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Hassan Sylla Bakari. Ministre tchadien de l'Information et de la Communication : «Il nous faut une télé panafricaine»
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Publié dans El Watan le 26 - 02 - 2015

-Lors de votre discours à l'ouverture des travaux de la 6e assemblée générale du Forum des éditeurs africains (TAEF), vous avez évoqué l'idée de créer une chaîne de télévision et une radio panafricaines. Qu'est-ce qui motive la création d'un tel projet ?
D'abord, je tiens à préciser que ce n'est pas un projet du ministre de la Communication. Il s'agit d'un projet du chef de l'Etat, Son Excellence Idriss Déby Itno. Le Président a autorisé, il n'y a pas longtemps, l'organisation à N'Djamena du Salon international des technologies de l'information et des télécommunications. Ce rendez-vous a débouché sur le Manifeste de N'Djaména.
Le chef de l'Etat a dit qu'il était d'accord avec le contenu de ce manifeste. Il y a un constat aujourd'hui, les sons et les images de l'Afrique viennent d'ailleurs. Et tout ce qui est diffusé sur certaines chaînes ce sont d'abord des images d'une Afrique négative ou d'une Afrique qui tend la main.
Si ce n'est pas cela, ce sont celles de nos enfants que l'on montre sales et avec de la morve dégoulinant sur leur visage et ayant le ventre ballonné.
Le continent y est souvent décrit comme étant synonyme de guerre, de violences et de terrorisme. L'image qui est donnée à voir par les télévisions dont je parle est celle d'une Afrique barbare, répugnante et repoussante. Avant que cela ne devienne une habitude, il est temps que les Africains se mettent ensemble et pensent à l'avenir. Il faut changer tout cela. C'est une urgence.
-Et c'est quoi l'avenir pour le Tchad ?
L'avenir, ce sont les NTIC. Il faut que nous nous les appropriions. Pour y parvenir, le Tchad a décidé d'ouvrir un centre africain des technologies de l'information et des télécommunications qui s'appellera le CATI. Dans ce centre, il y aura 8 pôles. Le pôle essentiel est consacré à la radio et à la télévision panafricaines dont je viens de parler. Si le monde arabe a réussi à se libérer du joug médiatique occidental, c'est parce qu'il a, entre autres, une télévision forte qui s'appelle Al Jazeera. Si les Etats-Unis ont aujourd'hui une voix qui porte, c'est grâce à CNN.
Et nous, est-ce que nous avons tout cela ? Non. Il nous faut donc une chaîne panafricaine pour l'Afrique. Nous avons décidé de consacrer un espace et des moyens pour la réalisation de ce projet. Mais pour que cela fonctionne, il nous faut un centre appelé à devenir un incubateur pour tout ce qui concerne les expériences des jeunes et un accélérateur. Il faut que cette structure soit capable également de protéger les œuvres faites par les Africains et produites en Afrique.
-Le Tchad compte-il réaliser ce projet seul ?
Nous avons proposé le projet à l'Union africaine lors de sa 26e assemblée générale. Il a été salué par tous les participants. Le projet a été validé tel quel tant au niveau du Comité des représentants permanents de l'UA (Corep) qu'au niveau des chefs d'Etat. L'Union africaine a félicité le président tchadien pour le cadeau qu'il a offert à l'Afrique. Il a été demandé à ce que l'Union et le Tchad se rapprochent. Maintenant, nous avons un délai de trois mois pour mettre cela en œuvre.
-Maintenant que l'UA vous a donné son quitus, concrètement comment allez-vous procéder ?
Concrètement, il est question de voir maintenant la faisabilité de ce projet de télévision et de radio panafricaines. Car, créer une télévision et la faire fonctionner est une chose, mais amener tous les pays africains à y adhérer est une autre paire de manches. Il est question de voir avec la commission de l'Union africaine les aspects juridiques et techniques du projet.
Il s'agira aussi de définir la ligne éditoriale des médias panafricains que nous souhaitons créer. En outre, il faudra voir qui pourra travailler dans cette télévision, comment va se faire la sélection et avec quels moyens cela va se faire. Dès lors que la ligne éditoriale de ces médias sera établie, je pense qu'il ne sera pas difficile d'avancer. C'est pour cela que nous avons demandé, lors d'une rencontre de la Fremac, aux responsables des médias d'apporter leur contribution. Ce n'est que grâce à la contribution des éminences grises africaines que nous parviendrons à bâtir des médias panafricains. Il est important que nous puissions bâtir notre intelligence commune. C'est de la sorte que nous pourrons ensemble produire du contenu.
-Cette télévision panafricaine sera au service de qui ?
Il y a des expériences qui ont été faites (Africa 24, ndlr). Malheureusement, elles ne sont pas allées bien loin. Cela peut s'expliquer par le fait que le contenu a manqué ou que les Africains ne se reconnaissaient pas dans ce qu'elle proposait. Cela étant dit, il est important aussi que ces chaînes ne soient pas au service de nos chefs d'Etat. La télévision et la radio dont je parle devront servir tous les Africains et se placer au-dessus des autres. Nous devons prouver que nous pouvons faire de l'information. A côté, nous nous devons aussi de mettre en valeur nos avancées... nos réalisations. Ces médias assumeront leur mission de service public.
-La question des moyens ne risque-t-elle pas de se poser ?
C'est possible. Sans pour autant imposer la pensée du Tchad, nous savons qu'il sera difficile de commencer. Mais les ressources sont là. Il y a aussi des partenaires qui peuvent nous aider. N'oublions pas aussi qu'une télévision gagne de l'argent. Si vous avez un bon contenu et 52 millions de téléspectateurs, il est certain que les annonceurs seront au rendez-vous. Il n'y a pas de raison pour que ça ne marche pas. Au-delà, si déjà chaque pays paye sa quote-part, nous réussirons à monter cette chaîne de télévision panafricaine.
-Le projet ne risque-t-il pas de se heurter à la résistance de certains chefs d'Etat connus pour être peu respectueux de la liberté de la presse ?En clair, cette télévision aura-t-elle une marge de manœuvre suffisante pour pouvoir traiter de tous les sujets, y compris ceux qui fâchent ?
Il y a des règles sur lesquelles cette télévision ne dérogera pas. Du moins, ce seront le but et l'idéal recherchés. Cela dit, il ne s'agira pas d'insulter.
Il y a une manière de dire les choses. Il faudra respecter les us et les coutumes de tout un chacun. Mais, effectivement, l'idée est de doter ces nouveaux médias d'une ligne éditoriale indépendante. Par exemple, les responsables, parmi lesquels le président du conseil d'administration de la chaîne de télévision, devront être élus par les présidents africains avec un mandat clair. Il faudra verrouiller de telle sorte à ce que demain on ne puisse pas les déranger.


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