Le Premier ministre,Abdelmalek Sellal, – accompagné de 15 ministres dont ceux des Affaires étrangères, de l'Eduction nationale, du président du Conseil constitutionnel, du président de l'APN, du président du CNES ainsi que de plusieurs ambassadeurs dont ceux de La France et du Japon – a présidé la cérémonie d'ouverture de la manifestation «Constantine, capitale de la culture arabe 2015». Ponctuée des inaugurations officielles des maisons de la culture Al Khalifa et Malek Haddad ou encore du salon d'honneur de l'aéroport Mohamed Boudiaf, la visite a été sans relief. Le Premier ministre n'est pas venu pour faire des déclarations, d'autres membres du gouvernement s'en chargent pour tenir un discours rodé. Tous les sujets qui fâchent sont balayés pour laisser s'exprimer une euphorie quant à la réussite de l'événement et ses retombées culturelles, économiques et diplomatiques. Aucune communication autour des chantiers à la traîne ou des rallonges budgétaires allouées à l'ensemble des projets inaugurés le jour même. Les questions gênantes pour les membres du gouvernement sont tôt évacuées pour céder la place à un satisfecit autoproclamé. «Ne nous embarrassons pas de détails», a déclaré Nadia Labidi. La première responsable du secteur de la Culture minimise la polémique enflant autour de la statue dédiée à Abdehamid Ben Badis. «Il faut soutenir les jeunes artistes», a-t-elle lancé pour toute réponse. La salle de spectacles Zénith baptisée Ahmed Bey C'est seulement vers 22h30 que le Premier ministre, au nom du président de la République, a donné le coup d'envoi de la manifestation à partir de la salle de spectacle Zénith, baptisée Ahmed Bey, du nom du dernier bey de Constantine. Dans son discours, lu par le conseiller Mohamed Benamer Zerhouni, le président Abdelaziz Bouteflika a exhorté la nation arabe à faire bloc contre la violence destructrice par le biais de la créativité et la pensée éclairée : «La culture est le socle de la nation et le ciment qui consolide son unité. Il convient ainsi de la renforcer, de l'approfondir et de la promouvoir afin de pouvoir sauvegarder notre sécurité culturelle en ces temps de mondialisation galopante, mais aussi de renforcer l'immunité des plus jeunes pour mieux les prémunir de l'extrémisme religieux et du fanatisme sectaire dont ils peuvent être les proies faciles (...) tout en s'éloignant des facteurs de division et de fitna.» Et de lancer un appel aux hommes de culture et penseurs pour donner le meilleur d'eux mêmes «aux fins de pouvoir diffuser la culture de la modération et de la tolérance et d'en faire, pour nous tous, un rempart infranchissable contre les tenants de l'ignorance et de l'obscurantisme». Dans son message, le Président n'a pas omis d'évoquer les conjonctures économique et politique mondiales. Il s'est dit convaincu de la réussite de la nation arabe dans ce monde mondialisé par le truchement d'une économie forte et un système éducatif efficient. Le clou de cette cérémonie d'ouverture, qui s'est déroulée en présence du directeur général de l'Alecso, Abdallah Hamed Muhareb, et du secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil El Arabi, était certainement la présentation d'une fresque historique : l'Epopée de Constantine.