Parmi les nouveautés de cette année scolaire, la généralisation de l'enseignement préscolaire. Qu'en pensent les parents d'élèves ? Nous considérons que cette décision est un pas courageux sur le chemin de la réforme. Pour remédier au manque de classes et d'écoles préparatoires, le ministère a signé une convention avec celui des Affaires religieuses pour libérer des salles pour les enfants en classe préparatoire. Ils bénéficieront de l'encadrement d'enseignants dépendant du ministère de l'Education nationale. En tant que parents d'élèves, nous ne pouvons qu'apprécier une telle initiative qui concrétise le principe d'équité. Toutefois, nous espérons que le taux de généralisation de cette initiative prévu par la tutelle, qui dépasse les 70%, soit réellement atteint. Pour l'utilisation de la langue maternelle dans ces classes, nous pensons que la ministre n'a pas apporté grand-chose de nouveau puisque les enseignants y avaient déjà recours. Et nous ne pouvons donner notre positions finale quant à cette mesure qu'après le rapport de la commission de la pédagogie. Nous organiserons ensuite une conférence nationale pour faire connaître notre position. Qu'en est-il des autres nouveautés ? Il faut le dire, toutes les mesures prises par la tutelle sont raisonnables et peuvent, si elles sont maintenues, éviter les retards d'enseignement à nos enfants. Cela a commencé en juillet dernier où toutes les opérations d'inscription et de distribution de manuels scolaires ont été faites. En plus de la généralisation de l'enseignement préscolaire sur tout le territoire national, une grande importance est donnée aux enfants aux besoins spécifiques en créant des classes d'enseignement adaptées aux élèves autistes ou qui souffrent d'un retard mental. Il est aussi prévu la création de classes spéciales pour les enfants handicapés. La meilleure chose, cette année, est la prise en charge des enfants hospitalisés pour une longue durée, ils pourront suivre leurs cours au sein même de l'hôpital. Cela s'ajoute à la promotion de 45 000 enseignants, à la revalorisation de tamazight et à l'élargissement de son enseignement à 20 wilayas. Justement, concernant ce point, plusieurs anomalies sont à déplorer dans l'enseignement de cette langue. Avez-vous proposé des solutions ? Pour mieux enseigner cette langue, il est impératif de créer un comité de réflexion et de recherche sur tamazight qui aura en charge d'unifier et de mettre en place un langage et un lexique commun à tous les dialectes. Il faudra ensuite former les enseignants dans les universités pour qu'ils soient aptes à faire passer le message et le savoir aux élèves en langue amazighe. La ministre a déclaré que le problème de surcharge des classes ne sera pas réglé de sitôt. Quelle est votre avis ? Oui, en effet. Ce problème est dû à deux facteurs. Le premier est la concentration des habitants en milieu urbain, contrairement aux zones rurales. S'ajoute à cela le retard de livraison de plusieurs structures d'enseignement. Pour cette année, nous n'avons reçu que 89 groupements scolaires sur les 282 prévus. Pour les extensions, il était programmé de réceptionner 1300 classes pédagogiques, mais nous n'en avons reçu que 571. Pour les CEM, sur les 125 au programme, seuls 103 sont achevés, en plus de 68 000 classes pédagogiques réceptionnées. Il en est de même pour les lycées : sur 173 établissements prévus, 117 ont été réalisés et réceptionnés. Les retards sont à imputer aux APC et entreprises chargées de la réalisation des projets.
