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Même la santé et l'éducation ne sont pas épargnées à Béchar Chute des recettes pétrolières : Les collectivités locales durement affectées par l'austérité
Depuis l'annonce de la dégringolade du prix du baril de pétrole, principal produit d'exportation de l'Algérie, le discours officiel est orienté vers l'austérité et les mesures préventives à prendre pour faire face aux conséquences de la crise financière. Aux yeux du citoyen lambda, le terme austérité est tellement galvaudé qu'il a tendance à perdre de son sens et de son véritable contenu. Car pour de nombreux consommateurs algériens, la formule est devenue synonyme davantage d'augmentations immédiates sur les prix des denrées alimentaires, augmentations qui vont encore éroder un pouvoir d'achat déjà malmené par l'inflation que subissent les classes sociales vulnérables. L'appréhension est d'ailleurs partagée par l'ensemble de ces classes. Sur le plan du développement local, il y a lieu de retenir que la wilaya de Béchar dispose d'un tissu industriel et économique peu développé et presque quasi inexistant, le secteur dominant étant la fonction publique et, par conséquent, les grands projets structurants en mesure de créer des emplois et susceptibles de servir d'une véritable relance économique sont aussi absents, à l'exception, toutefois, de deux ou trois projets. Le premier projet est celui du centre hospitalo-universitaire programmé il y a une année mais dont la réalisation n'a pas encore été entamée. Il s'agit d'une opération centralisée. Si le projet n'a pas été officiellement annulé, il ne fait pas l'ombre d'un doute, selon certains observateurs, qu'il sera reporté à une date sine die compte tenu de la conjoncture financière du pays. Le deuxième projet de réalisation du tramway de Béchar va également subir le même sort alors que son étude technique a été achevée par un bureau d'étude français il y a quelques mois. Mais on affirme avec insistance que le projet sera relancé aussitôt que l'embellie financière du pays devienne effective. Mais l'impact négatif des deux projets structurants ne sont pas à démontrer, notamment sur le plan de l'emploi. Néanmoins, les projets officiellement annulés se limitent à quelques blocs scolaires et, plus précisément, une école primaire, un CEM et un lycée. Cependant, sur cette austérité, on relève un gaspillage dans les dépenses publiques, ce qui est en nette contradiction avec le discours des décideurs prônant la rationalisation en la matière et que le simple citoyen d'ailleurs ne manque pas de souligner. Celui-ci vise d'abord le train de vie parfois ostentatoire des agents de l'Etat et des élus locaux, l'utilisation abusive des véhicules de service, les dépenses à l'occasion des réceptions officielles, les divers achats alors qu'on s'attend, en pareilles circonstances, à des restrictions dans les dépenses de fonctionnement des services publics. Un exemple parmi tant d'autres : il y a quelques mois, l'ancien secrétaire d'Etat à la pêche, arrivant à Béchar par route à partir de la wilaya d'Adrar, a mobilisé une dizaine de véhicules et des cadres de l'exécutif partis le chercher à la frontière de la wilaya (500 km). Sa visite a duré une demi-journée pour des résultats jugés insignifiants (une visite à une ferme aquacole). Alors de quelle austérité parle-t-on ? Pour plus de crédibilité dans la formule d'austérité, l'Etat devrait harmoniser ses dépenses rationnelles en fonction des objectifs réalistes arrêtés pour permettre l'adhésion de la population à ce concept d'austérité qui jusqu'ici a été galvaudé perdant ainsi sa substance et sa réelle définition.