Dans le secteur des transports, plusieurs projets seront reportés comme conséquence de l'austérité, notamment ceux relatifs au tramway et à l'extension du métro d'Alger. S'agissant de ce dernier, le PDG du l'entreprise Métro d'Alger, Aomar Hadbi, a déjà indiqué que les extensions dont les travaux de réalisation n'ont pas été entamés seront mis en veille faute «d'enveloppes financières». Il en est ainsi de l'extension de 8 km entre la Place des Martyrs et Chevalley pour laquelle les études sont terminées sans qu'une enveloppe financière ne lui soit allouée pour les travaux de réalisation. Le rail, dont le développement à travers le métro et le tram à jusque-là profité à la banlieue est de la capitale, ne viendra pas desservir la banlieue ouest de sitôt. Les études pour les extensions du métro vers Chevalley, Chéraga, Ouled Fayet et Draria sont simplement en cours. Les extensions vers Aïn Naâdja, Baraki et l'aéroport devront, quant à elles, attendre 2017. Pour le tram, le responsable a confirmé le gel des projetsde Annaba et Batna. Hiérarchiser les priorités Depuis le début de la chute des prix du pétrole, des instructions ont émané du gouvernement en direction de ses différents démembrements pour plus de rationalité dans l'utilisation des ressources. Il a d'ailleurs annoncé une baisse globale des dépenses publiques pour le prochain exercice fiscal. Mais si certains secteurs se disent non concernés, à l'image des Travaux publics, d'autres n'ont pas manqué de répercuter l'information. Parmi ces secteurs touchés figure celui de l'Enseignement supérieur. Une note adressée par le ministre aux différents organismes relevant de son secteur leur donnait en mai dernier des instructions en prévision de la préparation du budget 2016. Parmi les mesures suggérées en matière des dépenses de fonctionnement : donner la priorité dans le recrutement à la redistribution des postes budgétaires vacants au lieu de demander l'ouverture de nouveaux postes budgétaires, envoyer à la retraite les travailleurs qui en remplissent les conditions légales, et le remplacement de seulement un départ à la retraite sur 3. Il était également question de reporter l'acquisition de meubles de bureau et l'assainissement du parc automobile. Au chapitre des dépenses d'équipement, il a été demandé de donner la priorité à l'achèvement des programmes en cours, l'assainissement des programmes antécédents de développement sectoriel, et de réserver égalemnt les autorisations de programme aux projets qui remplissaient toutes les conditions de lancement (disponibilité du foncier, études achevées, levée de toutes les contraintes, processus d'appels d'offres clôturé). La priorité doit également être donnée aux entreprises de réalisation nationales ainsi qu'aux produits fabriqués localement. En 2013, Farouk Chiali, directeur de la Caisse nationale d'équipement pour le développement, indiquait que 52 % des projets d'infrastructures lancés en 2005 et 2009 avaient généré un surcoût de plus de 1000 milliards de dinars, soit 40% de l'enveloppe budgétisée. 36 des 44 projets ayant bénéficié d'une autorisation de programme avaient été concernés. Autrement dit, la rationalisation des dépenses ne passe pas seulement par une baisse des montants alloués. Encore faudrait-il que ces derniers soient utilisés à bon escient. Un autre programme en soi.