message de solidarité et de soutien. Et en toute franchise, la troisième raison est que des slogans politiques nous auraient certainement valu des griefs de récupération politicienne de la pénible épreuve que vivent In Salah et tous nos concitoyens de la région.
Ce dont nous sommes les témoins à In Salah est un éveil de la citoyenneté. Ils sont les acteurs de cet éveil, tout l'honneur et le mérite leur en reviennent. Nul n'entend s'approprier ou confisquer ce qui leur revient de droit.
Comment voyez-vous l'avenir énergétique du pays, au moment où les hydrocarbures conventionnels commencent à s'amenuiser ?
Nul n'est censé réinventer la roue aujourd'hui. Faisons simplement ce qu'ont fait avant nous des Etats responsables et sérieux. Et commençons par le commencement. Débattons et adoptons une stratégie nationale de l'énergie. Dans le cadre de celle-ci, entendons-nous sur la part de chaque source d'énergie – conventionnelle, non conventionnelle et renouvelable – dans notre futur mix énergétique.
Fixons, une bonne fois pour toutes, des objectifs chiffrés et un échéancier daté d'ici 2050 en passant par 2030 et 2040. Evaluons rigoureusement le coût de ces programmes et planifions l'allocation des ressources, au besoin par des lois-programmes. Voilà la manière avec laquelle tout le monde procède, pourquoi pas nous ? N'oublions pas simplement que lorsqu'il s'agit de l'énergie, ce sont des besoins de cette génération et des générations à venir.


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