«Les acteurs majeurs du marché pétrolier doivent assurément parvenir à s'entendre sur des niveaux de production à même de permettre un redressement durable des prix», a plaidé Abdelmalek Sellal à Téhéran. L'Algérie appelle les grands pays producteurs de pétrole à entamer une large concertation afin de convenir de niveaux de production susceptibles de rééquilibrer le marché et de freiner la dégringolade actuelle de cours. Dans une allocution prononcée hier à Téhéran (Iran), à l'occasion du 3e sommet du Forum des pays exportateurs de gaz (FPEG), le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, rapporte l'APS, a ainsi déclaré que «les acteurs majeurs du marché pétrolier doivent assurément parvenir à s'entendre sur des niveaux de production à même de permettre un redressement durable des prix». Estimant qu'un marché non régulé «est condamné à des fluctuations extrêmes et dommageables des prix», le Premier ministre a tenté d'avertir que de telles fluctuations «engendrent une instabilité qui ne sert ni les intérêts des producteurs, ni ceux des consommateurs, ni encore ceux de l'industrie pétrolière dans son ensemble». La chute considérable des prix du pétrole, a-t-il par ailleurs alerté, «s'est répercutée négativement sur les prix du gaz qui ont atteint aujourd'hui des niveaux très bas». Déjà engagée depuis plusieurs mois dans une campagne, avec d'autres pays pétroliers en crise comme le Venezuela, afin d'inciter les grands producteurs à se concerter pour redresser les prix, l'Algérie poursuit ainsi sa démarche pour convaincre notamment les acteurs majeurs du marché à consentir une révision des niveaux de production en vue de rééquilibrer l'offre mondiale de brut. Aussi, le nouvel appel lancé hier à Téhéran par Abdelmalek Sellal intervient à moins de deux semaines de la tenue de la réunion semestrielle de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), prévue pour le 4 décembre prochain à Vienne. Moins acharnée qu'il y a quelques mois à défendre avant tout ses parts de marché au détriment d'un redressement des cours, l'Arabie Saoudite, en chef de file des pays de l'OPEP, a fait part récemment d'une certaine volonté de coopération pour parvenir à rééquilibrer le marché. Cette riche pétromonarchie du Golfe s'est en effet dite prête à coopérer avec les autres pays producteurs, y compris hors OPEP, pour garantir la stabilité des prix qui, depuis le début du mois, restent proches de leurs plus bas niveaux jamais atteints depuis six ans et demi. Hier en fin de matinée, le baril de brent de la mer du Nord pour livraison en janvier valait 43,79 dollars sur l'InterContinental Exchange (ICE) de Londres, en repli de 87 cents par rapport à la clôture de vendredi. Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance, perdait, lui, 1,30 dollar pour s'établir à 40,60 dollars le baril. Face à cette faiblesse persistante des cours et dans la perspective de la prochaine réunion de l'OPEP, des pays comme l'Algérie, l'Iran et le Venezuela tentent désormais de faire pression sur les membres de l'Organisation afin de revoir sa stratégie actuelle de sorte à freiner les dégringolades des prix.